jeudi 27 septembre 2012


[ OPINION DU LECTEUR ]
Commentaire d'opinion
Où prendre l'argent?
Des milliardaires américains demandent qu'on leur fasse payer plus d'impôt.

LBR.ca - Des milliardaires américains demandent qu'on leur fasse payer plus d'impôt. Des médecins canadiens  proposent de hausser les impôts des riches, eux inclus, afin de mieux redistribuer la richesse. Mais nos gouvernements néolibéralistes assujettis aux diktats de la grande entreprise font la sourde oreille.
Claude Garcia, ancien pdg de la Standard Life, avançait récemment dans un quotidien que de faire payer davantage les riches comme le promet, s'il est élu, le Parti québécois serait catastrophique pour l'économie du Québec. Il ajoutait que parmi les riches de ce monde se trouvent des chefs d'entreprises et des hauts dirigeants qui sont également des décideurs influents, en matière de maintien et de choix des sièges sociaux, de la création de nouvelles entreprises et d'emplois. Selon lui, si l'on taxe de façon exagérée nos... créateurs d'emplois, la santé économique du pays ne s'en trouvera que plus fragilisée. Et de terminer en disant que le gouvernement doit réduire les impôts des entreprises qui selon lui sont énormément taxées. Or, si l'argumentation de monsieur Garcia ne tenait pas la route?
Selon les chiffres du Ministère des finances du Québec, le taux d'imposition sur l'investissement des entreprises québécoises est de 13.8% en 2012, alors qu'en 1998 il était de 34%. À titre comparatif, au Canada ce taux est de 16.8%, dans les autres pays de l'OCDE c'est 20% et aux États-Unis, il est de 30%. Et l'on veut nous faire croire, qu'advenant le cas où patrons et entreprises paieraient leur juste part en taxes et impôts dans un paradis fiscal pour entreprises comme le Québec, une fuite éventuelle des sièges sociaux et des délocalisations soient à craindre? Mais attention, au Québec, les coûts d'exploitation d'une entreprise ne sont pas compétitifs rétorque-t-on à droite. Faux, selon le cabinet de consultants d'entreprises KPMG, Montréal se retrouve troisième sur une trentaine de grandes villes d'Amérique du Nord pour les coûts de production des entreprises les plus bas. Les coûts de production étant liés, entres autres, à l'environnement économique et à la qualité des travailleurs, quelle entreprise montréalaise bénéficiant d'un tel avantage aurait envie d'aller s'installer ailleurs?
S'il est trop demander aux élus de hausser leur charge fiscale, les compagnies et leurs patrons pourraient-ils, autrement, mettre l'épaule à la roue? À ce titre, le très conservateur gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney leur a fait, dernièrement, une recommandation. Ce dernier les accuse de rester assises sur des tonnes d'argent et de laisser aux ménages canadiens  endettés jusqu'au cou la responsabilité de continuer à supporter seuls l'économie. D'autant qu'une partie de ce butin provient d'une baisse récente de leurs impôts des compagnies, cadeau des Conservateurs au motif d'en faire davantage pour stimuler notre économie vacillante.
Mais au Canada, cet argent qui croupie dans les coffres-forts des banques  équivaut au tier du produit intérieur brut du pays dépassant 525 milliards de dollars. Combien au Québec? De l'argent qui pourrait servir à la modernisation des outils de production, en recherche et développement, à la formation des employés visant l'amélioration de la  productivité pour remettre notre économie sur les rails.
Je m'attendais à ce qu'au cours de la campagne électorale, les chefs des trois principaux partis s'expriment sur des façons de développer davantage de solidarité sociale venant des entreprises et de leurs dirigeants. Mais ils n'en ont pas pipé mot. Ou si peu! Un silence qui en dit long.
Marcel Lapointe
Saguenay

mercredi 12 septembre 2012

Bell Canada-astral média



Le monopole médiatique que Bell Canada tente de s'attribuer en acquérant Astral-Média n'a pas de sens pour celles et ceux qui ont à coeur l'intérêt public. Si le distributeur TV Astral-Media, une entreprise québécoise, vient qu'à appartenir à Bell Canada dont le siége social est à Toronto, c'est une autre entreprise québécoise qui tombera entre des mains étrangères. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui étudie présentement la demande de Bell Canada doit mettre ses culottes pour empêcher la transaction sinon, il faudrait que le gouvernement du Québec, maintenant dirigé par des ... souverainistes, le fasse. Pourquoi pas en nationalisant Astral-Média? Les moyens de diffusion de la culture québécoise ne doivent-ils pas appartenir avant tout au peuple du Québec?

