mardi 15 avril 2014

La propriété du Conseil.

Selon François Saint-Gelais, éditorialiste au Quotidien de Saguenay, le climat prévalant aux séances du conseil municipal de Saguenay a pris une tournure stérile. Pour affirmer pareille chose, je me demande si monsieur Saint-Gelais a déjà assisté à des séances du conseil municipal à Saguenay. Par exemple, avant que le parti d'opposition Équipe du Renouveau Démocratique (ÉRD) ne fasse son apparition sur l'échiquier politique saguenéen. Ou avant l'élection de deux conseillères élues de l'ÉRD. Sinon, avant que d'autres conseillères et conseillers commencent à s'exprimer à la table du conseil. Et, j'ajouterai, fait rarissime depuis que Jean Tremblay est au pouvoir à Saguenay, avant que n'est lieu un vote à main levée (neuf contre et cinq pour). Oui! Croyez-le ou non, cela est survenu au cours de la dernière séance du conseil à Jonquière.

Qualifier cette nouvelle dynamique de néfaste et stérile, comme le fait monsieur Saint-Gelais, c'est parler au travers son chapeau. Autre nouveauté: une pratique démocratique telle une période de temps réservée aux conseillères et aux conseillers pour s'exprimer, faire des propositions et voter, fait maintenant partie des séances du Grand Conseil, parce que l'ÉRD a forcé le maire à appliquer cette règle. Une règle inscrite dans la loi des cités et villes depuis toujours. Un minimum que le maire de Saguenay n'a jamais voulu mettre en pratique! Trop démocratique comme façon de faire! Sans la nouvelle dynamique imposée depuis qu'il existe une opposition élue à la table de conseil, on en serait encore à l'époque du "calme plat", à l'évidence stérile des réunions du conseil municipal.

Mais quel intérêt pouvaient avoir les citoyens d'assister au simulacre de démocratie que furent, jadis, les grands conseils à Saguenay? D'une durée d'environ vingt minutes, prière et congratulations à des citoyens méritants incluses. Évidemment, ce n'est pas là que se réglaient les vraies affaires, mais plutôt lors des séances plénières précédant celles du grand conseil, selon les dires mêmes du maire. Mais de plénières, il n'y en a plus! Jean Tremblay les a fait sauter parce qu'il les trouvait trop acrimonieuses. Mais où donc se règlent, maintenant, les vraies affaires à Saguenay? Dans l'office du maire? Si tel est le cas, l'opposition élue, redevable envers les citoyens, a la responsabilité de dénoncer et faire reculer la concentration du pouvoir entre les mains de quelques individus.

David Falardeau, Chicoutimi.



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