samedi 30 juin 2012

Pas prophète dans son pays.

Pas prophète dans son pays! Monsieur Benoit Voyer, Sainte Thérese. J’ai lu avec intérêt et une pointe d’amertume votre opinion parue dans le Quotidien d’aujourd’hui concernant le site touristique de Val Jalbert et sa périphérie. Fallait bien que quelqu’un de l’extérieur, dépourvu de cet “esprit bleuet” dont nous affuble (du moins ses coups de coeur) dans la même édition, le chroniqueur, Bertrand Tremblay, vienne réveiller la conscience des gens du coin. Conscience devenue imperméable, avec le temps, à cette richesse naturelle extraordinaire que constituent Val Jalbert et ses environs? C’est dommage, mais c’est ainsi. À moins que… À moins que votre papier ait pu, un tant soit peu, faire mouche dans le ciboulot des Bleuets pour qu’ils en viennent à se lasser de cette propension qu’ont certains de leurs concitoyens à vouloir manchandiser tout ce qui leur passe sous les yeux de richesses naturelles que nous possédons. Avant vous, monsieur Voyer, des membres d’un organisme externe à la région reconnu en matière de protection de nos rivières sont venus nous mettre en garde. Entre autres, qu’en les laissant faire comme bon leur semble, nos marchands du temple locaux, élus et promoteurs, vont transformer Val Jalbert de site touristique reconnu mondialement en une entreprise vouée à la commercialisation de l’hydro-électricité. Les violeurs en série de nos beautés naturelles que sont nos rivières sont opiniâtres; ils ne lâchent par le morceau facilement. En effet, ils n’ont jamais digéré leur échec d’harnacher la majestueuse Ashuapmushuan. Alors, ils ont entrepris de s’attaquer à sa cadette, la Ouiatchouan, non moins majestueuse et principale attraction de Val Jalbert. Ces sieux-dames escomptent que la population locale se laissera berner par de faux discours rassurants au plan patrimonial et environnemental ainsi que porteurs de bonnes nouvelles économiques pour ce coin de notre région. Le sentier Ouiatchouan avec lequel vous et votre conjointe êtes tombés en amour malgré son état de délabrement avancé perdra son potentiel récréotouristique si, un jour, une centrale hydro-électrique voit le jour au bas de la chute située sur le site de Val Jalbert. En effet, des experts indépendants estiment qu’au moins un kilomètre de la Ouiatchouan sera asséché à la suite de la construction d’un barrage. Si ce barrage devient réalité, je ne donne plus cher du potentiel récréotouristique d’un sentier de randonnée pédestre et de sa possibilité d’en faire un parc linéaire rattaché au Village historique de Val Jalbert et à l’Ermitage du Lac-Bouchette, tel que vous le proposez par une vision tout à fait juste. Comme le dit l’adage : “Nul n’est prophète dans son pays”. Conséquemment, il est à souhaiter, et particulièrement cet été parce qu’une décision gouvernementale est éminente, que de plus en plus d’amis vous accompagnent, monsieur Voyer, au cours de vos séjours au Lac Saint-Jean pour témoigner des richesses patrimoniales et touristiques à préserver dans ce qu’elles ont de plus authentiques. Nous possédons ici des trésors que nous tenons trop facilement pour acquis à jamais. Bienvenus au Saguenay-Lac-Saint-Jean aux touristes de l’extérieur. Marcel Lapointe, Jonquière.

La hausse est injustifiée.

