samedi 5 mai 2012

Assez duré? Pas si sûr.



                                                 

Au cours de la dernière semaine, à la faveur d’une journée complète consacrée à la nomination du nouveau directeur général des Canadiens de Montréal, beaucoup ont cru, à tort, que, désormais, l’attention médiatique se serait portée ailleurs que sur le dossier des droits de scolarité universitaires. Que l’on allait enfin passer à autre chose. Qu’un problème balayé sous le tapis est, pour ainsi dire, réglé ou insoluble, c’est selon.Mais c’était bien mal connaître les étudiants qui ne l’entendaient pas ainsi.

Désolé pour les journalistes qui tentent, depuis le début du conflit d’émousser leur détermination, en ne relayant rien d’autre que les salades du tandem Charest-Beauchamp et de leurs sous-fifres. Désolé pour celles et ceux qui se prétendent « neutres » et qui ne sont pas loin de s’étouffer avec le mot « démocratie ». Et, dommage pour les faiseurs de lois spéciales pour balayer les problèmes sous le tapis; ils n’ont pas de « pogne » légale ou autrement pour forcer un retour en classe des étudiants, encore très nombreux à résister. Ces derniers ont, comme le dit le dicton québécois « le bon bout du bâton » et n’entendent pas lâcher le morceau si facilement.

Contrairement à ce que croient certains, les étudiants ont plus que le courage de s’indigner, ils ont le courage de poser le geste concret, le seul capable de faire reculer le gouvernement : le cahot. Comme le disait si bien Nicolas Lehoue : ‘’Ne désespérons pas, le cahot progresse ’’. Ce n’est pas par hasard que la CLASSE, le groupe étudiant le plus revendicateur, accueille de plus en plus de nouveaux membres au détriment des autres. Sans la CLASSE, cela ferait belle lurette que les problèmes auraient été balayés sous le « shag » du bureau du premier ministre.

Dans le débat de société qui a cours au sujet des droits de scolarité universitaires, Il y a bien davantage que favoriser l’accessibilité aux études supérieures de chaque citoyen, riche ou pauvre, blanc ou noir, gars ou fille, pour les sept prochaines années. Il est également question, au-delà dudit « septennat », de favoriser aussi les générations qui désireront faire des études universitaires. Ce qui n’est pas le cas avec la dernière proposition de la ministre de l’Éducation.

Alexandra, étudiante au collège Gérald-Godin, a bien résumé, récemment dans un grand quotidien, où le bât blesse avec cette proposition, en ces termes : ‘’Les politiques ont fait la grave erreur de nous prendre pour des égoïstes ne prenant en compte que nos propres intérêts et non ceux des générations futures ’’. Et de poursuivre : ‘’ Cette hausse sur sept ans, plutôt que sur cinq, serait un fardeau moins difficile à porter pour nous, mais que faites-vous des générations futures’’ ? Et d’ajouter : ‘’ C’est à la jeunesse de choisir l’image du futur Québec qu’elle dirigera ’’.

On dirait bien que les étudiants qui luttent pour une meilleure répartition des richesses sont, également, les enfants des lockoutés de l’entreprise Rio Tinto Alma. Le lien à faire entre les deux conflits est d’une telle évidence. Les deux groupes suggèrent les choix contemporains pour une société québécoise plus juste.

Appuyons-les!

Marcel Lapointe, Jonquière. 

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