mardi 29 avril 2014

Acheter régional qu'ils disaient!

Stupéfaction d'apprendre la fermeture de l'entreprise Norfruit près de chez moi à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Un grossiste vieux de 60 ans victime de la centralisation à Montréal du marché des fruits et légumes. Une centralisation qui conduit, par exemple, à l'aberration suivante: un épicier d'ici doit, pour se procurer des patates produites à Saint-Ambroise, les acheter chez un grossiste de Montréal, pour nous les revendre ici ensuite sûrement plus cher et moins fraîches en plus.

Voici une situation absurde qui me laisse méfiante face au discours qui nous incite à acheter régional parce que c'est plus frais dans votre assiette et que ça encourage les producteurs et commerçants du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Si cette situation n'est pas l'exception qui confirme la règle, oublions cela et continuons à acheter régional. Mais je ne serais surprise que ce genre de petite arnaque ne soit que la pointe de l'iceberg. Pendant que je m'évertue à acheter à des producteurs locaux quitte à payer un peu plus cher, combien d'aberrations semblables nous passent sous le nez présentement dans la région? Voilà une autre évidence que la concentration de l'activité économique à Montréal va en s'amplifiant réduisant de ce fait notre marge de manoeuvre en région éloignée.

D'autant que cet inconcevable jeu de va-et-vient entre le Saguenay-Lac-Saint-Jean et Montréal  contribue, sans nul doute, à augmenter les gaz à effet de serre. Quoi qu'il en soit, je continuerai d'acheter régional dans mesure de mes moyens financiers.


Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. 

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