Jusqu'à peu, du côté des Innus de Mashteuiash,
des bribes de contestation nous parvenaient, sans plus. Mais ne voilà-t-il pas
que l'on apprend, dans un article paru dans le Quotidien, ce matin, qu'une
proportion non négligeable de citoyens de cette communauté (plus de 500)
dénoncent, à l'aide d'une pétition, le manque d'honnêteté et de transparence de
leurs élus, qui selon eux, ont décidé, sans consulter la population, d'investir
une partie importante des derniers publics dans le projet d'une minicentrale
hydroélectrique à Val-Jalbert. Pourtant, une consultation populaire dans une si
petite communauté: pas si compliquée à organiser. Même la date des élections au
Conseil de bande sera devancée parce que la confiance dans les élus n'y est
plus. Dans la même édition, on peut lire, également, une chronique de Bertrand
Tremblay voulant nous convaincre (il le fait, d'ailleurs, depuis des lustres)
que la grande ville ne cherche qu'à asphyxier, voire même, faire disparaitre
l'arrière-pays qui nous caractérise au Saguenay-Lac-Saint-jean. Par exemple, en
étouffant dans l'oeuf ce projet sur la rivière Ouiatchouan, par ailleurs, très
contesté dans la population.
L'importante opposition qui se manifeste à
Mashteuiash signifie, à mon point de vue, que le débat sur la petinence
d'ériger un barrage sur le site touristique de Val-Jalbert est loin d'être
vidé. Qu'elle nécessite l'application de bémols aux propos tenus par le
chroniqueur. Si, selon ce dernier, Énergie Hydroélectrique Ouiatchouan
appartient à une entreprise "publique" innue nommée:
Pekuakamiulnuastsh Takuhikan, il n'est pas du tout certain que les Innus de
Mashteuiash, eux, se soient, véritablement, approprié le projet. Les millions
investis par Mashteuiash dans l'aventure contestée de la Ouiatchouan, autour de
25 millions si je m'abuse, n'auraient-ils pas mieux servis à la création
d'emplois dans la communauté innue grâce à différents projets décidés après
consultation de la population? Quand le barrage sera complété, combien
d'emplois innus seront créés à titre de retombée économique? Poser la question,
c'est y répondre. Si la Première ministre, Pauline Marois, désire encourager un
plus grand rapprochement entre Blancs et Autochtones par des projets porteurs
d'avenir, elle doit repenser sa façon de le faire.
Toutes les fois que ce projet fut remis en
question, ses promoteurs et défenseurs, furent à court d'argument. Mis à part,
celui, illogique, voulant que le futur prometteur de l'hydroélectricité
québécoise justifiait, avantageusement, le bien-fondé de faire payer par
l'ensemble des Québécois, des subventions déguisées venant d'Hydro-Québec au
profit des régions. Nous avons un avenir prometteur en matière de retombées
économiques de nos barrages? Qu'à cela ne tienne! Mais que l'on commence par
nous démontrer, indubitablement, que les surplus déjà existants, sans l'ajout
de nouveaux ouvrages hydroélectriques, peuvent relancer notre économie par des
projets novateurs. Présentement: que des idées lancées à tous vents, sans rien
encore de concret sur la planche à dessin.
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