S’il est utopique de croire que l’effet David
sera, le quatre septembre prochain, semblable à l’effet Layton du 2 mai 2011,
on peut espérer qu’un noyau solidaire vienne se greffer aux deux vieux partis
et à un parti de vieux politiciens, le quatre septembre prochain. Cela
apporterait un vrai rafraichissement à l’Assemblée nationale du Québec et
commencerait à combler l’important déficit démocratique qui a cours
présentement au Québec. Celles et ceux qui croient à la démocratie directe au
Québec ne peuvent compter que sur les partis jusqu’ici marginalisés pour la
défendre et la faire reconnaitre par les élus au pouvoir.
Le dernier sondage Léger marketing nous indique
que le parti québécois formera le prochain gouvernement à Québec. Mais
minoritaire. Advenant que cinq ou six députés de Québec Solidaire s’adjoignent
à l’opposition et détiennent de ce fait la balance du pouvoir à l’Assemblée
nationale, indéniablement, le gouvernement péquiste devra tenir compte de la présence
du caucus solidaire en chambre pour gouverner.
Si la majorité des Québécois craint comme la
peste la tenue d’un nouveau référendum sur la question nationale, en revanche,
elle est prête à soutenir une réforme en douceur de notre mode de scrutin. Bien
que depuis 1976, le parti
québécois ait inscrit dans son programme des changements à instaurer à notre
système politique, nous sommes toujours coincés dans cette désolante et
décourageante alternance entre les deux vieux partis : le bipartisme
britannique devenu archaïque qui ne profite qu’au parti détenant le pouvoir et
qui n’est pas étranger au cynisme ambiant qui sied au Québec face à la
politique.
Québec Solidaire a inscrit depuis sa fondation
la réforme en profondeur de notre régime politique : mandats limités pour
les chefs de gouvernement, élections à date fixe et surtout l’introduction
d’une dimension de la proportionnelle dans le mode de scrutin. Ce dernier
élément est essentiel pour permettre aux petits partis comme les Verts, les
Solidaires et Option nationale au motif de faire entendre leurs voix à
l’Assemblée nationale.
Les péquistes insistent auprès de celles et
ceux qui veulent que le Québec se libère des libéraux pour qu’ils votent de
façon stratégique. Pour utiliser la plogue du jour: comme les caribous de la
Caniapiscau, tous les antiCharest derrières Pauline Marois. Je n’ai aucune
raison de voter stratégique à Jonquière, la victoire du parti québécois est, au
demeurant, assurée depuis le début de la campagne.
Mais si je voterai authentique, le quatre
septembre prochain, c’est que je crois en les valeurs prônées par Québec
Solidaire et les défis stimulants qu’il nous nous propose. Il est nécessaire
par ailleurs que le plus grand nombre de votes authentiques en faveur des
petits partis s’exprime comme il se doit si l’on désire que la chose politique
commence à changer ici.
Plus le nombre de votes en faveur de ces
derniers augmentera et plus les élus qui nous dirigent devront en tenir compte.
Davantage si, un jour, un noyau de petits partis vient à constituer la balance
du pouvoir à l’Assemblée nationale. Si ce n’est pas à cette élection-ci, ce
sera pour une prochaine fois, pourvu que l’on ne jette pas dans l’urne à chaque
fois que nous en avons l’occasion un vote utile auquel on ne croit pas.
Et pourquoi donnerais-je un vote calculé
mentalement au parti québécois? Pourquoi ferais-je confiance à Pauline Marois
qui ne fera rien pour permettre l’avancement des petits partis, à moins qu’on
le lui impose par l’importance de nos votes authentiques? Pourquoi devrais-je
croire en Pauline Marois qui se balance comme de sa dernière blouse de la
démocratie directe? Elle vient tout juste de démontrer qu’elle n’est pas plus
fiable que François Legault en refusant de reconnaitre le caractère exécutoire
d’un référendum d’initiative populaire pourtant voté démocratiquement lors du
dernier conseil général du parti québécois en début d’année.
Marcel Lapointe
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