Pour mettre fin à la dépendance économique du
Québec dont, le ministre conservateur, Denis Lebel, faisait état, dernièrement,
sur cette même tribune du Quotidien de Saguenay et dans laquelle il nous qualifiait ni plus ni moins de
"bienheureux sociaux" du Canada, à cause des montants de péréquation
que nous allons touchés, je lui répondrai que c'est de l'indépendance politique
dont le Québec a d'abord besoin pour pouvoir jouir de son plein épanouissement.
Non seulement au plan éconmique mais, politique, culturel et social. Le
fédéralisme canadien nous encarcane. À preuve, cette décision du gouvernement
Harper de retirer le crédit d'impôt fédéral aux Québécois qui investissent dans
les fonds de travailleurs. Le Fonds de Solidarité de la FTQ et le Fonds CSN
sont d'importants leviers économiques québécois, en plus d'aider à nous
ramasser de l'argent pour nos vieux jours. Si monsieur Lebel ne saisit pas
cela, c'est qu'il ne comprend pas grand-chose à l'économie.
Le débat sur la souveraineté se fait de plus
en plus pressant. Selon un récent sondage réalisé par la firme, Léger
Marketing, bien que l'appui à l'indépendance se maitienne chez les
baby-booumers, il s'effrite chez les plus jeunes. Le non à l'indépendance
détient 9 points d'avance chez les 18 à 24 ans, 22 points chez les 25 à 34 ans
et 32 points chez les 35 à 44 ans. L'appui au oui dans ces trois groupes d'âge
est inférieur de 5% à la moyenne, 42%. Alors, si nous ne souhaitons pas que le
Québec demeure pour toujours, la Belle Province, il y a urgence qu'il
franchisse le Rubicon.
Pour revenir à la missive du ministre Lebel,
aujourd'hui dans Le Quotidien, le député néodémocrate de Chicoutimi-Le Fjord,
Dany Morin, tente de lui faire comprendre que le désengagement de l'État
fédéral concernant la science, la recherche et le développement, et j'ajouterai
la protection de l'environnement, au profit, comme au bon vieux temps, d'une
exploitation inconsidérée des ressouces naturelles, les sables bitumineux de
l'Alberta en sont un exemple, allait, à plus ou moins brève échéance, mettre
non seulement le Québec devant un mur mais également, le Canada tout entier.
Argumentaire que je partage totalement.
Toutefois, il y a plus. Depuis des années, la
faiblesse du marché manufecturier dans l'est du pays ne cesse de s'accentuer
pendant qu'à l'ouest, le marché des ressources naturelles, comme la potasse et
le pétrole des sables bitumineux, est florissant. Ce déséquilibre économique à
l'intérieur même de la fédération, nommé "syndrôme hollandais", a
joué un rôle majeur dans le fait que d'importants montants de péréquation, au
demeurant largement mérités, seront transférés au Québec. Monsieur Lebel passe
sous silence le fait qu'il n'y a pas que le Québec qui en arrache. L'Ontario,
jadis province la plus riche au Canada, recevra une grosse part des millards de
la péréquation. Cela malgré tout l'argent que le fédéral y a envoyé pour sauver
l'industrie de l'automobile de la crise. Cet égard envers l'industrie
forestière du Québec ne fut pas le même, monsieur Lebel devrait s'en souvenir,
avant de nous dispenser ses bons conseils sur notre façon de pratiquer
l'économie.
Mais l'incohérence des propos du ministre
trouve son point d'orgue lorsque qu'il écrit qu'il y a moyen d'exploiter nos
ressources naturelles de façon responsable, selon des critères stricts et en
renforçant la protection de l'environnement. De tels propos venant d'un
ministre du gouvernement Harper sonnent faux. Faux, parce qu'à au moins deux
occasions, sinon plus, lors de conférences internationnales sur le changement
climatique à Copenhague et Varsovie, la communauté internationnale
presqu'entièrement, avait qualifié le Canada de cancre de première ordre en
matière de protection de l'environnement. Des fadaises venant d'écolos au
cerveau embrouillé, prétendront les conservateurs au pouvoir à Ottawa.
L'avenir que nous annoncent les changements
climatiques nous dira qui a raison. Nous commençons seulement à les subir,
selon les experts du GIEC, des pelleteux de nuages eux aussi, pour qui le point
de non-retour a récemment été franchi. Il faut, maintenant, s'atteler à gérer
le changement climatique. C'est la raison principale pour laquelle je ne
voterai pas pour les conservateurs en 2015.
Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.