Le monopole médiatique que Bell Canada tente
de s'attribuer en acquérant Astral-Média n'a pas de sens pour celles et ceux
qui ont à coeur l'intérêt public. Si le distributeur TV Astral-Media, une
entreprise québécoise, vient qu'à appartenir à Bell Canada dont le siége social
est à Toronto, c'est une autre entreprise québécoise qui tombera entre des
mains étrangères. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC) qui étudie présentement la demande de Bell Canada doit
mettre ses culottes pour empêcher la transaction sinon, il faudrait que le
gouvernement du Québec, maintenant dirigé par des ... souverainistes, le fasse.
Pourquoi pas en nationalisant Astral-Média? Les moyens de diffusion de la
culture québécoise ne doivent-ils pas appartenir avant tout au peuple du
Québec?
Et ce n'est pas tout, si Bell acquiert Astral, la concentration
des médias d'information entre les mains d'une poignée d'individus n'en sera
que renforcée et la concurrence entre eux n'en sera que plus restreinte. Le
Québec est l'un des endroits au monde où les consommateurs payent le plus cher
pour les services du cable, de l'internet et du téléphone, soit en moyenne 2200
dollars par année. Rien ne laisse croire qu'avec moins de choix chez les
concurrents, Bell-Astral ou Vidéotron, nous seront mieux servis et surtout
moins rançonnées. Bien au contraire!
Et quoi encore? Comment passer sous silence le
fait que la qualité de l'information n'en sera que plus anémique avec l'achat
d'Astral par Bell Canada qui marquera un sommet dans la convergence médiatique
au Québec? Des chaines médiatiques rivales d'un même conglomérat, cela ne va
sûrement pas améliorer la diversité des voix éditoriales et des points de vue
dans le débat qui n'aura de public que le nom.
Lentement mais sûrement, le Privé, sous toutes
ses formes, est en train de prendre le contrôle de notre quotidien. À l'instar
du collectivisme d'État qu'ont subi les soviétiques sous Staline, nous, au
Québec, seront de plus en plus soumis au joug du collectivisme du Privé sous
les conglomérats médiatiques. La diversité des voix, l'accès du public à un
contenu diversifié, la protection du consommateur: voilà trois critères que le
CRTC doit prendre en compte pour décider.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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