samedi 30 juin 2012

Réplique à Bertrand Tremblay.

« Si l’Union européenne devenait les États-Unis d’Europe, elle dominerait le monde… avant d’être supplantée par la Chine et l’Inde ». Voilà une phrase de Bertrand Tremblay, laquelle dans sa dernière chronique au Quotidien du Saguenay m’a titillé. Que l’UE devienne : les USA du vieux continent, risque peu d’arriver et n’est pas souhaitable, au demeurant. En y regardant de près, en quoi l'Union européenne pourrait-elle être supplantée par l'Inde et la Chine? Surement pas en matière de droits de l'homme, ni de protection de l'environnement, ni de bonnes relations avec des territoires voisins comme : le Pakistan, le Cachemire, le Bengla Desh, le Tibet, pour ne nommer que quelques pays aux relations tendues avec la Chine et l’inde. En matière de croissance économique pure? Oui, mais à quel prix? La Chine et l'Inde connaissent toujours des taux intéressants de croissance qui, cependant, commencent à stagner. Il existe une limite à vouloir faire croître l’économie réelle sur la base d’une consommation débridée qui carbure à la carte et à la marge de crédit, l’emprunt sur l’hypothèque, etc. Par ailleurs, le retour d'entreprises aux États-Unis ayant jadis délocalisé en Asie en est un indice de début de cette stagnation en Asie. Qui plus est, la croissance des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) se fait au prix de trop de dérives et dérapages. En santé publique et sécurité du travail, prenons le cas de l’amiante dont nous ne voulons plus ici, mais que nous vendons en Inde. Sur l'exploitation éhontée de la force de travail des travailleurs, particulièrement les plus pauvres; sur le travail forcé des enfants traités en esclaves auxquels l’école est interdite. L'accaparement de la richesse collective au profit d'une minorité est, là-bas, encore plus scandaleux qu'ici. L'UE n'a pas, pour s'en sortir, à suivre le modèle de ces deux pays. Ce serai régresser davantage. Quant aux États-Unis, pays sur lequel vous pensez, monsieur Tremblay, que les Européens devraient copier, permettez-moi d'être en désaccord avec vous. En matière d'État Providence, les Américains peinent à implanter, comme on le voit présentement, une assurance-maladie universelle digne de ce nom pour toutes et tous. Des États-Unis est partie la crise économique de 2008 qui a jeté par terre bien d'autres économies et a provoqué le ralentissement partout que l'on connait présentement. Et particulièrement en Europe. Le modèle américain est un modèle régressif en déclin. Revoyez « Les invasions barbares » de Denis Héroux, si ce n'est déjà fait. Les nouveaux Goths s’approchent lentement, mais sûrement, des frontières du Nord pour réclamer notre eau potable et nos autres ressources. Eux qui prétendent que le Nord a une énorme dette contractée, depuis des siècles, envers le Sud. Tout se paie un jour, monsieur Tremblay. Ce n’est pas par hasard si le gouvernement Harper, avec sa loi C-38, a décidé de couper à peu près toute forme d’aide médicale aux réfugiés qui pourraient se retrouver, dans le futur, au Canada. Harper et Le Pen en France, même combat. Il faut décourager le maximum de réfugiés à venir chercher de l’aide chez nous. À cause de l'obstination des Américains à nier la réalité, comme le font Harper, sa clique de va-en guerre et d'assujettis aux dictats du capitalisme débridé, l'Amérique du Nord fait du sur-place (recule donc) en matière de lutte contre les GES. Ici, à Saguenay, leur pendant Jean Tremblay, notre maire, a répondu à la Vérificatrice, madame Zampierri, qui s’interroge, dans son dernier rapport, au sujet de la procrastination de la ville à s’engager résolument dans la lutte pour la protection de l’environnement, que le développement durable, les gaz à effet de serre, cela ne fait pas partie des priorités de sa ville. En matière d'environnement, d"économie verte, de marché du carbone, de lutte aux inégalités, les USA (ni le Canada bien sûr) ne peuvent donner de leçon à l'UE. À cause de décisions politiques négationnistes que prennent Harper et Obama (ils croyent que nous vivons un inévitable cycle dans l’évolution de la planète) la planète a franchi le point de rupture en matière de climat, de protection des espèces, de conservation des ressources non renouvelables. Une conséquence bien palpable : l’accélération de la hausse des températures terrestres et du nombre des inondations (on en a eu un exemple encore ici, hier). Ces politiques, inspirés par la « courte vue », la pensée magique, les diktats des puissants, pensent relancer une économie moribonde et surannée qui ne fait qu’enrichir le 1 % au détriment du 99 % des terriens. Ils ne sont pas assez brillants pour comprendre qu'une économie basée sur le développement durable pourrait, justement, relancer l’économie pour le plus bien des générations présentes et futures. Vraiment pitoyable! Pour qui veut bien le décoder, c’est, aussi, le message que l’on retrouve en filigranne dans le discours des étudiants québécois en grève. Marcel Lapointe, 2119, Dubuisson, Jonquière, 418-548-1473.

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