Le président de l'arrondissement de Jonquière, Bernard Noël, appuyé par
François Saint-Gelais, éditorialiste au Quotidien, dans son dernier papier, veut
ressusciter un dossier que je croyais mort et enterré: le trottoir des
célébrités. En 2011, des conseillères municipales, une à Jonquière et l'autre à
La Baie promeuvaient chacune un projet pour doter leur arrondissement respectif
d'un site permettant de loger des statues de célébrités, pas en aluminium mais en
bronze. Imaginez! Plutôt qu'une seule, centralisée à Chicoutimi, comme l'avait
jadis proposé une ex-conseillère mal-aimée du maire Tremblay, deux places, une
à chaque extrémité de la ville, pour y accueillir des statues à l’effigie de
gens qui ont marqué à leur façon l'histoire de la région. Deux projets qui
auraient coûté, si ma mémoire est bonne, tout près de 400 mille dollars. Rien
de trop beau!
Puisque l'on n'en a plus entendu parler depuis, j'ai cru que le maire,
anticipant une guerre ouverte entre arrondissements concernant un projet pour
le moins questionnable à mon sens, s'est érigé en Salomon pour y mettre un
point final, à tout le moins, pour y imposer un moratoire. À l'évidence, ça
m'apparaît insensé d'investir des centaines de milliers de dollars pour loger
des statues, sachant que le contexte économique qui prévaut présentement est
loin d'aider les plus démunis de notre ville à se loger décemment. Parlez-en à
la directrice de l'organisme, Loge m'entraide, qui peine toujours à obtenir de
la ville l'aide financière nécessaire pour faire aboutir son dernier projet:
une coopératif d'habitations à l'intention de concitoyens contraints de
dépenser 50% et plus de leur maigre budget pour se loger.
Pour l'éditorialiste du Quotidien, un tel projet va bien au-delà du
simple attrait touristique. Ce pourrait être une source d'inspiration pour
inciter les citoyens à se dépasser dans le contexte de morosité économique qui
sied à Saguenay. La démobilisation est à peu près totale parce que les
fermetures l'emportent sur les créations de PME; les grandes entreprises de
l'aluminium et de la foresterie, comme RTA et PFR, font du sur-place économique
parce la demande mondiale pour leurs produits n'est pas au rendez-vous; la
frustration est à son comble parce que des entreprises américaines de
l'aluminium laminé accaparent les lucratifs contrats octroyés par des
producteurs automobiles comme Ford pour la fabrication de ses prochaines
camionnettes; ici à Saguenay, Novelis, un fleuron de la PME fermé en 2012
possédait tous les atouts pour se démarquer dans ce créneau; on pourra de moins
en moins compter sur les employés de l'État pour maintenir notre économie
famélique la tête hors de l'eau parce que la première mesure d'austérité
annoncée par les libéraux au pouvoir à Québec est le gel de leurs salaires,
déjà à plus de 8% inférieurs à ceux du privé. Mais voilà que ce qui nous est proposé
pour s'en sortir, ce sont des lubies, de la pensée magique. Morbleu!
Aurions-nous atteint le fond du baril des idées?
Marcel Lapointe, Jonquière.
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