 Et ce n'est pas tout, si Bell acquiert Astral, la concentration des médias d'information entre les mains d'une poignée d'individus n'en sera que renforcée et la concurrence entre eux n'en sera que plus restreinte. Le Québec est l'un des endroits au monde où les consommateurs payent le plus cher pour les services du cable, de l'internet et du téléphone, soit en moyenne 2200 dollars par année. Rien ne laisse croire qu'avec moins de choix chez les concurrents, Bell-Astral ou Vidéotron, nous seront mieux servis et surtout moins rançonnées. Bien au contraire!

Et quoi encore? Comment passer sous silence le fait que la qualité de l'information n'en sera que plus anémique avec l'achat d'Astral par Bell Canada qui marquera un sommet dans la convergence médiatique au Québec? Des chaines médiatiques rivales d'un même conglomérat, cela ne va sûrement pas améliorer la diversité des voix éditoriales et des points de vue dans le débat qui n'aura de public que le nom.

Lentement mais sûrement, le Privé, sous toutes ses formes, est en train de prendre le contrôle de notre quotidien. À l'instar du collectivisme d'État qu'ont subi les soviétiques sous Staline, nous, au Québec, seront de plus en plus soumis au joug du collectivisme du Privé sous les conglomérats médiatiques. La diversité des voix, l'accès du public à un contenu diversifié, la protection du consommateur: voilà trois critères que le CRTC doit prendre en compte pour décider.

Marcel Lapointe, Jonquière. 

Leçon à retenir.


                                 
Un élément de proportionnelle introduit dans la réprésentativité des députés à l’Assemblée nationale du Québec serait bénéfique non seulement pour une répartition plus diversifiée des sièges, mais pour permettre, si nécessaire, la formation de coalitions gouvernementales composées de partis qui se rejoignent sur le plan idéologique. Le gouvernement de Pauline Marois sera difficilement capable de gouverner très longtemps en l’absence d’un parti d’opposition pouvant l’assurer de la balance du pouvoir. Le bipartisme à la britannique est désormais révolu au Québec, le PQ et le PLQ ayant obtenu chacun 31% et la CAQ 27 du dernier vote. Même si Francois Legault s’est montré bon prince envers madame Marois en l’assurant de sa collaboration pour lui permettre d'exercer le pouvoir, il est à craindre qu’à la première occasion qui se présentera, le “pas fiable” en profitera pour provoquer le renversement du gouvernement. À mon humble avis, cela ne tardera pas. Le chef de la CAQ va se garder une petite gêne lors de la présentation du prochain budget en mars 2013, mais pour celui de 2014?

Le 4 septembre dernier, le Parti Québécois s’est privé d’un gouvernement majoritaire à cause de son entêtement à refuser un pacte électoral avec les deux autres formations souverainistes: Québec Solidaire et Option nationale. Dans neuf comtés, ceux qui lui manquaient pour atteindre le chiffre espéré de 63 députés, la majorité absolue, le candidat péquiste s’est retrouvé à 5% en terme de votes derrière un libéral ou un caquiste. 5%, c’est moins que le taux obtenu par ON et QS ensembles (8%). À titre d’exemple, dans Laurier-Dorion, s’il y avait eu un pacte entre les forces souverainistes visant une bataille en l’absence d’un candidat péquiste, Québec Solidaire aurait pu l’emporter, ce qui aurait permi la présence de trois députés solidaires à l’Assemblée nationale. En échange, QS et ON auraient pu accepter d’être absents dans le comté de Blainville pour aider l’élection du candidat péquiste parachuté, Bernard Généreux. Dans Nicolet-Bécancour, l’absence du PQ aurait certainement permis l’élection de Jean Martin Aussant, le chef d’Option nationale, et cela pour le plus grand bien de la diversité des points de vue à l’Asemblée nationale. Le Parti Québécois n’a qu’à s’en prendre à lui-même s’il est aujourd’hui crédité d’une victoire en demi-teinte.

Plutôt que d'ignorer la présence d’autres forces politiques souverainistes sur l’échiquier provincial, le Parti québécois devrait reconsidérer son programme en ce qui a trait au régime électoral. C'est désormais entendu, le Parti Québécois n’est plus seul à revendiquer et promouvoir la venue d’un pays pour le Québec. D'autant qu'en plus d'être minoritaire à l'Assemblée nationale, il a remporté la dernière élection en voyant ses appuis diminuer de 35% en 2008 à 32% aujourd'hui. Au lieu de se diviser, les forces progressistes doivent travailler ensembles pour contrer la montée des partis de droite. Contre toute attente, le Parti libéral du Québec est encore bien vivant et contrairement au feu de paille que fut l’Action Démocratique du Québec, la Coalition avenir Québec, bonne deuxième, sinon première un peu partout dans la province, donne les signes d’un parti qui s'enracine véritablement sur l’échiquier politique.

Marcel Lapointe, Jonquière.