mercredi 17 juillet 2013

Après le train...


Après le train ...

Les entreprises occidentales délocalisent au tiers-monde pour éviter toute réglementation quant à la manière de faire de l'argent. À la vue de la catastrophe de Rana au Bangladesh en avril dernier au cours de laquelle plus de 1100 travailleurs du textile, des presqu'esclaves devrais-je dire, ont trouvé la mort dans l'effondrement de leur usine, j'ai cru un instant à l'impossibilité qu'une pareille horeur puisse survenir dans une société soit disant évoluée comme la nôtre. Erreur! Quoi qu'à échelle réduite, cela s'est produit dans une ville du Québec, transformant son coeur en une zone digne de guerre. Une ville paisible et sans histoire jusqu'à date qui commençait tout juste à se préparer pour acceuillir comme de coutume ses nombreux touristes estivaux.

Au delà de l'erreur humaine et de l'incompétence, c'est avant tout l'amalgame toxique déréglementation-néolibéralisme entrepris dans les années quatre-vingt par le tandem conservateur Reagan-Tatcher qui est en grande partie responsable de cette catastrophe dont on ne peut encore mesurer toutes les conséquences à venir. Parce que de ce côté-ci de la frontière, le gouvernement fédéral n'est pas demeuré en reste. À la fin du siècle dernier, les élus de l'époque, libéraux ceux-là, décidèrent de modifier la Loi sur la sécurité ferroviaire au motif d'accélérer la déréglementation. Politque encouragée par les gouvernements successifs dont celui de Stephen Harper, cela va de soit. But non avoué: laisser les coudés franches à l'entreprise privée pour économiser sur les coûts de la prévention et sur la sécurité de la population pour augmenter sa marge de profit.

La poussière à peine retombée, ce champ de désolation laissé à Lac-Mégantic par le train de la Montréal Maine and Atlantic Railway ne peut que nous amener à nous questionner sur les dangers de cette déréglementation dont profitent d'autres secteurs du transport des matières dangereuses. Par exemple, celui des nombreux pétroliers qui, quotidiennement, sillonnent le fleuve entre Montréal et le Golfe Saint-Laurent.

Gérard Audet, Chicoutimi.