Cette semaine, le journal, Le Quotidien, faisant état d'une seconde salve de chiffres dévastateurs lancée contre L'administration de la ville de Saguenay provenant d'une étude des HEC
Montréal. Des chiffres qui
mettent, encore une fois, sur la sellette l’administration du maire, Jean
Tremblay qualifiée de très dépensière. Ce dernier peut bien s’en prendre au
messager, Robert Gagné, directeur du centre sur la productivité et la prospérité
des HEC Montréal, comme il l’a fait dans les médias suite à la parution de l’étude.
Jean Yves Provencher, président du Conseil du trésor de Saguenay, peut bien
réagir comme le font ceux que les palmarès placent en queue de peloton. Il n’en
demeure pas moins que tout citoyen payeur de taxes qui a pris connaissance de
ces chiffres et qui se soucie de son compte de taxes qui ne cesse d’augmenter a
de quoi se questionner, voire s’inquiéter.
Le maire répète sans arrêt que sa ville est celle qui facture le plus
bas compte de taxes au Québec. Il parle de la taxe foncière en taisant les
autres. Cependant, selon l’étude des HEC Montréal, Saguenay affiche l’un des
taux globaux de taxation les plus élevés. Cet indicateur de performance place
la capitale régionale au huitième rang des 10 villes de 100,000 habitants et
plus. Le taux global de taxation d’une ville se définit comme, la fusion de
toutes les taxes qu’une ville impose à ses citoyens.
Le palmarès des municipalités du Québec produit par les HEC Montréal
utilise d’autres indicateurs également
pour évaluer les coûts des services municipaux. Ces indicateurs, pris dans leur
ensemble, montrent que Saguenay est au septième rang du groupe des 10. En
détaillant, on apprend de l’étude que pour les dépenses par tranche de 100$ de
la richesse foncière, Saguenay se situe au neuvième rang. Pour les dépenses par
habitant, la ville arrive septième. La croissance totale des dépenses par
habitant entre 2009 et 2012 a atteint un taux de 5,39% alors que la moyenne du
groupe fut de 3,98%. Pour la part des dépenses attribuées aux coûts de l’administration
publique, nous sommes avant-derniers. Pour la progression du nombre d’employés
municipaux et du nombre de cadres et de contremaîtres, Saguenay est la plus
gourmande. La croissance moyenne de leurs salaires serait même supérieure à l’inflation.
De quoi rendre jaloux les employés de l’État, qui doivent se contenter
d'augmentations inférieures à cette dernière. Nous serions également les
premiers en ce qui a trait aux cotisations payées aux régimes de retraite des
employés. En tête, aussi, quant à la dette liée au déficit des régimes de
retraite: 830$ par habitant.
Toujours selon l'étude, Saguenay dépense moins que la moyenne des
autres villes du même groupe pour la voirie et le réseau d’égouts. Mais ces
statistiques ne chiffrent que les dépenses, non la qualité des services.
Beaucoup de citoyens qui dénoncent une piètre qualité des services quant à l’état
des routes et des rues de la ville, au déneigement et au réseau vieillissant
des égouts, voudraient bien qu’à ces postes budgétaires, plus d’argent soit
investi et que l’on cesse de dépenser pour le cosmétique, telles des places du
citoyen. Également, l'opposition qui, comme ailleurs au Québec, a le droit
d'exister à Saguenay, bien que le maire la trouve contre-productive et
dérangeante, mériterait que le budget de son cabinet soit reconduit. Il en va
de la santé et de la vigueur de notre démocratie municipale.
Il y a quelques années, lors de la fondation du parti municipal, Équipe
du renouveau démocratique, les membres dénonçaient un état d’embonpoint affecté
par ville Saguenay. Si l’on se fie sur les données dévoilées par l’étude des
HEC Montréal, c’est à se demander si ce n’est pas d’obésité morbide dont il
faudrait se préoccuper maintenant.
Marcel Lapointe, secrétaire de l’ÉRD.