vendredi 31 août 2012
Le tourisme à Montréal
En début d’été, avant les événements du Grand prix de formule un et du Festival de jazz à Montréal, les épouvantails de tous genres : Journal de Montréal, TVA, radios-poubelles, pour n’en nommer que quelques-uns, ont brandi le spectre d’une crise touristique sans précédent, semant alors la panique chez les hôteliers, les restaurateurs, les propriétaires de lieux touristiques ainsi que dans la population en général. Selon les prédictions des cassandres fabricantes de mauvaises nouvelles, les manifestations du printemps érable allaient causer un tort irréparable à l’industrie touristique montréalaise. Le centre de Londres déserté durant les olympiques : de la petite bière à côté du chaos appréhendé à Montréal et de son impact sur l’économie québécoise. Toutefois, le recul nous démontre que les prévisions de ces oracles se sont avérées fausses. Ce fut même le contraire qui est survenu si on en juge par de récentes statistiques révélées dans le journal La Presse. En effet, en mars, avril et mai derniers, le tourisme a augmenté à Montréal. Bien plus, la métropole a connu son meilleur mois de juin en dix ans. Si le véritable intérêt des mauvais augures avait pour unique mobile, la démobilisation des manifestants contre les mesures néolibérales du gouvernement de Jean Charest, non seulement leur stratégie s’est avérée inefficace comme on l’a vu par leur détermination au cours de l’été, mais elle a probablement contribué à en décourager plusieurs comme moi qui auraient voulu visiter Montréal. Cela m'apprendra à faire confiance à ceux qui parlent au travers leurs chapeaux.
Gérard Audet, Chicoutimi.
Où prendre l'argent?
Des milliardaires américains
demandent qu'on leur fasse payer plus d'impôt. Des médecins canadiens proposent de hausser les impôts des
riches, eux inclus, afin de mieux redistribuer la richesse. Mais nos
gouvernements néolibéralistes assujettis aux diktats de la grande entreprise font
la sourde oreille.
Claude Garcia, ancien pdg de
la Standard Life, avançait récemment dans un quotidien que de faire payer
davantage les riches comme le promet, s'il est élu, le Parti québécois serait
catastrophique pour l'économie du Québec. Il ajoutait que parmi les riches de
ce monde se trouvent des chefs d'entreprises et des hauts dirigeants qui sont
également des décideurs influents, en matière de maintien et de choix des
sièges sociaux, de la création de nouvelles entreprises et d'emplois. Selon
lui, si l'on taxe de façon exagérée nos... créateurs d'emplois, la santé
économique du pays ne s'en trouvera que plus fragilisée. Et de terminer en
disant que le gouvernement doit réduire les impôts des entreprises qui selon
lui sont énormément taxées. Or, si l'argumentation de monsieur Garcia ne tenait
pas la route?
Selon les chiffres du
Ministère des finances du Québec, le taux d'imposition sur l'investissement des
entreprises québécoises est de 13.8% en 2012, alors qu'en 1998 il était de 34%.
À titre comparatif, au Canada ce taux est de 16.8%, dans les autres pays de
l'OCDE c'est 20% et aux États-Unis, il est de 30%. Et l'on veut nous faire
croire, qu'advenant le cas où patrons et entreprises paieraient leur juste part
en taxes et impôts dans un paradis fiscal pour entreprises comme le Québec, une
fuite éventuelle des sièges sociaux et des délocalisations soient à craindre?
Mais attention, au Québec, les coûts d'exploitation d'une entreprise ne sont pas
compétitifs rétorque-t-on à droite. Faux, selon le cabinet de consultants d'entreprises
KPMG, Montréal se retrouve troisième sur une trentaine de grandes villes
d'Amérique du Nord pour les coûts de production des entreprises les plus bas. Les
coûts de production étant liés, entres autres, à l'environnement économique et à
la qualité des travailleurs, quelle entreprise montréalaise bénéficiant d'un
tel avantage aurait envie d'aller s'installer ailleurs?
S'il est trop demander aux
élus de hausser leur charge fiscale, les compagnies et leurs patrons
pourraient-ils, autrement, mettre l'épaule à la roue? À ce titre, le très
conservateur gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney leur a fait,
dernièrement, une recommandation. Ce dernier les accuse de rester assises sur
des tonnes d'argent et de laisser aux ménages canadiens endettés jusqu'au cou la responsabilité
de continuer à supporter seuls l'économie. D'autant qu'une partie de ce butin
provient d'une baisse récente de leurs impôts des compagnies, cadeau des
Conservateurs au motif d'en faire davantage pour stimuler notre économie
vacillante.
