vendredi 24 janvier 2014

Au sujet des fusions municipales.


Une étude ontarienne menée par Tim Cobban, professeur à l'Université Western de London et confirmée par une autre de Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité aux Hautes Études Commerciales conclue que les villes fusionnées coûtent plus cher aux contribuables que celles de même taille qui ne le sont pas. La coincidence a voulu que je reçoive mon honéreux compte de taxes en même temps que j'ai appris cette nouvelle en lisant le journal avec crispation et grincements de dents. Ces fusions municipales qui nous avaient, à la fin du dernier siècle, été présentées comme la "révolution du gros bon sens", la logique même à nous faire économiser seraient donc un échec, selon les auteurs. De quoi vous donner l'envie de...déménager.

Les économies d'échelle annoncées pour les villes fusionnées, au début des années 2000, ne sont pas au rendez-vous, et bien que le nombre de postes d'élus soit moindre, celui des employés municipaux, lui, a augmenté de moitié au Québec. En Ontario, il a doublé. Les chercheurs expliquent cette hausse, non pas par le fait que les gouvernements supérieurs ont transféré des responsabilités aux villes sans faire suivre l'argent mais, parce que les villes fusionnées ont tendance à dispenser plus de services. Parbleau! Si Saguenay nous donne plus de services qu'avant la fusion, ce n'est surement au niveau du déneigement de nos rues, tout le monde en conviendra. Et s'il y avait des services dont on pourrait bien se passer? Par exemple, celui de retenir les services d'un avocat payé par les contribuables pour défendre un ancien élu devant la Commission municipale du Québec. C'est d'autant plus frustrant quand celles et ceux qui paient pour la défense du monsieur, ne peuvent être mis au parfum de l'affaire car, tout est confidentiel.

Ai-je eu tort de mettre en doute les dires de certains à l'effet qu'avant les fusions municipales, les citoyens étaient mieux servis par les différents services municipaux? Est-il trop tard pour revenir en arrière? La solution peut-être pour redonner à Chicoutimi ses lettres de noblesse. Certains pensent qu'un compromis existe quelque part entre ne rien faire et procéder à des défusions. Plus de douze ans ans après les fusions, des voix s'élèvent pour faire marche arrière. C'est le cas, par exemple, pour deux anciennes villes annexées en 2001 à Hamilton en Ontario, où les citoyens ont déposé des pétitions pour demander de revenir à la situation d'avant. Ici à Saguenay, est-il dans notre intérêt de faire l'économie d'un débat sur les fusions après plus d'une décennie d'exercice?

Marcel Lapointe, Jonquière.




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