Un élément
de proportionnelle introduit dans la réprésentativité des députés à l’Assemblée
nationale du Québec serait bénéfique non seulement pour une répartition plus
diversifiée des sièges, mais pour permettre, si nécessaire, la formation de
coalitions gouvernementales composées de partis qui se rejoignent sur le plan
idéologique. Le gouvernement de Pauline Marois sera difficilement capable de
gouverner très longtemps en l’absence d’un parti d’opposition pouvant l’assurer
de la balance du pouvoir. Le bipartisme à la britannique est désormais révolu
au Québec, le PQ et le PLQ ayant obtenu chacun 31% et la CAQ 27 du dernier
vote. Même si Francois Legault s’est montré bon prince envers madame Marois en
l’assurant de sa collaboration pour lui permettre d'exercer le pouvoir, il est
à craindre qu’à la première occasion qui se présentera, le “pas fiable” en
profitera pour provoquer le renversement du gouvernement. À mon humble avis,
cela ne tardera pas. Le chef de la CAQ va se garder une petite gêne lors de la
présentation du prochain budget en mars 2013, mais pour celui de 2014?
Le 4
septembre dernier, le Parti Québécois s’est privé d’un gouvernement majoritaire
à cause de son entêtement à refuser un pacte électoral avec les deux autres
formations souverainistes: Québec Solidaire et Option nationale. Dans neuf
comtés, ceux qui lui manquaient pour atteindre le chiffre espéré de 63 députés,
la majorité absolue, le candidat péquiste s’est retrouvé à 5% en terme de votes
derrière un libéral ou un caquiste. 5%, c’est moins que le taux obtenu par ON
et QS ensembles (8%). À titre d’exemple, dans Laurier-Dorion, s’il y avait eu
un pacte entre les forces souverainistes visant une bataille en l’absence d’un
candidat péquiste, Québec Solidaire aurait pu l’emporter, ce qui aurait permi
la présence de trois députés solidaires à l’Assemblée nationale. En échange, QS
et ON auraient pu accepter d’être absents dans le comté de Blainville pour
aider l’élection du candidat péquiste parachuté, Bernard Généreux. Dans
Nicolet-Bécancour, l’absence du PQ aurait certainement permis l’élection de
Jean Martin Aussant, le chef d’Option nationale, et cela pour le plus grand
bien de la diversité des points de vue à l’Asemblée nationale. Le Parti
Québécois n’a qu’à s’en prendre à lui-même s’il est aujourd’hui crédité d’une
victoire en demi-teinte.
Plutôt que
d'ignorer la présence d’autres forces politiques souverainistes sur l’échiquier
provincial, le Parti québécois devrait reconsidérer son programme en ce qui a
trait au régime électoral. C'est désormais entendu, le Parti Québécois n’est
plus seul à revendiquer et promouvoir la venue d’un pays pour le Québec.
D'autant qu'en plus d'être minoritaire à l'Assemblée nationale, il a remporté la
dernière élection en voyant ses appuis diminuer de 35% en 2008 à 32%
aujourd'hui. Au lieu de se diviser, les forces progressistes doivent travailler
ensembles pour contrer la montée des partis de droite. Contre toute attente, le
Parti libéral du Québec est encore bien vivant et contrairement au feu de
paille que fut l’Action Démocratique du Québec, la Coalition avenir Québec,
bonne deuxième, sinon première un peu partout dans la province, donne les
signes d’un parti qui s'enracine véritablement sur l’échiquier politique.
Marcel
Lapointe, Jonquière.
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