dimanche 26 août 2012

Voter contre mes convictions? Non merci!


S’il est utopique de croire que l’effet David sera, le quatre septembre prochain, semblable à l’effet Layton du 2 mai 2011, on peut espérer qu’un noyau solidaire vienne se greffer aux deux vieux partis et à un parti de vieux politiciens, le quatre septembre prochain. Cela apporterait un vrai rafraichissement à l’Assemblée nationale du Québec et commencerait à combler l’important déficit démocratique qui a cours présentement au Québec. Celles et ceux qui croient à la démocratie directe au Québec ne peuvent compter que sur les partis jusqu’ici marginalisés pour la défendre et la faire reconnaitre par les élus au pouvoir.

Le dernier sondage Léger marketing nous indique que le parti québécois formera le prochain gouvernement à Québec. Mais minoritaire. Advenant que cinq ou six députés de Québec Solidaire s’adjoignent à l’opposition et détiennent de ce fait la balance du pouvoir à l’Assemblée nationale, indéniablement, le gouvernement péquiste devra tenir compte de la présence du caucus solidaire en chambre pour gouverner.

Si la majorité des Québécois craint comme la peste la tenue d’un nouveau référendum sur la question nationale, en revanche, elle est prête à soutenir une réforme en douceur de notre mode de scrutin. Bien que depuis 1976,  le parti québécois ait inscrit dans son programme des changements à instaurer à notre système politique, nous sommes toujours coincés dans cette désolante et décourageante alternance entre les deux vieux partis : le bipartisme britannique devenu archaïque qui ne profite qu’au parti détenant le pouvoir et qui n’est pas étranger au cynisme ambiant qui sied au Québec face à la politique.

Québec Solidaire a inscrit depuis sa fondation la réforme en profondeur de notre régime politique : mandats limités pour les chefs de gouvernement, élections à date fixe et surtout l’introduction d’une dimension de la proportionnelle dans le mode de scrutin. Ce dernier élément est essentiel pour permettre aux petits partis comme les Verts, les Solidaires et Option nationale au motif de faire entendre leurs voix à l’Assemblée nationale.

Les péquistes insistent auprès de celles et ceux qui veulent que le Québec se libère des libéraux pour qu’ils votent de façon stratégique. Pour utiliser la plogue du jour: comme les caribous de la Caniapiscau, tous les antiCharest derrières Pauline Marois. Je n’ai aucune raison de voter stratégique à Jonquière, la victoire du parti québécois est, au demeurant, assurée depuis le début de la campagne.

Mais si je voterai authentique, le quatre septembre prochain, c’est que je crois en les valeurs prônées par Québec Solidaire et les défis stimulants qu’il nous nous propose. Il est nécessaire par ailleurs que le plus grand nombre de votes authentiques en faveur des petits partis s’exprime comme il se doit si l’on désire que la chose politique commence à changer ici.

Plus le nombre de votes en faveur de ces derniers augmentera et plus les élus qui nous dirigent devront en tenir compte. Davantage si, un jour, un noyau de petits partis vient à constituer la balance du pouvoir à l’Assemblée nationale. Si ce n’est pas à cette élection-ci, ce sera pour une prochaine fois, pourvu que l’on ne jette pas dans l’urne à chaque fois que nous en avons l’occasion un vote utile auquel on ne croit pas.

Et pourquoi donnerais-je un vote calculé mentalement au parti québécois? Pourquoi ferais-je confiance à Pauline Marois qui ne fera rien pour permettre l’avancement des petits partis, à moins qu’on le lui impose par l’importance de nos votes authentiques? Pourquoi devrais-je croire en Pauline Marois qui se balance comme de sa dernière blouse de la démocratie directe? Elle vient tout juste de démontrer qu’elle n’est pas plus fiable que François Legault en refusant de reconnaitre le caractère exécutoire d’un référendum d’initiative populaire pourtant voté démocratiquement lors du dernier conseil général du parti québécois en début d’année.

Marcel Lapointe

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