La hausse est injustifiée. D’entrée de jeux, il est bon de rappeler que parmi les conclusions de la Commission Parent sur l’éducation, il y a plus de quarante ans, les commissaires ont recommandé la gratuité du primaire à l’université inclusivement. Une des raisons invoquées : le retard à rattraper des francophones en matière d’éducation. Ce retard existe encore aujourd’hui. En témoigne le fait que le Québec est, dans la fédération canadienne, la province qui reçoit le plus en péréquation, laquelle doit servir, en partie, à financer nos arriérages. Si le Québec constitue une société distincte de par sa langue et sa culture, pourquoi ne se distinguerait-il pas aussi des autres provinces canadiennes et des États-Unis par sa manière de faire en éducation postsecondaire ? La question de fond qui devra être débattue par d’éventuels états généraux sur l’éducation au Québec sera : la pertinence de la gratuité des études universitaires. Malgré la rhétorique prétendant que le Québec n’a pas les moyens d’une telle ambition, ils existent pourvu que l’on veuille bien se donner la peine de les développer. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à une politique de gratuité scolaire de bout en bout de la part de tout gouvernement néolibéral, néocapitaliste ou désireux de gouverner au centre. Seul un gouvernement qui mettra de l’avant des politiques visant à renforcer davantage le rôle de l’État providence sera en mesure de réaliser la gratuité scolaire à tous les échelons. Cela se fait ailleurs, dans les pays scandinaves entre autres. Les Québécois, fondamentalement en faveur de politiques visant une saine répartition de la richesse, ce qui est démontré par leur opposition au conservatisme harperien, sont mûrs pour le grand saut dans une véritable social-démocratie. Comment financer la gratuité des études universitaires? Un moyen fort simple et proposé ad nauseam : une augmentation de la taxation des hauts revenus. Il n’y a pas qu’Amir Kadhir et Françoise David qui le proposent. Des milliardaires comme, Bill Gates ou Warren Buffet le demandent à Obama. Selon Thomas Piketty, économiste français, une hausse des taux d’imposition pour les revenus bruts individuels supérieurs à 110 milles dollars permettrait de réduire considérablement l’impôt payé par tous ceux qui gagnent en deçà de ce montant, soit 90% de la population. Dans un tel cas, il s’agirait pour le gouvernement de prélever une fraction de cette réduction d’impôts pour financer la gratuité des études de nos jeunes. Il y a bien d’autres moyens pouvant être mis en oeuvre par un gouvernement qui a à cœur une répartition plus équitable de la richesse. Traquer davantage celles et ceux qui ne payent pas leur juste part d’impôts grâce au travail au noir et à l’évasion fiscale. Réglementer pour contrer la collusion et la corruption qui exagèrent de 20 % la facture à payer des contribuables pour la construction des infrastructures publiques. Le gouvernement fédéral pourrait faire sa part, lui qui, au milieu des années 90, a réduit de 50% les transferts fédéraux aux provinces pour l’éducation post-secondaire. Ce qui est d’ailleurs la raison principale du manque-à-gagner des universités québécoises aujourd’hui ; 800 millions par année, selon le ministère des Finances. Aux États-Unis, pays avec lequel on aime bien se comparer lorsqu’il est question de droits de scolarité universitaires et de réduction du rôle de l’État, l’endettement des étudiants a pris des portions alarmantes. Il dépasse, tenez-vous bien, mille milliards de dollars. Comme point de comparaison, la dette souveraine américaine est de 1550 milliards de dollars. La dette estudiantine américaine est en train de devenir une bombe à retardement au plan social et financier. Des économistes la comparent à une bulle semblable à celle des prêts hypothécaires risqués, dont l’éclatement, en 2008, a plongé la planète tout entière dans la crise économique que nous subissons encore aujourd’hui. 400 milliards de la dette étudiante américaine sont passés entre les mains d’investisseurs sous la forme de papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA). Il est à souhaiter que la Caisse de dépôts et de placements du Québec n’a pas fait l’erreur, une nouvelle fois, de s’en procurer à nos dépends. La dette moyenne d’un étudiant américain est, présentement, de 25,000 dollars. Faut bien que les dérives comme celle de ce terrain de golf que s’est fait construire l’Université de l’Ohio se paient. La scolarisation postsecondaire du plus grand nombre constitue un investissement pour la société, mais seulement dans la mesure où nos diplômés dénichent un emploi dans leur domaine d’études ou, à tout le moins, correspondant à leur à niveau de compétences. Et en autant qu’également, ils ne traineront pas une dette pour des années durant. L’adage dit que lorsque les États Unis toussent, le Canada s’enrhume. Si les politiques forcent les étudiants à s’endetter de la sorte, il est illusoire de penser qu’au Québec, nous serons toujours à l’abri des dérapages financiers qui accablent d’autres pays. Marcel Lapointe,Jonquière.

Réplique à Bertrand Tremblay.

