jeudi 21 février 2013

Ce que le peuple, lui, pense.


Depuis que le débat sur la pertinence ou non d'ériger un barrage hydroélectrique au pied de la chute de la rivière Ouiatchouan sur le site touristique de Val-Jalbert, s'est invité sur la scène provinciale, une variété d'intervenants se sont exprimés en faveur de cet ouvrage: politiciens, lecteurs d'opinion, journalistes affectés soit à l'éditorial, au commentaire ou à la chronique. On a déploré, chez un groupe, en particulier, son intégrisme, sa vision stricte, voire dogmatique inductrices de débats pénibles. On s'est désolé de la désinformation, du dialogue de sourds, du manque de profondeur de ce qui se dit sur les réseaux sociaux, de l'impossibilité de discuter rationnellement d'enjeux complexes.

Certains des écrits ont fait appel à la solidarité régionale, invitant Jeannois et Saguenéens à prendre leurs distances d'avec les citadins de la grande Ville pour des raisons de survie de la région, d'intérêts divergents, de différences fondammentales, d'incapacité à se comprendre. Comme si nous, régionaux étions incapables de réfléchir par nous-même, on a laissé sous-entendre que n'eut été l'influence néfaste du centre sur la périphérie, le projet de Val-jalbert en cours et les autres projets de minicentrales hydroélectriques abandonnés par le gouvernement du Québec auraient été réalisés sans opposition ou presque.

Or, selon un sondage paru, il y a moins d'un mois, dans le Quotidien, 53% de la population régionale disait s'opposer au projet de minicentrale dans le village de Val-Jalbert. Mais encore, un tout récent sondage Léger Marketing a révélé ce qui suit: 51% des citoyens de Roberval, Chambord, Saint-Prime et Mashteuiash s'opposent au projet, dont 37% déclarent être très défavorables; 61% des personnes sondées souhaitent que les travaux débutés à Val-Jalbert soient annulés ou suspendus et qu'une vraie consultation publique ait lieu; quelle que soit la municipalité sondée, une majorité de répondants disent s'opposer au projet. Et l'on va venir encore nous laisser croire que l'acceptabilité sociale du projet est acquise?

Ce peut-il qu'il y est, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, autant d'imbéciles à temps plein que certains pourraient le penser ou le laisser croire? Ce pourait-il que d'aucuns, voudraient nous faire rentrer de force ou de façon subliminale dans le crâne l'idée que d'harnacher, sans vergogne, des rivières pour produire du courant électrique, alors que nous nageons, présentement, dans les surplus, et pour très longtemps encore, n'ont pas compris la signification réelle de ce que sont le développement durable et l'occupation du territoire? Concepts dont ils nous entretiennent, pourtant, ad nauseam.

Félicien Normandin, Lac-Saint-Jean-Est.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire