"Ce ne sont pas des coupes, mais bien des
modifications dans l'offre de services": diront-ils. Il y avait cinq
personnes de la direction de l'hôpital de Chicoutimi chacune devant sa satanée
bouteille d'eau, alors qu'un pot aurait pu faire l'affaire, pour chercher à
nous convaincre encore une fois comment ils vont s'y prendre pour faire mieux
avec moins.
100 mille heures travaillées en moins, 55
postes à temps complet abolis, 25 lits supplémentaires coupés; le tout pour
économiser quelque 2,7 millions de dollars. Pour dorer la pilule et faire
accepter de nouvelles compressions en santé, la direction de l'hôpital qualifie
son projet de "réorganisation structurante des soins et services".
Mais quand du même souffle on nous annonce, dans le plus grand manque de
respect envers celles et ceux qui seront les premiers touchés (ils ont comme
tout le monde appris le détail du projet par les médias), que ce projet a pour
but d'offrir davantage de services de première ligne, de permettre aux
personnes de demeurer le plus longtemps possible à la maison, il me vient une
impression de déjà entendue: la déshospitalisation ou "virage
ambulatoire" amorcé il y a plus de 25 ans visant à réduire les dépenses et
l'atteinte du déficit zéro.
Si le virage ambulatoire a pu procurer
certains avantages comme le fait de raccourcir des séjours inutilement trop
longs dans un milieu propice aux infections nosocomiales, il a aussi apporté
son lot d'inconvénients: coupures sans précédent dans les budgets avec les
pertes d'emplois conséquentes, la création d'emplois sous-payés et précaires,
le transfert chez la famille de responsabilités des soins envers le patient,
les cas pathétiques de malades très inquiets, etc. En évitant de consulter le
milieu pour choisir de presser davantage le citron de la déshospitalisation,
les décideurs du CSSS de Chicoutimi paniquent face aux intentions du
gouvernement de mettre davantage la hache dans les services à la population.
Marcel Audet, Chicoutimi.
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