La semaine dernière, une vérification sommaire a démontré sur l'autoroute
70 que près de 75% des conducteurs négligent soit par ignorance, soit par
mauvaise volonté, de respecter les corridors de sécurité. Si la mesure établie
par la loi depuis deux ans est si peu respectée, il est, à mon point de vue,
grand temps pour le gouvernement de la modifier. Sinon, combien de blessés
graves et de vies fauchées supplémentaires faudra-t-il encore?
Quand même ironique cette photo dans le Quotidien prise au même moment montrant
un jaune véhicule de la ville de Saguenay qui ne respecte pas un corridor de
sécurité. Et l'on s'étonnera ensuite que le citoyen ordinaire néglige de le
faire, quand ceux que la mesure est censée protéger ne l'observent pas. Un
employé civil ne peut plaider l'ignorance; encore moins la désinvolture.
Pour poursuivre dans l'ordre des contradictions qui étonnent. En début
de semaine dernière, en franchissant un carrefour giratoire à Arvida, celui
situé devant l'église Sainte-Thérèse, j'ai vu que le rond de fleurs situé au
centre de la structure était entouré de cônes de sécurité placés à peu près à
un mètre de distance chacun, pour assurer l'intégrité physique des employés
civils. J'adhère sans conteste à la nécessité d'assurer, plus qu'il ne le faut
même, la sécurité des employés municipaux: horticulteurs, balayeurs de rues,
remplisseurs de nids de poule, etc. qui travaillent pour refaire une beauté à
la ville. Elle en a grandement besoin! Pourtant, vous conviendrez avec moi que les
carrefours giratoires, on les voit venir de loin. C'est le genre d'endroits où
naturellement les automobilistes ralentissent et où donc une quantité aussi
importante de cônes de sécurité ne serait à ce point nécessaire.
Par contre, il existe des endroits passablement plus dangereux comme
l'accotement d'une autoroute où la personne qui conduit une voiture de police,
une ambulance, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance du ministère des
Transports se voit régulièrement obligée de s'immobiliser. Là, aucun cône de
sécurité n'est disposé sur la chaussée pour nous le signaler. En l'absence
d'une signalisation adéquate, l'automobiliste doit redoubler de présence
d'esprit pour anticiper le danger potentiel. Aucune distraction, la plus minime
qui soit, n'est envisageable; surtout en présence d'intempérie extrême ou d'un
soleil éblouissant.
Combien de secondes et quel effort seraient-il nécessaires au policier
ou à l'ambulancier, qui sont parfois deux par véhicule, pour installer quelques
cônes sur la voie de droite après s'être arrêté sur l'accotement, histoire d'avertir
les automobilistes de ralentir et changer de voie? Je ne pense pas que ce soit
aux automobilistes à créer les corridors de sécurité qui s'imposent.
Aude Audet, Chicoutimi.