La poussière, une fois retombée sur l'attentat du Parlement d'Ottawa, il serait peut-être temps de dégonfler
la bulle gigantesque et sensationnaliste que les médias se sont, encore une
fois, escrimés à amplifier inutilement autour de ce malheureux événement.
Histoire d'énerver futilement la population canadienne; histoire de nous
détourner de problèmes bien plus pressants à résoudre, comme l'épidémie d'Ebola
en Afrique; et, bien sûr, histoire de rivaliser en cotes d'écoute et de lecture.
Tous les moyens sont justifiés. Même la désinformation. Le quatrième pouvoir a
contribué à légitimer les conservateurs de Stefen Harper d'instrumentaliser à
des fins partisanes les actes fous isolés de deux individus aux prises avec une
folie désespérante.
Durant la présentation télévisuelle en boucle de l'attentat, on a
appris que l'arme utilisée par le tueur d'Ottawa, Zehaf Bibeau, était un fusil
de chasse. Pas une mitraillette! Et ce lundi, dans le Quotidien de Saguenay, je
lis l'information suivante: "la GRC précise que l'arme à feu utilisée pour
commettre l'attaque était un vieux modèle peu courant." Sans parler de
mousquet, on est ici très loin des armes utilisées par les Lortie, Lépine, Gill
et compagnie, pour commettre leurs crimes. Pourtant cela n'a pas empêché les
journalistes sur place au Parlement de répéter à satiété que si le tueur
s'était introduit dans la salle du caucus des députés du NPD devant laquelle il
est passé tout droit, il aurait procédé à un véritable... carnage.
Mais, comment peut-on faire un carnage dans un groupe d'une centaine de
personnes libres de leurs mouvements avec un vieux fusil à un coup? À moins que
le mot carnage signifiât dans l'esprit des journalistes autre chose que la
définition qu'en donne le dictionnaire: massacre sanglant de plusieurs personnes.
Loin de moi l'idée de minimiser la portée des événements qui ont conduit à une
mort d'homme. Seulement, force est de constater qu'une fois de plus, les médias
en ont beurré trop épais.
David Falardeau, Chicoutimi.
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