lundi 18 février 2013

Quand l'illogisme tient lieu d'argument.


Jusqu'à peu, du côté des Innus de Mashteuiash, des bribes de contestation nous parvenaient, sans plus. Mais ne voilà-t-il pas que l'on apprend, dans un article paru dans le Quotidien, ce matin, qu'une proportion non négligeable de citoyens de cette communauté (plus de 500) dénoncent, à l'aide d'une pétition, le manque d'honnêteté et de transparence de leurs élus, qui selon eux, ont décidé, sans consulter la population, d'investir une partie importante des derniers publics dans le projet d'une minicentrale hydroélectrique à Val-Jalbert. Pourtant, une consultation populaire dans une si petite communauté: pas si compliquée à organiser. Même la date des élections au Conseil de bande sera devancée parce que la confiance dans les élus n'y est plus. Dans la même édition, on peut lire, également, une chronique de Bertrand Tremblay voulant nous convaincre (il le fait, d'ailleurs, depuis des lustres) que la grande ville ne cherche qu'à asphyxier, voire même, faire disparaitre l'arrière-pays qui nous caractérise au Saguenay-Lac-Saint-jean. Par exemple, en étouffant dans l'oeuf ce projet sur la rivière Ouiatchouan, par ailleurs, très contesté dans la population.

L'importante opposition qui se manifeste à Mashteuiash signifie, à mon point de vue, que le débat sur la petinence d'ériger un barrage sur le site touristique de Val-Jalbert est loin d'être vidé. Qu'elle nécessite l'application de bémols aux propos tenus par le chroniqueur. Si, selon ce dernier, Énergie Hydroélectrique Ouiatchouan appartient à une entreprise "publique" innue nommée: Pekuakamiulnuastsh Takuhikan, il n'est pas du tout certain que les Innus de Mashteuiash, eux, se soient, véritablement, approprié le projet. Les millions investis par Mashteuiash dans l'aventure contestée de la Ouiatchouan, autour de 25 millions si je m'abuse, n'auraient-ils pas mieux servis à la création d'emplois dans la communauté innue grâce à différents projets décidés après consultation de la population? Quand le barrage sera complété, combien d'emplois innus seront créés à titre de retombée économique? Poser la question, c'est y répondre. Si la Première ministre, Pauline Marois, désire encourager un plus grand rapprochement entre Blancs et Autochtones par des projets porteurs d'avenir, elle doit repenser sa façon de le faire.

Toutes les fois que ce projet fut remis en question, ses promoteurs et défenseurs, furent à court d'argument. Mis à part, celui, illogique, voulant que le futur prometteur de l'hydroélectricité québécoise justifiait, avantageusement, le bien-fondé de faire payer par l'ensemble des Québécois, des subventions déguisées venant d'Hydro-Québec au profit des régions. Nous avons un avenir prometteur en matière de retombées économiques de nos barrages? Qu'à cela ne tienne! Mais que l'on commence par nous démontrer, indubitablement, que les surplus déjà existants, sans l'ajout de nouveaux ouvrages hydroélectriques, peuvent relancer notre économie par des projets novateurs. Présentement: que des idées lancées à tous vents, sans rien encore de concret sur la planche à dessin.


Marcel Lapointe, Jonquière.

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