« Si l’Union européenne devenait les États-Unis d’Europe, elle dominerait le monde… avant d’être supplantée par la Chine et l’Inde ». Voilà une phrase de Bertrand Tremblay, laquelle dans sa dernière chronique au Quotidien du Saguenay m’a titillé. Que l’UE devienne : les USA du vieux continent, risque peu d’arriver et n’est pas souhaitable, au demeurant. En y regardant de près, en quoi l'Union européenne pourrait-elle être supplantée par l'Inde et la Chine? Surement pas en matière de droits de l'homme, ni de protection de l'environnement, ni de bonnes relations avec des territoires voisins comme : le Pakistan, le Cachemire, le Bengla Desh, le Tibet, pour ne nommer que quelques pays aux relations tendues avec la Chine et l’inde. En matière de croissance économique pure? Oui, mais à quel prix? La Chine et l'Inde connaissent toujours des taux intéressants de croissance qui, cependant, commencent à stagner. Il existe une limite à vouloir faire croître l’économie réelle sur la base d’une consommation débridée qui carbure à la carte et à la marge de crédit, l’emprunt sur l’hypothèque, etc. Par ailleurs, le retour d'entreprises aux États-Unis ayant jadis délocalisé en Asie en est un indice de début de cette stagnation en Asie. Qui plus est, la croissance des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) se fait au prix de trop de dérives et dérapages. En santé publique et sécurité du travail, prenons le cas de l’amiante dont nous ne voulons plus ici, mais que nous vendons en Inde. Sur l'exploitation éhontée de la force de travail des travailleurs, particulièrement les plus pauvres; sur le travail forcé des enfants traités en esclaves auxquels l’école est interdite. L'accaparement de la richesse collective au profit d'une minorité est, là-bas, encore plus scandaleux qu'ici. L'UE n'a pas, pour s'en sortir, à suivre le modèle de ces deux pays. Ce serai régresser davantage. Quant aux États-Unis, pays sur lequel vous pensez, monsieur Tremblay, que les Européens devraient copier, permettez-moi d'être en désaccord avec vous. En matière d'État Providence, les Américains peinent à implanter, comme on le voit présentement, une assurance-maladie universelle digne de ce nom pour toutes et tous. Des États-Unis est partie la crise économique de 2008 qui a jeté par terre bien d'autres économies et a provoqué le ralentissement partout que l'on connait présentement. Et particulièrement en Europe. Le modèle américain est un modèle régressif en déclin. Revoyez « Les invasions barbares » de Denis Héroux, si ce n'est déjà fait. Les nouveaux Goths s’approchent lentement, mais sûrement, des frontières du Nord pour réclamer notre eau potable et nos autres ressources. Eux qui prétendent que le Nord a une énorme dette contractée, depuis des siècles, envers le Sud. Tout se paie un jour, monsieur Tremblay. Ce n’est pas par hasard si le gouvernement Harper, avec sa loi C-38, a décidé de couper à peu près toute forme d’aide médicale aux réfugiés qui pourraient se retrouver, dans le futur, au Canada. Harper et Le Pen en France, même combat. Il faut décourager le maximum de réfugiés à venir chercher de l’aide chez nous. À cause de l'obstination des Américains à nier la réalité, comme le font Harper, sa clique de va-en guerre et d'assujettis aux dictats du capitalisme débridé, l'Amérique du Nord fait du sur-place (recule donc) en matière de lutte contre les GES. Ici, à Saguenay, leur pendant Jean Tremblay, notre maire, a répondu à la Vérificatrice, madame Zampierri, qui s’interroge, dans son dernier rapport, au sujet de la procrastination de la ville à s’engager résolument dans la lutte pour la protection de l’environnement, que le développement durable, les gaz à effet de serre, cela ne fait pas partie des priorités de sa ville. En matière d'environnement, d"économie verte, de marché du carbone, de lutte aux inégalités, les USA (ni le Canada bien sûr) ne peuvent donner de leçon à l'UE. À cause de décisions politiques négationnistes que prennent Harper et Obama (ils croyent que nous vivons un inévitable cycle dans l’évolution de la planète) la planète a franchi le point de rupture en matière de climat, de protection des espèces, de conservation des ressources non renouvelables. Une conséquence bien palpable : l’accélération de la hausse des températures terrestres et du nombre des inondations (on en a eu un exemple encore ici, hier). Ces politiques, inspirés par la « courte vue », la pensée magique, les diktats des puissants, pensent relancer une économie moribonde et surannée qui ne fait qu’enrichir le 1 % au détriment du 99 % des terriens. Ils ne sont pas assez brillants pour comprendre qu'une économie basée sur le développement durable pourrait, justement, relancer l’économie pour le plus bien des générations présentes et futures. Vraiment pitoyable! Pour qui veut bien le décoder, c’est, aussi, le message que l’on retrouve en filigranne dans le discours des étudiants québécois en grève. Marcel Lapointe, 2119, Dubuisson, Jonquière, 418-548-1473.