Mais au Canada, cet argent
qui croupie dans les coffres-forts des banques équivaut au tier du produit intérieur brut du pays dépassant
525 milliards de dollars. Combien au Québec? De l'argent qui pourrait servir à
la modernisation des outils de production, en recherche et développement, à la
formation des employés visant l'amélioration de la productivité pour remettre notre économie sur les rails.
Je m'attendais à ce qu'au
cours de la campagne électorale, les chefs des trois principaux partis
s'expriment sur des façons de développer davantage de solidarité sociale venant
des entreprises et de leurs dirigeants. Mais ils n'en ont pas pipé mot. Ou si
peu! Un silence qui en dit long.
Marcel Lapointe, Jonquière.
dimanche 26 août 2012
Voter contre mes convictions? Non merci!
S’il est utopique de croire que l’effet David
sera, le quatre septembre prochain, semblable à l’effet Layton du 2 mai 2011,
on peut espérer qu’un noyau solidaire vienne se greffer aux deux vieux partis
et à un parti de vieux politiciens, le quatre septembre prochain. Cela
apporterait un vrai rafraichissement à l’Assemblée nationale du Québec et
commencerait à combler l’important déficit démocratique qui a cours
présentement au Québec. Celles et ceux qui croient à la démocratie directe au
Québec ne peuvent compter que sur les partis jusqu’ici marginalisés pour la
défendre et la faire reconnaitre par les élus au pouvoir.
Le dernier sondage Léger marketing nous indique
que le parti québécois formera le prochain gouvernement à Québec. Mais
minoritaire. Advenant que cinq ou six députés de Québec Solidaire s’adjoignent
à l’opposition et détiennent de ce fait la balance du pouvoir à l’Assemblée
nationale, indéniablement, le gouvernement péquiste devra tenir compte de la présence
du caucus solidaire en chambre pour gouverner.
Si la majorité des Québécois craint comme la
peste la tenue d’un nouveau référendum sur la question nationale, en revanche,
elle est prête à soutenir une réforme en douceur de notre mode de scrutin. Bien
que depuis 1976, le parti
québécois ait inscrit dans son programme des changements à instaurer à notre
système politique, nous sommes toujours coincés dans cette désolante et
décourageante alternance entre les deux vieux partis : le bipartisme
britannique devenu archaïque qui ne profite qu’au parti détenant le pouvoir et
qui n’est pas étranger au cynisme ambiant qui sied au Québec face à la
politique.
Québec Solidaire a inscrit depuis sa fondation
la réforme en profondeur de notre régime politique : mandats limités pour
les chefs de gouvernement, élections à date fixe et surtout l’introduction
d’une dimension de la proportionnelle dans le mode de scrutin. Ce dernier
élément est essentiel pour permettre aux petits partis comme les Verts, les
Solidaires et Option nationale au motif de faire entendre leurs voix à
l’Assemblée nationale.
Les péquistes insistent auprès de celles et
ceux qui veulent que le Québec se libère des libéraux pour qu’ils votent de
façon stratégique. Pour utiliser la plogue du jour: comme les caribous de la
Caniapiscau, tous les antiCharest derrières Pauline Marois. Je n’ai aucune
raison de voter stratégique à Jonquière, la victoire du parti québécois est, au
demeurant, assurée depuis le début de la campagne.
Mais si je voterai authentique, le quatre
septembre prochain, c’est que je crois en les valeurs prônées par Québec
Solidaire et les défis stimulants qu’il nous nous propose. Il est nécessaire
par ailleurs que le plus grand nombre de votes authentiques en faveur des
petits partis s’exprime comme il se doit si l’on désire que la chose politique
commence à changer ici.
Plus le nombre de votes en faveur de ces
derniers augmentera et plus les élus qui nous dirigent devront en tenir compte.
Davantage si, un jour, un noyau de petits partis vient à constituer la balance
du pouvoir à l’Assemblée nationale. Si ce n’est pas à cette élection-ci, ce
sera pour une prochaine fois, pourvu que l’on ne jette pas dans l’urne à chaque
fois que nous en avons l’occasion un vote utile auquel on ne croit pas.
Et pourquoi donnerais-je un vote calculé
mentalement au parti québécois? Pourquoi ferais-je confiance à Pauline Marois
qui ne fera rien pour permettre l’avancement des petits partis, à moins qu’on
le lui impose par l’importance de nos votes authentiques? Pourquoi devrais-je
croire en Pauline Marois qui se balance comme de sa dernière blouse de la
démocratie directe? Elle vient tout juste de démontrer qu’elle n’est pas plus
fiable que François Legault en refusant de reconnaitre le caractère exécutoire
d’un référendum d’initiative populaire pourtant voté démocratiquement lors du
dernier conseil général du parti québécois en début d’année.
Marcel Lapointe
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