mardi 19 février 2013

Les supra-gouvernements.


Au cours du siècle dernier, quelqu'un, dont j'oublie le nom, m'avais suggéré que pour prétendre à un développement socioéconomique efficace au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ça nous prendrait un gouvernement supra-régional, qui présiderait à nos destinés. J'avais pas trop su quoi répondre à ce moment. Mais aujourd'hui, je saurais.

Je lui répondrais que nous en avons, à notre insu, toujours eu un: Consolidated Bathurs-Abitibi Bowater recyclés en Produits Forestiers Résolu. À l'automne 2011, Clément Gignac, alors ministre aux Ressources naturelles avait rappelé à Résolu qu'elle avait jusqu'au 31 décembre 2011 pour lui soumettre un nouveau plan d'investissement régional, tel que prévu par la loi, au risque de se voir privée de ses privilèges en matière d'exploitation de la centrale hydroélectrique, Jim Gray. Laquelle, faut-il le redire? Nous appartient, nous, le peuple. Cependant, Richard Garneau, son pdg, sûrement "coaché" par son establishment à Atlanta, s'était bien gardé de répondre, ni par oui, ni par non, à la demande des libéraux, alors au pouvoir. Mais j'avais quand même cru, naïve que je suis, que cette fois, le bon bout du bâton était entre nos mains: le Québec étant une démocratie.

Je constate, aujourd'hui, m'être, royalement, trompée. Les libéraux ont, de janvier à août 2012 laissé Résolu se servir, à sa guise, de la centrale Jim Gray; finalement, comme si elle lui appartenait. Les péquistes, au pouvoir, depuis septembre, ont endossé, à leur tour, le petit manège de Résolu, jusqu'à maintenant. Et qu'est-ce que l'on apprend, ce matin, dans le Quotidien, sous la plume du journaliste, Denis Villeneuve? Que Québec va étirer les droits de la forestière sur Jim Gray  pour un autre six mois, sans rien demander en retour. Cela m'a retournée! Même pas, une preuve de bonne volonté, une intention balbutiée d'un plan d'investissement pour notre région venant de la compagnie. Mais, probablement, des menaces d'autres coupures de postes si la compagnie se voyait mis au pas par le gouvernement, selon les "presque-dires-mêmes" de l'attaché politique de la ministre des Ressources naturelles.

À voir ces gouvernements de "sans-culotte" qui se succèdent s'écraser devant le chantage éhonté des compagnies, Produits forestiers Résolu n'est pas la seule à s'y adonner, tant s'en faut, il est à se demander si au Québec, il n'y a pas toujours eu un gouvernement de non-élus pour présider à nos destinées.

Odette Chicoine, Chicoutimi.




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