samedi 25 octobre 2014

Bien dépenser l'argent du contribuable.

Cette semaine, le journal, Le Quotidien, faisant état d'une seconde salve de chiffres dévastateurs lancée contre L'administration de la ville de Saguenay provenant d'une étude des HEC Montréal. Des chiffres qui mettent, encore une fois, sur la sellette l’administration du maire, Jean Tremblay qualifiée de très dépensière. Ce dernier peut bien s’en prendre au messager, Robert Gagné, directeur du centre sur la productivité et la prospérité des HEC Montréal, comme il l’a fait dans les médias suite à la parution de l’étude. Jean Yves Provencher, président du Conseil du trésor de Saguenay, peut bien réagir comme le font ceux que les palmarès placent en queue de peloton. Il n’en demeure pas moins que tout citoyen payeur de taxes qui a pris connaissance de ces chiffres et qui se soucie de son compte de taxes qui ne cesse d’augmenter a de quoi se questionner, voire s’inquiéter.

Le maire répète sans arrêt que sa ville est celle qui facture le plus bas compte de taxes au Québec. Il parle de la taxe foncière en taisant les autres. Cependant, selon l’étude des HEC Montréal, Saguenay affiche l’un des taux globaux de taxation les plus élevés. Cet indicateur de performance place la capitale régionale au huitième rang des 10 villes de 100,000 habitants et plus. Le taux global de taxation d’une ville se définit comme, la fusion de toutes les taxes qu’une ville impose à ses citoyens.

Le palmarès des municipalités du Québec produit par les HEC Montréal utilise  d’autres indicateurs également pour évaluer les coûts des services municipaux. Ces indicateurs, pris dans leur ensemble, montrent que Saguenay est au septième rang du groupe des 10. En détaillant, on apprend de l’étude que pour les dépenses par tranche de 100$ de la richesse foncière, Saguenay se situe au neuvième rang. Pour les dépenses par habitant, la ville arrive septième. La croissance totale des dépenses par habitant entre 2009 et 2012 a atteint un taux de 5,39% alors que la moyenne du groupe fut de 3,98%. Pour la part des dépenses attribuées aux coûts de l’administration publique, nous sommes avant-derniers. Pour la progression du nombre d’employés municipaux et du nombre de cadres et de contremaîtres, Saguenay est la plus gourmande. La croissance moyenne de leurs salaires serait même supérieure à l’inflation. De quoi rendre jaloux les employés de l’État, qui doivent se contenter d'augmentations inférieures à cette dernière. Nous serions également les premiers en ce qui a trait aux cotisations payées aux régimes de retraite des employés. En tête, aussi, quant à la dette liée au déficit des régimes de retraite: 830$ par habitant.

Toujours selon l'étude, Saguenay dépense moins que la moyenne des autres villes du même groupe pour la voirie et le réseau d’égouts. Mais ces statistiques ne chiffrent que les dépenses, non la qualité des services. Beaucoup de citoyens qui dénoncent une piètre qualité des services quant à l’état des routes et des rues de la ville, au déneigement et au réseau vieillissant des égouts, voudraient bien qu’à ces postes budgétaires, plus d’argent soit investi et que l’on cesse de dépenser pour le cosmétique, telles des places du citoyen. Également, l'opposition qui, comme ailleurs au Québec, a le droit d'exister à Saguenay, bien que le maire la trouve contre-productive et dérangeante, mériterait que le budget de son cabinet soit reconduit. Il en va de la santé et de la vigueur de notre démocratie municipale.

Il y a quelques années, lors de la fondation du parti municipal, Équipe du renouveau démocratique, les membres dénonçaient un état d’embonpoint affecté par ville Saguenay. Si l’on se fie sur les données dévoilées par l’étude des HEC Montréal, c’est à se demander si ce n’est pas d’obésité morbide dont il faudrait se préoccuper maintenant.

Marcel Lapointe, secrétaire de l’ÉRD.



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