vendredi 8 juin 2012

Le point de départ de la dette.



                     

Bien dit par un lecteur, dernièrement dans le Quotidien : <Nous sommes esclaves de la dette : 250 milliards au Québec, sans compter la fédérale, la municipale et tutti quanti>. Or, s‘il est vrai qu’un esclave n’est reconnu responsable de sa vie, le peuple, en général, n’a rien à se reprocher au sujet de la dette. Alors, où se situe la véritable responsabilité?

À force de nous faire rabâcher par les lucides et autres bien-pensants que nous vivons au-dessus de nos moyens, qu’il faut couper dans le réseau de sécurité sociale, qu’il faut privatiser les services publics, faire sa juste part et combien d’autres balivernes du même acabit, nous finissons par nous convaincre que nous sommes les premiers responsables des dettes publiques. Donc que nous devons, la classe moyenne en particulier, nous serrer la ceinture pour le bien des générations futures.

Or, l’ONG Transparency International nous apprend des choses intéressantes à propos des dettes souveraines. Entre autres, que la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, endettés par-dessus la tête, sont les pays où il y a le plus de corruption. L’organisme établit un lien direct entre ces pays au bord du gouffre financier et une trop grande accointance entre la grande entreprise et les pouvoirs publics, ce qui entraine inévitablement la corruption.

En Grèce par exemple, on s’en donne à cœur joie parce que seulement 2 % des cas de corruption mis au jour conduisent à des sanctions exemplaires. Et c’est sans compter le nombre impressionnant de pratiques jugées légales, mais non éthiques. Par ailleurs, les pays comme le Danemark, la Norvège et la Suède qui ont des dettes souveraines inférieures aux pays délinquants se démarquent aussi par leur intégrité politique. Transparence International ajoute que la privatisation des services publics constitue un terreau particulièrement fertile aux jeux d’influences dans l’octroi des contrats publics et aux détournements de fonds.

Depuis la dernière crise, en particulier, le néo-capitalisme met de l’avant un train de mesures cohérentes pour faire payer ses excès par le bon peuple alors qu’une élite se partage les bénéfices de la croissance. En effet, la corruption entraine les déficits budgétaires, qui à leur tour conduisent à l’endettement public que l’on veut atténuer par la privatisation massive des services publics.

Ici au Québec, le bon peuple qualifié également de majorité silencieuse sait pertinemment que son gouvernement n’est pas à l’abri de la corruption. Loin s’en faut. Il attend bien sûr avec impatience le premier épisode de la téléréalité intitulée « La Commission Charbonneau » instituée justement pour fouiller dans l’étang glauque et malodorant des contrats publics sans appel d’offre, des détournements de fonds, des enveloppes brunes versées aux partis politiques, de la collusion, de la coquinerie et du copinage.

Mais le peuple, qui aimerait bien faire mentir ses concitoyens du ROC, qui nous qualifie de Grecs du Canada, voudra savoir davantage à quel échelon du spectre de la corruption représenté d’une part par la Grèce et à l’autre extrémité par le Danemark, le Québec se situe.

Le saura-t-il vraiment? Les paris sont ouverts.

Marcel Lapointe, Jonquière.


mercredi 6 juin 2012

Mauvaises nouvelles économiques.


       Mauvaises nouvelles économiques.

