vendredi 13 juillet 2012

Bonnet blanc, blanc bonnet.

J’ai beaucoup de misère avec ces politiciens, sans réelles convictions politiques, apparemment dépourvus d’idéologie, qui se donnent au mieux offrant. Comme si, du jour au lendemain, un Oblat pouvait devenir Jésuite ; une sœur du Bon Pasteur, Augustine. Ils changent de parti comme ils changent de chemise, prétextant qu’ils se présentent en politique d’abord et avant tout pour servir le peuple quel que soit l’instrument politique. Admirable désintéressement!? Dans le comté Chicoutimi-Le-Fjord, un ancien journaliste à la retraite, qui cherche où crécher sur l’échiquier politique après avoir mordu la poussière sous la bannière conservatrice aux élections fédérales du 2 mai 2011, tente, maintenant, sa chance au provincial avec les libéraux de Jean Charest. Malgré ce que l’on peut penser de ces derniers, un couloir idéologique existe entre eux et les conservateurs de Stephen Harper, qu’il faut assimiler sans ménagement au Tea Party américain : démolisseurs de l’État, obscurantistes, créationnistes, défenseurs inconditionnels de l’État d’Israël et j’en passe. Moi, je l’aurais vu plutôt endosser l’uniforme des caquistes : idéologiquement plus près des conservateurs harpériens. Et qui sait, si Stéphane Bédard avait abandonné la politique, l’ancien journaliste n’aurait pas pensé revêtir les couleurs péquistes ? Ne trouvez-vous pas que, trop souvent, le carriérisme politique n’a rien à envier au plus vieux métier du monde : celui de chasseur-cueilleur? Je ne lui souhaite pas bonne chance. Marcel Lapointe, Jonquière.

dimanche 8 juillet 2012

C-38 nous enfoncera davantage.

L’adage malheureusement vrai voulant que nul ne soit prophète dans son pays sied bien à la Chicoutimienne d’origine, Pauline Gagnon. Cette physicienne nucléaire, maintenant reconnue mondialement pour son implication dans la récente découverte du boson de Highs, chainon manquant de la physique des particules, ne doit pas sûrement pas sa notoriété à quelque gouvernement ou entreprise canadienne. Madame Gagnon, qui a fait des études au Cégep de Chicoutimi et y a même enseigné la physique, déplore, dans La Presse de samedi dernier, qu’en tant que chercheuse, elle n’a jamais pu dénicher un poste digne de ce nom au Canada. On comprend pourquoi quand on constate les si maigres budgets accordés par le gouvernement fédéral à la recherche fondamentale, contrairement à ceux accordés à la recherche liée à des intérêts commerciaux. Si bien qu’aujourd’hui, madame Gagnon pratique en Europe, en même temps qu’au bénéfice des Américains à titre de collaboratrice avec l’Université de l’Indiana. Et nous au Canada? Le cas de madame Gagnon qui à titre de scientifique doit s’exiler pour travailler est loin d’être unique. Plus près de moi, je connais un ingénieur en génétique qui a dû en faire autant pour être reconnu à sa juste valeur. Il partage, présentement, sa pratique entre l’état de New York et l’Ontario. L’exode des cerveaux québécois et canadiens est déplorable non seulement pour notre propre communauté scientifique, mais également pour nous qui contribuons, par nos taxes, à la dispendieuse formation des jeunes (médecins, ingénieurs, etc.). Quel retour intéressant sur notre investissement collectif que l’exil de nos compatriotes qui vont ailleurs réaliser leurs aspirations tout en gagnant leur vie ! Mais le pire est à venir! En effet, ce genre de situations qui se déroulent depuis toujours, sous nos yeux impassibles et impuissants, c’est avant l’adoption de la loi omnibus, la C-38, dont les effets délétères sur la recherche scientifique ne cessent d’être dénoncés par des chercheurs canadiens. Que l’on pense seulement aux coupures drastiques du gouvernement Harper dans les domaines de la recherche océanographique; en matière de protection du climat contre les GES; les impacts négatifs sur l’environnement provenant, notamment, des sables bitumineux de l’Alberta. Ce ne sont que quelques exemples de secteurs de la recherche scientifique dont les obscurantistes et apôtres du créationnisme qui nous dirigent à Ottawa n’ont que faire. Marcel Lapointe, Jonquière.