jeudi 4 décembre 2014

Le beau risque?


Pour ce qui est de l'avenir de la filière aéronautique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en ce moment, les yeux sont tournés vers Alma plutôt que vers Saguenay, si on en juge par une nouvelle parue mardi dernier dans le Quotidien. La capitale jeannoise ne cesse d'accumuler les bons coups et de susciter l'intérêt grâce à son Centre d'excellence des drones.

Au dernier Conseil municipal de Saguenay, le maire s'est chargé de rappeler aux sceptiques que l'aéronautique a de l’avenir ici à Saguenay. À Saguenay comme ailleurs, on y croit depuis que Linberg a traversé l'Atlantique dans son avion au début siècle dernier. Toutefois, ça n'a pas empêché un grand nombre d'échecs de causes multiples, entre autres, l'improvisation. Prenons par exemple l'avionneur, Cobalt Aircraft, installé à l'aéroport de Bagotville, dont le premier prototype est toujours cloué au sol depuis qu'il s'est écrasé en 2012. À celles et ceux qui mettent en doute les projets caressés par Jean Tremblay à l'aéroport de Bagotville, ce dernier réplique que seuls ceux qui prennent des risques, les forts comme lui, obtiennent des résultats. Les autres, qui questionnent ses projets aéronautiques sont qualifiés de faibles.

Mais pourquoi le projet de construction d'un motel industriel aéroportuaire à Bagotville au coût de 10 M$ payés par les contribuables suscite à ce point la controverse et la suspicion de la part de l'opposition? Parce que sa construction qui servira à abriter des avions est réclamée par l'entreprise, Discovery Air, cette même entreprise à qui la ville a déjà octroyé gratuitement un terrain à l'aéroport, afin de lui permettre de construire un édifice de plus d'un million pour un projet quelconque. Mais récemment, Discover Air a décidé de mettre fin à son projet, obligeant la ville à acheter l'édifice sous peine de se voir traîner devant les tribunaux. Le maire de Saguenay s'est défendu en affirmant que la ville n'avait pas le choix d'acheter, parce qu'elle aurait perdu un éventuel procès. Et tenez-vous bien, aucun bail n'a été signé. Seulement une entente verbale. Aux membres du conseil qui doutent et qui dénoncent l'improvisation, le maire leur répond que ses projets sont mûrement réfléchis et que fort de sa carrière de notaire, il n'a pas été assez fou pour agir comme un nul dans ce dossier.

Mais, toujours est-il que Saguenay a dû payer 600 mille dollars pour une bâtisse dont elle n'avait pas besoin, qui est, présentement, occupée au tiers par un locataire. 600 mille dollars qui auraient pu servir à des fins plus utiles et plus urgentes, comme la réfection des infrastructures municipales désuètes. Conséquemment, que l'opposition à Saguenay émette des réserves quant à l'implication de Discovery Air à l'aéroport de Bagotville cela m'apparaît la moindre des choses. Les risques sont plus faciles à prendre avec de l'argent qui ne nous appartient pas. Pour revenir à Cobalt Aircraft, on n'entend pas parler de ses projets. L'avionneur français loue pour 1$ par année un hangar construit à nos frais à l'aéroport de Bagotville pour 2,8M$. Cobalt Aircraft, qui devait au départ engager 70 personnes et qui, présentement, n'en fait travailler que 10, aux dires de son PDG, David Loury, n'a plus aucun avion qui vole à Bagotville depuis février 2013. Cette compagnie, en 2012, a approché le Fonds de solidarité de la FTQ  pour obtenir une aide financière. Le Fonds FTQ qui se spécialise, entre autres, dans le prêt de capital de risque a refusé sans détour.

Marcel Lapointe, secrétaire d'Équipe du Renouveau démocratique.


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