vendredi 31 janvier 2014

La morale des conservateurs.


Pour mettre fin à la dépendance économique du Québec dont, le ministre conservateur, Denis Lebel, faisait état, dernièrement, sur cette même tribune du Quotidien de Saguenay et dans laquelle il nous qualifiait ni plus ni moins de "bienheureux sociaux" du Canada, à cause des montants de péréquation que nous allons touchés, je lui répondrai que c'est de l'indépendance politique dont le Québec a d'abord besoin pour pouvoir jouir de son plein épanouissement. Non seulement au plan éconmique mais, politique, culturel et social. Le fédéralisme canadien nous encarcane. À preuve, cette décision du gouvernement Harper de retirer le crédit d'impôt fédéral aux Québécois qui investissent dans les fonds de travailleurs. Le Fonds de Solidarité de la FTQ et le Fonds CSN sont d'importants leviers économiques québécois, en plus d'aider à nous ramasser de l'argent pour nos vieux jours. Si monsieur Lebel ne saisit pas cela, c'est qu'il ne comprend pas grand-chose à l'économie.

Le débat sur la souveraineté se fait de plus en plus pressant. Selon un récent sondage réalisé par la firme, Léger Marketing, bien que l'appui à l'indépendance se maitienne chez les baby-booumers, il s'effrite chez les plus jeunes. Le non à l'indépendance détient 9 points d'avance chez les 18 à 24 ans, 22 points chez les 25 à 34 ans et 32 points chez les 35 à 44 ans. L'appui au oui dans ces trois groupes d'âge est inférieur de 5% à la moyenne, 42%. Alors, si nous ne souhaitons pas que le Québec demeure pour toujours, la Belle Province, il y a urgence qu'il franchisse le Rubicon.

Pour revenir à la missive du ministre Lebel, aujourd'hui dans Le Quotidien, le député néodémocrate de Chicoutimi-Le Fjord, Dany Morin, tente de lui faire comprendre que le désengagement de l'État fédéral concernant la science, la recherche et le développement, et j'ajouterai la protection de l'environnement, au profit, comme au bon vieux temps, d'une exploitation inconsidérée des ressouces naturelles, les sables bitumineux de l'Alberta en sont un exemple, allait, à plus ou moins brève échéance, mettre non seulement le Québec devant un mur mais également, le Canada tout entier. Argumentaire que je partage totalement.

Toutefois, il y a plus. Depuis des années, la faiblesse du marché manufecturier dans l'est du pays ne cesse de s'accentuer pendant qu'à l'ouest, le marché des ressources naturelles, comme la potasse et le pétrole des sables bitumineux, est florissant. Ce déséquilibre économique à l'intérieur même de la fédération, nommé "syndrôme hollandais", a joué un rôle majeur dans le fait que d'importants montants de péréquation, au demeurant largement mérités, seront transférés au Québec. Monsieur Lebel passe sous silence le fait qu'il n'y a pas que le Québec qui en arrache. L'Ontario, jadis province la plus riche au Canada, recevra une grosse part des millards de la péréquation. Cela malgré tout l'argent que le fédéral y a envoyé pour sauver l'industrie de l'automobile de la crise. Cet égard envers l'industrie forestière du Québec ne fut pas le même, monsieur Lebel devrait s'en souvenir, avant de nous dispenser ses bons conseils sur notre façon de pratiquer l'économie.

Mais l'incohérence des propos du ministre trouve son point d'orgue lorsque qu'il écrit qu'il y a moyen d'exploiter nos ressources naturelles de façon responsable, selon des critères stricts et en renforçant la protection de l'environnement. De tels propos venant d'un ministre du gouvernement Harper sonnent faux. Faux, parce qu'à au moins deux occasions, sinon plus, lors de conférences internationnales sur le changement climatique à Copenhague et Varsovie, la communauté internationnale presqu'entièrement, avait qualifié le Canada de cancre de première ordre en matière de protection de l'environnement. Des fadaises venant d'écolos au cerveau embrouillé, prétendront les conservateurs au pouvoir à Ottawa.

L'avenir que nous annoncent les changements climatiques nous dira qui a raison. Nous commençons seulement à les subir, selon les experts du GIEC, des pelleteux de nuages eux aussi, pour qui le point de non-retour a récemment été franchi. Il faut, maintenant, s'atteler à gérer le changement climatique. C'est la raison principale pour laquelle je ne voterai pas pour les conservateurs en 2015.

Blandine Lapointe-Brassard, Jonquière.




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