mercredi 29 octobre 2014

Mauvaise gestion de l'argent public.

La Chine est le plus gros producteur de porc au monde. "Nous n'avons pas besoin du porc du Québec": a déclaré le gouverneur de la province de Shandong, Guo Shuging, au premier ministre, Philippe Couillard, en mission économique, dans l'Empire du Milieu. Monsieur Couillard est accompagné, pour l'occasion, d'une délégation de producteurs de porc québécois pour y mousser ses ventes, mais qui, si on en juge la déclaration de monsieur Shuging, n'y avait pas sa place.

Dans le contexte d'austérité économique que nous impose le gouvernement néo-libéral qui nous dirige à Québec, j'ai développé une aversion à toute dépense gouvernementale qui n'a pas sa pertinence. Si minime soit-elle. Une aversion particulière, pour la Saguenéenne que je suis, aux voyages effectués sur le bras du contribuable. Inutile de s'étendre sur le sujet.

Combien aura coûté aux contribuables québécois la présence en Chine de cette délégation de l'industrie porcine?


Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.

mardi 28 octobre 2014

Boulimie médiatique.

La poussière, une fois retombée sur l'attentat du Parlement d'Ottawa,  il serait peut-être temps de dégonfler la bulle gigantesque et sensationnaliste que les médias se sont, encore une fois, escrimés à amplifier inutilement autour de ce malheureux événement. Histoire d'énerver futilement la population canadienne; histoire de nous détourner de problèmes bien plus pressants à résoudre, comme l'épidémie d'Ebola en Afrique; et, bien sûr, histoire de rivaliser en cotes d'écoute et de lecture. Tous les moyens sont justifiés. Même la désinformation. Le quatrième pouvoir a contribué à légitimer les conservateurs de Stefen Harper d'instrumentaliser à des fins partisanes les actes fous isolés de deux individus aux prises avec une folie désespérante.

Durant la présentation télévisuelle en boucle de l'attentat, on a appris que l'arme utilisée par le tueur d'Ottawa, Zehaf Bibeau, était un fusil de chasse. Pas une mitraillette! Et ce lundi, dans le Quotidien de Saguenay, je lis l'information suivante: "la GRC précise que l'arme à feu utilisée pour commettre l'attaque était un vieux modèle peu courant." Sans parler de mousquet, on est ici très loin des armes utilisées par les Lortie, Lépine, Gill et compagnie, pour commettre leurs crimes. Pourtant cela n'a pas empêché les journalistes sur place au Parlement de répéter à satiété que si le tueur s'était introduit dans la salle du caucus des députés du NPD devant laquelle il est passé tout droit, il aurait procédé à un véritable... carnage.

Mais, comment peut-on faire un carnage dans un groupe d'une centaine de personnes libres de leurs mouvements avec un vieux fusil à un coup? À moins que le mot carnage signifiât dans l'esprit des journalistes autre chose que la définition qu'en donne le dictionnaire: massacre sanglant de plusieurs personnes. Loin de moi l'idée de minimiser la portée des événements qui ont conduit à une mort d'homme. Seulement, force est de constater qu'une fois de plus, les médias en ont beurré trop épais.


David Falardeau, Chicoutimi.

samedi 25 octobre 2014

Bien dépenser l'argent du contribuable.

Cette semaine, le journal, Le Quotidien, faisant état d'une seconde salve de chiffres dévastateurs lancée contre L'administration de la ville de Saguenay provenant d'une étude des HEC Montréal. Des chiffres qui mettent, encore une fois, sur la sellette l’administration du maire, Jean Tremblay qualifiée de très dépensière. Ce dernier peut bien s’en prendre au messager, Robert Gagné, directeur du centre sur la productivité et la prospérité des HEC Montréal, comme il l’a fait dans les médias suite à la parution de l’étude. Jean Yves Provencher, président du Conseil du trésor de Saguenay, peut bien réagir comme le font ceux que les palmarès placent en queue de peloton. Il n’en demeure pas moins que tout citoyen payeur de taxes qui a pris connaissance de ces chiffres et qui se soucie de son compte de taxes qui ne cesse d’augmenter a de quoi se questionner, voire s’inquiéter.

Le maire répète sans arrêt que sa ville est celle qui facture le plus bas compte de taxes au Québec. Il parle de la taxe foncière en taisant les autres. Cependant, selon l’étude des HEC Montréal, Saguenay affiche l’un des taux globaux de taxation les plus élevés. Cet indicateur de performance place la capitale régionale au huitième rang des 10 villes de 100,000 habitants et plus. Le taux global de taxation d’une ville se définit comme, la fusion de toutes les taxes qu’une ville impose à ses citoyens.

