Je n'ai pas très bien compris le problème d'identité
exprimé par Mgr André Rivest, évêque du Diocèse de Chicoutimi, dans le
Quotidien de jeudi dernier. D'après lui, son identité serait bafouée en tant
que citoyen de la région si la Cour suprême décidait que le crucifix n'avait
plus sa place à l'Hôtel de Ville de Saguenay. Cependant du même souffle, il
avoue pouvoir vivre avec le fait que la prière disparaisse au Conseil de ville.
Or, prière et objets de pitié, comme un crucifix et une statue du Sacré-Coeur,
exposés sur la place publique, sont contraires au principe même de laïcité qui
doit prévaloir dans l'espace public au Québec.
Que veut dire le prélat de l'Église catholique quand
il avance que l'enlèvement du crucifix à l'Hôtel de Ville viendrait brimer son
identité de citoyen de la région? Que tous les Jeannois et les Saguenéens s'identifient
au catholicisme? Bien sûr que non.Tout le monde sait que la région est
également composée de non-croyants et d'un nombre croissant de citoyens de
confessions autres que catholique dont plusieurs, au reste, s'identifient à la
laïcité.
Dans le futur, le jugement de la Cour suprême devra éviter
d'entretenir l'ambiguïté, comme celle qui prévaut toujours à l'Assemblée
nationale du Québec. Là, on y tolère un crucifix alors que la prière ne fait
plus partie des moeurs depuis près de quarante ans.
David
Falardeau, Chicoutimi.
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