mercredi 12 septembre 2012

Bell Canada-astral média



Le monopole médiatique que Bell Canada tente de s'attribuer en acquérant Astral-Média n'a pas de sens pour celles et ceux qui ont à coeur l'intérêt public. Si le distributeur TV Astral-Media, une entreprise québécoise, vient qu'à appartenir à Bell Canada dont le siége social est à Toronto, c'est une autre entreprise québécoise qui tombera entre des mains étrangères. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui étudie présentement la demande de Bell Canada doit mettre ses culottes pour empêcher la transaction sinon, il faudrait que le gouvernement du Québec, maintenant dirigé par des ... souverainistes, le fasse. Pourquoi pas en nationalisant Astral-Média? Les moyens de diffusion de la culture québécoise ne doivent-ils pas appartenir avant tout au peuple du Québec?

 Et ce n'est pas tout, si Bell acquiert Astral, la concentration des médias d'information entre les mains d'une poignée d'individus n'en sera que renforcée et la concurrence entre eux n'en sera que plus restreinte. Le Québec est l'un des endroits au monde où les consommateurs payent le plus cher pour les services du cable, de l'internet et du téléphone, soit en moyenne 2200 dollars par année. Rien ne laisse croire qu'avec moins de choix chez les concurrents, Bell-Astral ou Vidéotron, nous seront mieux servis et surtout moins rançonnées. Bien au contraire!

Et quoi encore? Comment passer sous silence le fait que la qualité de l'information n'en sera que plus anémique avec l'achat d'Astral par Bell Canada qui marquera un sommet dans la convergence médiatique au Québec? Des chaines médiatiques rivales d'un même conglomérat, cela ne va sûrement pas améliorer la diversité des voix éditoriales et des points de vue dans le débat qui n'aura de public que le nom.

Lentement mais sûrement, le Privé, sous toutes ses formes, est en train de prendre le contrôle de notre quotidien. À l'instar du collectivisme d'État qu'ont subi les soviétiques sous Staline, nous, au Québec, seront de plus en plus soumis au joug du collectivisme du Privé sous les conglomérats médiatiques. La diversité des voix, l'accès du public à un contenu diversifié, la protection du consommateur: voilà trois critères que le CRTC doit prendre en compte pour décider.

Marcel Lapointe, Jonquière. 

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