Au cours de la dernière semaine, à la faveur d’une
journée complète consacrée à la nomination du nouveau directeur général des
Canadiens de Montréal, beaucoup ont cru, à tort, que, désormais, l’attention médiatique
se serait portée ailleurs que sur le dossier des droits de scolarité
universitaires. Que l’on allait enfin passer à autre chose. Qu’un problème
balayé sous le tapis est, pour ainsi dire, réglé ou insoluble, c’est selon.Mais
c’était bien mal connaître les étudiants qui ne l’entendaient pas ainsi.
Désolé pour les journalistes qui tentent,
depuis le début du conflit d’émousser leur détermination, en ne relayant rien d’autre
que les salades du tandem Charest-Beauchamp et de leurs sous-fifres. Désolé pour
celles et ceux qui se prétendent « neutres » et qui ne sont pas loin
de s’étouffer avec le mot « démocratie ». Et, dommage pour les
faiseurs de lois spéciales pour balayer les problèmes sous le tapis; ils n’ont
pas de « pogne » légale ou autrement pour forcer un retour en classe
des étudiants, encore très nombreux à résister. Ces derniers ont, comme le dit
le dicton québécois « le bon bout du bâton » et n’entendent pas lâcher
le morceau si facilement.
Contrairement à ce que croient certains, les étudiants
ont plus que le courage de s’indigner, ils ont le courage de poser le geste
concret, le seul capable de faire reculer le gouvernement : le cahot.
Comme le disait si bien Nicolas Lehoue : ‘’Ne désespérons pas, le cahot progresse ’’.
Ce n’est pas par hasard que la CLASSE, le groupe étudiant le plus
revendicateur, accueille de plus en plus de nouveaux membres au détriment des
autres. Sans la CLASSE, cela ferait belle lurette que les problèmes auraient été
balayés sous le « shag » du bureau du premier ministre.
Dans le débat de société qui a cours au sujet
des droits de scolarité universitaires, Il y a bien davantage que favoriser l’accessibilité
aux études supérieures de chaque citoyen, riche ou pauvre, blanc ou noir, gars
ou fille, pour les sept prochaines années. Il est également question, au-delà
dudit « septennat », de favoriser aussi les générations qui désireront
faire des études universitaires. Ce qui n’est pas le cas avec la dernière
proposition de la ministre de l’Éducation.
Alexandra, étudiante au collège Gérald-Godin,
a bien résumé, récemment dans un grand quotidien, où le bât blesse avec cette
proposition, en ces termes : ‘’Les politiques ont fait la grave erreur de
nous prendre pour des égoïstes ne prenant en compte que nos propres intérêts et
non ceux des générations futures ’’. Et de poursuivre : ‘’ Cette
hausse sur sept ans, plutôt que sur cinq, serait un fardeau moins difficile à
porter pour nous, mais que faites-vous des générations futures’’ ? Et d’ajouter :
‘’ C’est à la jeunesse de choisir l’image du futur Québec qu’elle dirigera ’’.
On dirait bien que les étudiants qui luttent
pour une meilleure répartition des richesses sont, également, les enfants des
lockoutés de l’entreprise Rio Tinto Alma. Le lien à faire entre les deux
conflits est d’une telle évidence. Les deux groupes suggèrent les choix
contemporains pour une société québécoise plus juste.
Appuyons-les!
Marcel Lapointe, Jonquière.
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