mardi 6 mai 2014

Les véritables intentions.

"Ce ne sont pas des coupes, mais bien des modifications dans l'offre de services": diront-ils. Il y avait cinq personnes de la direction de l'hôpital de Chicoutimi chacune devant sa satanée bouteille d'eau, alors qu'un pot aurait pu faire l'affaire, pour chercher à nous convaincre encore une fois comment ils vont s'y prendre pour faire mieux avec moins.

100 mille heures travaillées en moins, 55 postes à temps complet abolis, 25 lits supplémentaires coupés; le tout pour économiser quelque 2,7 millions de dollars. Pour dorer la pilule et faire accepter de nouvelles compressions en santé, la direction de l'hôpital qualifie son projet de "réorganisation structurante des soins et services". Mais quand du même souffle on nous annonce, dans le plus grand manque de respect envers celles et ceux qui seront les premiers touchés (ils ont comme tout le monde appris le détail du projet par les médias), que ce projet a pour but d'offrir davantage de services de première ligne, de permettre aux personnes de demeurer le plus longtemps possible à la maison, il me vient une impression de déjà entendue: la déshospitalisation ou "virage ambulatoire" amorcé il y a plus de 25 ans visant à réduire les dépenses et l'atteinte du déficit zéro.

Si le virage ambulatoire a pu procurer certains avantages comme le fait de raccourcir des séjours inutilement trop longs dans un milieu propice aux infections nosocomiales, il a aussi apporté son lot d'inconvénients: coupures sans précédent dans les budgets avec les pertes d'emplois conséquentes, la création d'emplois sous-payés et précaires, le transfert chez la famille de responsabilités des soins envers le patient, les cas pathétiques de malades très inquiets, etc. En évitant de consulter le milieu pour choisir de presser davantage le citron de la déshospitalisation, les décideurs du CSSS de Chicoutimi paniquent face aux intentions du gouvernement de mettre davantage la hache dans les services à la population.


Marcel Audet, Chicoutimi.

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