Décontenancé, le mot est faible, en apprenant, ce matin, dans le Quotidien que Saguenay va perdre l’usine de pyrolyse de Jonquière, productrice de biomasse aux mains, encore une fois, des Américains. En Oregon, croyez-le ou non, il en coûte moins cher qu’ici pour produire de la biomasse, alors que nous sommes entourés de forêt. Que l’on me donne l’heure juste svp!

Que nous restera-t-il bientôt à vendre aux Américains à vil prix si toutes nos usines génératrices de hauts salaires ferment, délocalisent, sont démantelées? Nos arbres? C’est presque déjà le cas! Produit Forestiers Résolu est sous le joug de l’argent américain! Notre aluminium? C’est déjà le cas, Rio Tinto est tout sauf canadien! Nos centrales hydroélectriques peut-être? Et pourquoi pas notre eau potable? Le maire de Saguenay ne salive-t-il pas déjà à l’idée de mettre en bouteille celle de la nappe phréatique de Laterrière pour l’exporter aux quatre coins du monde?

On rétorquera que l’usine productrice de biomasse installée en 1998 n’a jamais pris son envol, fermée qu’elle fut après quelques mois d’opération. Mais malgré cela, Je pense quand même que Saguenay manque de vision, sans véritable plan de développement économique à moyen et long termes. On ne peut même pas dire qu’on éteint les feux, y pas d’eau dans le boyau d’arrosage. Pensons à Novellis. Depuis 2011, la ville a en mains une étude démontrant une capacité éventuelle de produire sur son territoire, de la biomasse. Cela pourrait, selon cette étude, être très rentable, non seulement au plan économique, mais en ce qui concerne la lutte contre les gaz à effet de serre. Saguenay n’a jamais donné suite au dépôt de cette étude menée par des spécialistes, entre autres de l’UQAC.

De plus, un programme offert par le gouvernement, en 2011 nommée « Programme Climat Municipalités », a permis à 140 villes, municipalités, villages du Québec d’obtenir des montants d’argent pour lutter contre les GES. Saguenay n’est pas sur la liste des entités ayant reçu de l’argent et le programme est terminé depuis la fin 2012. Des villes comme Trois-Rivières, Sherbrooke et Lévis auxquelles notre maire aime bien se comparer ont reçu de généreux montants totalisant près d’un demi-million de dollars. Cela démontre, à mon sens, le peu d’intérêt que nos élus portent à la cause environnementale. À moins que ceux-ci escomptent que Saguenay sera, de toute façon à l’abri des GES, vu la disparition à vitesse grand V de nos usines.

 Ici à Saguenay, on ne fait que réagir aux déconfitures économiques : fermeture de la Consol à La Baie, fermeture presque complète de PFR à Kénogami, perte de centaines d’emplois à l’aluminerie d’Arvida au début des années 2000, sans compter la fermeture de l’Usine Novellis attendue pour le premier août prochain. Non seulement ces pertes d’emplois sont énormes pour Saguenay en terme de quantité, mais en terme de qualité, ce sont les emplois les mieux rémunérés de l’industrie au Québec qui s’envolent en fumée. Sans compter les pertes en retombées économiques induites. À mon avis, sur le long terme, un tel appauvrissement par Saguenay est pire que la perte de 40 milliards dollars subie par la Caisse de dépôt et placement en 2009.

Quelle autre carte, notre premier magistrat possède-t-il dans sa manche pour compenser l’échappée d’une usine de biomasse à Saguenay? Après le quai d’escale et le village maritime à La Baie, la Place du citoyen qui va naître bientôt à Chicoutimi grâce à de l’argent que nous ne possédons pas et qu’il faudra donc emprunter? À force de fermetures d’usines, de mises au chômage, d’exode des travailleurs et, en conséquence, de moins en moins de taxes dans les coffres de la ville qu’est-ce qui nous attend? Que comme en Grèce ou en Espagne, il nous devienne impossible d’emprunter, sinon, à des taux usuraires?

Va-t-on encore longtemps se laisser distraire des véritables enjeux par de beaux discours, du pain et des jeux pour faire oublier qu’un « cancer » est après gruger les fondements mêmes de la cité? Je crains que oui.

Marcel Lapointe, Jonquière.

Mauvaises nouvelles économiques.


       Mauvaises nouvelles économiques.

