Avant d'entreprendre son rappel suite à une attente plutôt longue,
mais des applaudissements nourris, Madeleine Peyroux a déclaré:"Je reviens
pour celles et ceux qui sont restés". Ordinairement, quand vous payez le
prix fort pour aller voir un artiste, c'est que vous le connaissez, vous
l'appréciez, vous le respectez assez pour l'accompagner jusqu'à la fin de sa
prestation. Hier, à la salle de spectacle du Théâtre Banque Nationale à
Chicoutimi, suite au concert de l'artiste de renommée mondiale, Madeleine
Peyroux, dans le cadre du Festival Jazz et Blues, j'ai subodoré qu'une partie
de la foule avait reçu des billets gratuits, comme prime à l'achat de je ne
sais trop quoi, et s'était amenée, à la dernière minute, même après l'heure annoncée,
pour voir au cas où elle aimerait, sinon...
En tant que tel, le spectacle fut loin d'avoir été "cheap",
mais il s'est produit quelque chose de particulièrement "cheap"
venant de la foule. J'en fus stupéfaite et très mal à l'aise. Vous savez, cette
impression qui vous reste en travers de la gorge: celle d'avoir mal reçu la
visite. Ce sentiment qui vous pince le coeur: celui d'avoir rembarré des
visiteurs de l'extérieur avec un flagrant manque de respect.
Parce qu'il s'en est donné un tout autre spectacle, celui-là de très
mauvais goût, qui en a désolé et indisposé plus d'un, à commencer par les
fabuleux artistes sur scène. Incompréhensible, insolent et sûrement très
frustrant pour la chanteuse et ses musiciens! Un spectacle qui a eu l'heur de distraire,
mais pour les mauvaises raisons, quand une partie de l'assistance s'est mise à
quitter la salle par dizaine à la fois, autant durant qu'entre les pièces. À
telle enseigne qu'à la fin, la salle était à moitié vide. Je ne sais pas si
Madeleine Peyroux, au cours de sa brillante carrière, a vécu une telle
déconvenue, mais cela a dû être difficile de poursuivre jusqu'au bout son
spectacle. J'ai assisté à de nombreux et différents spectacles dans ma vie,
mais c'était la première fois que je voyais de la part d'une foule, un pareil
manque de délicatesse.
Odette Chicouine, Chicoutimi.
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