Le palmarès des municipalités du Québec produit par les HEC Montréal utilise  d’autres indicateurs également pour évaluer les coûts des services municipaux. Ces indicateurs, pris dans leur ensemble, montrent que Saguenay est au septième rang du groupe des 10. En détaillant, on apprend de l’étude que pour les dépenses par tranche de 100$ de la richesse foncière, Saguenay se situe au neuvième rang. Pour les dépenses par habitant, la ville arrive septième. La croissance totale des dépenses par habitant entre 2009 et 2012 a atteint un taux de 5,39% alors que la moyenne du groupe fut de 3,98%. Pour la part des dépenses attribuées aux coûts de l’administration publique, nous sommes avant-derniers. Pour la progression du nombre d’employés municipaux et du nombre de cadres et de contremaîtres, Saguenay est la plus gourmande. La croissance moyenne de leurs salaires serait même supérieure à l’inflation. De quoi rendre jaloux les employés de l’État, qui doivent se contenter d'augmentations inférieures à cette dernière. Nous serions également les premiers en ce qui a trait aux cotisations payées aux régimes de retraite des employés. En tête, aussi, quant à la dette liée au déficit des régimes de retraite: 830$ par habitant.

Toujours selon l'étude, Saguenay dépense moins que la moyenne des autres villes du même groupe pour la voirie et le réseau d’égouts. Mais ces statistiques ne chiffrent que les dépenses, non la qualité des services. Beaucoup de citoyens qui dénoncent une piètre qualité des services quant à l’état des routes et des rues de la ville, au déneigement et au réseau vieillissant des égouts, voudraient bien qu’à ces postes budgétaires, plus d’argent soit investi et que l’on cesse de dépenser pour le cosmétique, telles des places du citoyen. Également, l'opposition qui, comme ailleurs au Québec, a le droit d'exister à Saguenay, bien que le maire la trouve contre-productive et dérangeante, mériterait que le budget de son cabinet soit reconduit. Il en va de la santé et de la vigueur de notre démocratie municipale.

Il y a quelques années, lors de la fondation du parti municipal, Équipe du renouveau démocratique, les membres dénonçaient un état d’embonpoint affecté par ville Saguenay. Si l’on se fie sur les données dévoilées par l’étude des HEC Montréal, c’est à se demander si ce n’est pas d’obésité morbide dont il faudrait se préoccuper maintenant.

Marcel Lapointe, secrétaire de l’ÉRD.



vendredi 17 octobre 2014

Et le bois d'ingénierie?

Et le bois d'ingénierie?

Le vieil édifice abritant jadis le restaurant-bar, l'Odyssée sur le boulevard Mellon à Arvida vient d'être démoli. Enfin! En lieu et place, il sera remplacé par une bâtisse toute neuve de quatre étages que fera construire le Gouvernement du Québec pour loger les 140 fonctionnaires de Revenu Québec. Cela, en plus de donner une meilleure mine à cette portion à l'air quasi abandonnée de la principale artère d'Arvida, on s'attend à ce que le projet apporte un peu de revitalisation au secteur du Carré Davis, grâce aux retombées économiques, même si elles sont faibles.

J'ai, malgré cela, un questionnement. En quoi sera construit le nouvel édifice? En béton? En acier? En bois? Ou les trois ensemble? Si on utilise du bois, est-ce que seuls des deux par quatre seront utilisés? Et le bois d'ingénierie dans tout cela? Car en plus de s'inscrire dans une perspective de développement durable, l'utilisation maximale du bois d'ingénierie, comme il en existe dans d'autres édifices à Saguenay (je pense au pavillon d'accueil du parc de la Rivière du moulin et à quelques autres), pourrait donner un coup de pouce, si minime soit-il, à notre industrie forestière régionale qui croupit dans le marasme. Quatre étages, est-ce trop haut pour faire confiance au bois d’ingénierie? Non. Dans le secteur de la Pointe-aux-Lièvres à Québec, un immeuble de douze étages en bois d'ingénierie sera construit par l'entreprise Chantiers Chibougamau.

Une nouvelle parue récemment dans le journal, Le Quotidien, nous apprend que le nouvel édifice sera paré de brique et d'aluminium pour respecter le style de l’époque. C'est bien. Quant aux matériaux privilégiés pour sa construction, pas un mot de la part du conseiller municipal du district, Carl Dufour. On me dira possiblement que les plans ne sont qu'à l'étape préliminaire, mais que la décision est l'affaire de Québec. Quand même, j'ose espérer que ville de Saguenay pensera à influencer le gouvernement provincial pour protéger les intérêts de la région.


Marcel Lapointe, Jonquière.

samedi 11 octobre 2014

La Chorée du Conseil municipal.


                          

Après lecture, hier, d'une nouvelle parue dans le journal, Le Quotidien, concernant l'obligation de vignettes de stationnement sur certaines rues aux abords d'institutions telles, l'hôpital, le cégep et l'Université du Québec à Chicoutimi, je me suis demandé si une chatte pourrait y retrouver ses chattons. Je m'explique.

