Pas besoin d'un diplôme en économie pour
savoir qu'au Québec des projets miniers sont plus prometteurs que la poursuite
aveugle de projets de centrales électriques de tout ordre, comme la
minicentrale à Val-Jalbert, qui nous conduisent à plus d'endettement, tant
individuel que collectif. Bienvenue aux projets miniers, certes, mais pas à n'importe
quel prix. Et surtout dans la perspective d'un Québec riche de tout son monde.
Or, après lecture, le 27 février 2014, dans le
journal, Le Quotidien, de l'éditorial du journaliste, François Saint-Gelais,
intitulé "Lac-à-Paul: finesse et doigté", j'ai eu la nette impression
qu'il s'est donné comme mission de promouvoir à tout prix le projet d'un quai
de transbordement du minerai de la minière, Ariane Phosphate, sur les bords de
la rivière Saguenay. Aberration suprême! Juste en face d'un autre, systématiquement
sous-utilisé, celui du port de Grand-Anse. Qui plus est, prétendument dans le
respect d'un critère trop souvent galvaudé à mon avis, celui de l'acceptabilité
sociale. Dans le cas qui nous concerne, ce critère sera impossible à
rencontrer, parce que les premiers concernés, les résidents de
l'Anse-à-Pelletier de Saint-Fulgence, sont en total désaccord; qu'il y a un
grand nombre de citoyens qui trouvent que le port de Grand-Anse est déjà un
éléphant blanc; sans compter les dénonciations répétées de celles et ceux qui
tiennent à la protection du patrimoine naturel du fjord. Et la liste n'est pas
exhaustive Ça commence à faire du monde qui trouve cela inacceptable.
L'éditorialiste en a "beurré épais" à tel point que
je subodore chez lui l'intention de chercher à isoler les résidents de
l'Anse-à-Pelletier, les plus farouchement opposés, cela va de soi, à ce projet
aberrant, qui va défigurer à jamais leur bucolique paysage. Alors que de tels
coins de pays, il s'en trouve de moins en moins, même dans les régions
éloignées comme la nôtre. Bien sûr, pour les tenants d'un développement
économique effréné au détriment de l'environnement, cela ne constitue pas un
frein. Je remets en question l'argument de la direction de la minière voulant
que sans un quai à l'Anse-à-Pelletier, le projet ne soit pas rentable. Je pense
plutôt que la gloutonnerie insatiable d'éventuels actionnaires y est pour
beaucoup, cela s'est assez vu auparavant. Je me méfie, en particulier, des
compagnies minières dont le passé ici, pire ailleurs, comme dans l'hémisphère
sud, est loin d'être glorieux.
Le bilan des avantages versus les
inconvénients présenté de façon à ce point exhaustif par monsieur Saint-Gelais
me semble trop beau pour être vrai. Depuis la fin supposée de la crise en 2010,
combien d'augures, adorateurs du veau d'or de l'économie nous ont promis le
capitalisme à visage plus humain et bla-bla-bla. Reprise par ci, reprise par
là; les promesses d'un monde meilleur, on ne les compte plus. Sauf, qu’il
suffise de lire un tant soit peu les nouvelles économiques dans le premier
quotidien qui nous tombe sous la main, pour comprendre que rien de cela ne
pointe à l'horizon. Le messie annoncé pour mieux justifier des projets aussi
saugrenus qu'un autre quai ou un autre pont sur le Saguenay n'est que poudre
aux yeux.