mardi 8 juillet 2014

Cumule de mauvaises notes,



               

Le projet de loi C-36 déposé récemment par le ministre de la Justice et procureur général du Canada, Peter MacKay, vise non seulement à protéger les personnes victimes de prostitution, mais selon ce qu'a écrit le ministre dans le Journal, Le Quotidien du 12 juin dernier dans une lettre d'opinion, il y est aussi prévu des mesures pour protéger nos enfants contre l'exploitation sexuelle. Une telle loi est la bienvenue si elle vise également à faire diminuer les agressions sexuelles sur les mineurs, un fléau.

Un fleau qui afflige Saguenay plus qu'ailleurs au Canada, si on en croit Statistiques Canada (SC) dont les chiffres sont parus dans ce même journal, le 29 mai dernier. En effet, selon l'organisme canadien, Saguenay serait au sommet pour le nombre d'agressions sexuelles perpétrées envers les mineurs. 523 cas par 100,000 jeunes en 2012 comparativement à 350 à Kingston en Ontario et 312 à Moncton au Nouveau-Brunswick, villes comparables à la nôtre en terme de population. Une autre tuile qui s'abat sur la réputation de Saguenay après notre mauvais indice des crimes violents au Québec, la déficience de la qualité de l'air que nous respirons, une décevante vingt-deuxième position sur trente villes canadiennes concernant l'indice relatif du bonheur et une position de queue sur le palmarès des villes les plus vertes au Québec. À n'en point douter, la réputation de la ville au plus bas compte de taxes au Québec selon son maire présente une quntité de statistiques peu invitantes pour l'intéressé désireux de venir s'y établir. Et si notre déficit démographique avait quelque chose à voir avec tout cela? Vivement un renversement de vapeur tel le projet de Pierre Lavoie, promoteur d'un esprit sain dans un corps sain et de Josée Néron, conseillère municipale pour faire de Saguenay la ville canadienne où la population bougera le plus.

Pour revenir à cette première place en ce qui a trait au nombre d'agressions sexuelles perpétrées sur des mineurs, des ressources compétentes en la matière, un policier, un avocat, la directrice du Centre jeunesse de Saguenay ont tenté d'expliquer notre situation peu enviable par le fait que nous serions peut-être proactifs c'est à dire plus enclins à dénoncer. On laissea ainsi supposer  qu'ailleurs si on dénonçait autant qu'ici nous ne serions pas nécessairement les pires. Pourtant, il n'y a rien qui dit qu'à Kingston ou à Moncton, par exemple, on dénonce moins. Pourquoi les Québécois, mis à part les Saguenéens, et les anglophones du reste du Canada seraient-ils plus cachottiers qu’ici? Autre révélation troublante de SC, une personne seulement sur dix dénonce à la police avoir été agressée. La partie submergée de l'iceberg se situerait donc autour de 4500 cas par 100 mille jeunes ici à Saguenay, mais Statistique Canada ne sait pas comment expliquer ce chiffre.

Quoi qu'il en soit, je pense que Saguenay devrait dépenser pour lutter contre le fléau des agressions sexuelles, quitte à rehausser le compte de taxes si nécessaire. C'est une situation intolérable à laquelle il faut de toute urgence s’attaquer. Plutôt que chercher à nous rassurer par des suppositions, les ressources compétentes devraient agir avec les élus de Saguenay en commençant par étudier le phénomène de façon à mettre en oeuvre les solutions nécessaires à contrer ce fléau. En attendant je vais continuer à croire, que ce soit à Moncton, Kingston ou Saguenay,  les chiffres présentés par SC présentent la réalité de la situation.

Marcel Lapointe, Saguenay.








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