En ce qui regarde la santé des Québécois, malgré les
défis qui s'imposent comme énormes, les ressources existantes sont mal et sous-utilisées.
On coupe en santé publique, donc en prévention, là où des professionnels de la
santé autres que les médecins sont très impliqués, alors que des maladies
chroniques comme le diabète, affectant traditionnellement les plus vieux,
toucheront de plus en plus de jeunes Québécois.
En matière de soins curatifs, je les trouve pleines
de bon sens, les solutions d'avenir mises de l'avant par l'Ordre des infirmières
et infirmiers du Québec. En particulier, celle de prescrire dans des situations
cliniques précises, comme le soutenait, dans les pages de ce journal, sa
présidente, Beaucoup plus prometteuses et sensées que l'obligation d'un BAC
pour toute infirmière désirant pratiquer au Québec, comme l'organisme en
faisait, il y a quelques mois, la promotion auprès du gouvernement. Les
infirmières sont pleines de ressources et elles ont accès à de gros budgets
pour la mise à niveau et leur formation en cours d'emploi.
Plutôt que de couper aveuglément à gauche et à droite
au détriment des moins nantis et de la classe moyenne, comme il le fait
présentement, le gouvernement néolibéral de Philippe Couillard devrait mettre
ses culottes face au Collège des médecins et son puissant lobby pour faire
appliquer la loi 90. La loi 90, promulguée par Québec à la fin du siècle
dernier, autorise les médecins à déléguer certains actes médicaux à d'autres
professionnels de la santé: entre autres, les infirmières. Mais le Collège des
médecins fait la sourde oreille et procrastine; sans doute sous la férule de
ses membres les plus influents.
Combien d'argent pourrait être économisé par le
Trésor public si le gouvernement faisait appliquer intégralement une loi
pourtant votée par l'Assemblée nationale, il y a près de vingt ans? Des
centaines de millions de dollars chaque année, compte tenu des frais énormes
que coûtent aux contribuables les actes effectués par les médecins, et étant
donné qu'à part les infirmières, il existe d'autres professionnels visés par la
loi à qui le Collège des médecins pourrait déléguer des actes médicaux. Je
pense, entre autres, aux physiothérapeutes et aux inhalothérapeutes.
Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.
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