Décontenancé, le mot est faible, en apprenant, ce matin, dans le Quotidien que Saguenay va perdre l’usine de pyrolyse de Jonquière, productrice de biomasse aux mains, encore une fois, des Américains. En Oregon, croyez-le ou non, il en coûte moins cher qu’ici pour produire de la biomasse, alors que nous sommes entourés de forêt. Que l’on me donne l’heure juste svp!

Que nous restera-t-il bientôt à vendre aux Américains à vil prix si toutes nos usines génératrices de hauts salaires ferment, délocalisent, sont démantelées? Nos arbres? C’est presque déjà le cas! Produit Forestiers Résolu est sous le joug de l’argent américain! Notre aluminium? C’est déjà le cas, Rio Tinto est tout sauf canadien! Nos centrales hydroélectriques peut-être? Et pourquoi pas notre eau potable? Le maire de Saguenay ne salive-t-il pas déjà à l’idée de mettre en bouteille celle de la nappe phréatique de Laterrière pour l’exporter aux quatre coins du monde?

On rétorquera que l’usine productrice de biomasse installée en 1998 n’a jamais pris son envol, fermée qu’elle fut après quelques mois d’opération. Mais malgré cela, Je pense quand même que Saguenay manque de vision, sans véritable plan de développement économique à moyen et long termes. On ne peut même pas dire qu’on éteint les feux, y pas d’eau dans le boyau d’arrosage. Pensons à Novellis. Depuis 2011, la ville a en mains une étude démontrant une capacité éventuelle de produire sur son territoire, de la biomasse. Cela pourrait, selon cette étude, être très rentable, non seulement au plan économique, mais en ce qui concerne la lutte contre les gaz à effet de serre. Saguenay n’a jamais donné suite au dépôt de cette étude menée par des spécialistes, entre autres de l’UQAC.

De plus, un programme offert par le gouvernement, en 2011 nommée « Programme Climat Municipalités », a permis à 140 villes, municipalités, villages du Québec d’obtenir des montants d’argent pour lutter contre les GES. Saguenay n’est pas sur la liste des entités ayant reçu de l’argent et le programme est terminé depuis la fin 2012. Des villes comme Trois-Rivières, Sherbrooke et Lévis auxquelles notre maire aime bien se comparer ont reçu de généreux montants totalisant près d’un demi-million de dollars. Cela démontre, à mon sens, le peu d’intérêt que nos élus portent à la cause environnementale. À moins que ceux-ci escomptent que Saguenay sera, de toute façon à l’abri des GES, vu la disparition à vitesse grand V de nos usines.

 Ici à Saguenay, on ne fait que réagir aux déconfitures économiques : fermeture de la Consol à La Baie, fermeture presque complète de PFR à Kénogami, perte de centaines d’emplois à l’aluminerie d’Arvida au début des années 2000, sans compter la fermeture de l’Usine Novellis attendue pour le premier août prochain. Non seulement ces pertes d’emplois sont énormes pour Saguenay en terme de quantité, mais en terme de qualité, ce sont les emplois les mieux rémunérés de l’industrie au Québec qui s’envolent en fumée. Sans compter les pertes en retombées économiques induites. À mon avis, sur le long terme, un tel appauvrissement par Saguenay est pire que la perte de 40 milliards dollars subie par la Caisse de dépôt et placement en 2009.

Quelle autre carte, notre premier magistrat possède-t-il dans sa manche pour compenser l’échappée d’une usine de biomasse à Saguenay? Après le quai d’escale et le village maritime à La Baie, la Place du citoyen qui va naître bientôt à Chicoutimi grâce à de l’argent que nous ne possédons pas et qu’il faudra donc emprunter? À force de fermetures d’usines, de mises au chômage, d’exode des travailleurs et, en conséquence, de moins en moins de taxes dans les coffres de la ville qu’est-ce qui nous attend? Que comme en Grèce ou en Espagne, il nous devienne impossible d’emprunter, sinon, à des taux usuraires?

Va-t-on encore longtemps se laisser distraire des véritables enjeux par de beaux discours, du pain et des jeux pour faire oublier qu’un « cancer » est après gruger les fondements mêmes de la cité? Je crains que oui.

Marcel Lapointe,Jonquière.