Un premier conseiller municipal de l'arrondissement de Chicoutimi, Simon Olivier Côté, qui annonce en entrevue télévisée que la décision est prise: dès 2015, des vignettes payantes seront obligatoires pour se stationner dans certaines rues afin d’y éviter les débordements et y permettre une circulation plus fluide. Mais Marc Peterson, également conseil de l’arrondissement un deuxième déclare que si des vignettes s'imposent elles seront gratuites et que de toute façon, ce n'est qu'à l'état de projet. Encore en gestation. Mais la cerise sur le sundae! Le maire qui nous apprend ne pas avoir été mis au courant du dossier, qui s'insurge alors contre le stationnement payant à Saguenay et qui s'oppose au projet annoncé par le conseiller Côté.

La chorée est une maladie caractérisée par une succession de mouvements spontanés, excessifs, irréguliers et imprévisibles. Le plus souvent les sujets en sont inconscients. Au début de la maladie les mouvements peuvent être interprétés comme involontaires, maladroits. À un stade avancé, la chorée peut gagner tout l'organisme. Le Conseil municipal de Saguenay serait-il atteint d'une chorée, une maladie incurable? Si c'est le cas, souhaitons qu'elle ne demeure qu'à son stade précoce. Car dans certains elle progresse de façon irrémédiable.


Marcel Lapointe, secrétaire de l'ÉRD.

Les yeux plus grands que la panse!


Alors âgé dans la vingtaine, avec quelques parents, j'étais allé cueillir des bleuets dans une bleuetière du Lac-Saint-Jean. À notre arrivée, le propriétaire nous assigna un territoire délimité par de la corde à ne pas franchir. N'avions-nous pas, un de mes frères et moi, tout juste commencé à récolter la manne bleue, que nous étions déjà à l'extérieur des limites permises. On trouvait que c'y était beaucoup plus bleu, plus facile et plus rapide à récolter. Et qu'au demeurant, la gelée proche occasionnerait des pertes inévitables, alors, pourquoi ne pas choisir les fruits les plus gros? Face à notre désinvolture et contre toute attente (nous pensions ne pas être surveillés de près), voilà que le propriétaire s'amène, en colère, nous enjoignant de bien vouloir regagner le territoire désigné, sous peine d'être expulsé sans ménagement de sa bleuetière. Notre récolte s'étant avérée très satisfaisante, nous dûmes admettre, au bout du compte, que nous avions eu les yeux plus grands que la panse.

Depuis l'avènement du nouveau régime forestier et même avant son instauration, il y a peu de temps, les compagnies forestières, comme Résolu, et les organismes de défense de l'industrie forestière au Québec, n'ont pas cessé de dénoncer cette mesure gouvernementale visant à mieux protéger "Notre" parterre forestier. La critique la plus souvent émise par les acteurs de l'industrie forestière veut que le régime, en limitant les territoires de coupe, diminue leur possibilité forestière. Comme bien d'autres, je n'y ai jamais cru. Je crois plutôt que les compagnies forestières ont également les yeux plus grands que la panse. Qu'en outre, Résolu n'a jamais accepté le contrôle et les contraintes du nouveau régime forestier qui l'obligent à se domestiquer un peu. Le film de Richard Desjardins, l'Erreur boréale, a démontré, sans l'ombre d'un doute, l'appétit vorace et démesuré des compagnies forestières, en même temps que l'empreinte destructrice indélébile laissée dans nos forêts par ces dernières. Les coupes à blanc, ça vous rappelle quelque chose?

Mes convictions se sont d'autant confirmées à la lecture d'un article récemment paru dans le journal, Le Quotidien, sous la plume du journaliste, Louis Potvin. Au dire du Forestier en chef, monsieur Gérard Szaraz, il y a dans "Notre" parterre forestier québécois du bois disponible en grande quantité qui n'attend qu'à être coupé. Et cela malgré la prétention des entreprises forestières qui déplorent le manque de bois depuis quelques mois.

Ces dernières lèvent le nez sur des volumes de bois qui n'ont pas été coupés au Québec entre 2008 et 2013 à cause de la récession. On parle dans l'article de 56 millions de mètres cubes de bois au Québec, dont 4 millions au Saguenay-Lac-Saint-Jean seulement. J'ai toujours douté de la bonne foi de Richard Garneau, pdg du Résolu, parce que je l'entends encore dénoncer le manque de volume de bois disponible à cause du nouveau régime forestier, pendant qu'il fermait des scieries et des machines à papier à droite et à gauche. Et à la lumière d'informations récentes, ce n'est pas encore terminé. Si le bleuet est sensible à la gelée, ce n'est pas le cas du bois.

Marcel Lapointe, Jonquière.