Stupéfaction d'apprendre la fermeture de l'entreprise Norfruit près de
chez moi à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Un grossiste vieux de 60 ans victime
de la centralisation à Montréal du marché des fruits et légumes. Une
centralisation qui conduit, par exemple, à l'aberration suivante: un épicier
d'ici doit, pour se procurer des patates produites à Saint-Ambroise, les acheter
chez un grossiste de Montréal, pour nous les revendre ici ensuite sûrement plus
cher et moins fraîches en plus.
Voici une situation absurde qui me laisse méfiante face au discours qui
nous incite à acheter régional parce que c'est plus frais dans votre assiette
et que ça encourage les producteurs et commerçants du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Si cette situation n'est pas l'exception qui confirme la règle, oublions cela
et continuons à acheter régional. Mais je ne serais surprise que ce genre de
petite arnaque ne soit que la pointe de l'iceberg. Pendant que je m'évertue à
acheter à des producteurs locaux quitte à payer un peu plus cher, combien
d'aberrations semblables nous passent sous le nez présentement dans la région? Voilà
une autre évidence que la concentration de l'activité économique à Montréal va
en s'amplifiant réduisant de ce fait notre marge de manoeuvre en région
éloignée.
D'autant que cet inconcevable jeu de va-et-vient entre le Saguenay-Lac-Saint-Jean
et Montréal contribue, sans nul
doute, à augmenter les gaz à effet de serre. Quoi qu'il en soit, je continuerai
d'acheter régional dans mesure de mes moyens financiers.
Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.
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