Pour ce qui est de
l'avenir de la filière aéronautique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en ce moment, les
yeux sont tournés vers Alma plutôt que vers Saguenay, si on en juge par une
nouvelle parue mardi dernier dans le Quotidien. La capitale jeannoise ne cesse
d'accumuler les bons coups et de susciter l'intérêt grâce à son Centre
d'excellence des drones.
Au dernier Conseil
municipal de Saguenay, le maire s'est chargé de rappeler aux sceptiques que
l'aéronautique a de l’avenir ici à Saguenay. À Saguenay comme ailleurs, on y croit
depuis que Linberg a traversé l'Atlantique dans son avion au début siècle
dernier. Toutefois, ça n'a pas empêché un grand nombre d'échecs de causes
multiples, entre autres, l'improvisation. Prenons par exemple l'avionneur,
Cobalt Aircraft, installé à l'aéroport de Bagotville, dont le premier prototype
est toujours cloué au sol depuis qu'il s'est écrasé en 2012. À celles et ceux
qui mettent en doute les projets caressés par Jean Tremblay à l'aéroport de
Bagotville, ce dernier réplique que seuls ceux qui prennent des risques, les
forts comme lui, obtiennent des résultats. Les autres, qui questionnent ses
projets aéronautiques sont qualifiés de faibles.
Mais pourquoi le
projet de construction d'un motel industriel aéroportuaire à Bagotville au coût
de 10 M$ payés par les contribuables suscite à ce point la controverse et la
suspicion de la part de l'opposition? Parce que sa construction qui servira à
abriter des avions est réclamée par l'entreprise, Discovery Air, cette même
entreprise à qui la ville a déjà octroyé gratuitement un terrain à l'aéroport,
afin de lui permettre de construire un édifice de plus d'un million pour un
projet quelconque. Mais récemment, Discover Air a décidé de mettre fin à son
projet, obligeant la ville à acheter l'édifice sous peine de se voir traîner
devant les tribunaux. Le maire de Saguenay s'est défendu en affirmant que la
ville n'avait pas le choix d'acheter, parce qu'elle aurait perdu un éventuel
procès. Et tenez-vous bien, aucun bail n'a été signé. Seulement une entente
verbale. Aux membres du conseil qui doutent et qui dénoncent l'improvisation,
le maire leur répond que ses projets sont mûrement réfléchis et que fort de sa
carrière de notaire, il n'a pas été assez fou pour agir comme un nul dans ce
dossier.
Mais, toujours
est-il que Saguenay a dû payer 600 mille dollars pour une bâtisse dont elle
n'avait pas besoin, qui est, présentement, occupée au tiers par un locataire.
600 mille dollars qui auraient pu servir à des fins plus utiles et plus
urgentes, comme la réfection des infrastructures municipales désuètes.
Conséquemment, que l'opposition à Saguenay émette des réserves quant à
l'implication de Discovery Air à l'aéroport de Bagotville cela m'apparaît la
moindre des choses. Les risques sont plus faciles à prendre avec de l'argent
qui ne nous appartient pas. Pour revenir à Cobalt Aircraft, on n'entend pas
parler de ses projets. L'avionneur français loue pour 1$ par année un hangar
construit à nos frais à l'aéroport de Bagotville pour 2,8M$. Cobalt Aircraft, qui
devait au départ engager 70 personnes et qui, présentement, n'en fait
travailler que 10, aux dires de son PDG, David Loury, n'a plus aucun avion qui
vole à Bagotville depuis février 2013. Cette compagnie, en 2012, a approché le
Fonds de solidarité de la FTQ pour
obtenir une aide financière. Le Fonds FTQ qui se spécialise, entre autres, dans
le prêt de capital de risque a refusé sans détour.
Marcel Lapointe, secrétaire
d'Équipe du Renouveau démocratique.