jeudi 10 avril 2014

Allergique à la démocratie.

Déjà écoeuré de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Saguenay, se disant boudé par les députés péquistes de sa ville, voilà maintenant que notre premier magistrat se dit menacé de mort. Le pauvre homme a demandé que la sécurité policière soit renforcée lors de la dernière séance du conseil municipal à Jonquière: deux fois et demie plus de policiers y étaient présents pour surveiller d'éventuelles invectives lancées contre le maire pouvant permettre de pister des suspects. À l'évidence, c'est l'opposition qui est visée par cet acte répressif, puisque comme l'a déjà dit Jean Tremblay, l'assistance au conseil, depuis sa réélection, est essentiellement composée d'opposants à son administration qui, il est vrai, chahutent à l'occasion face à son attitude condescendante et irrespectueuse.

Je ne suis pas étonné de constater que pour discréditer l'opposition officielle à Saguenay et s'attirer la sympathie de la population en jouant la victime, le maire puisse descendre aussi bas. Les dispositions du premier magistrat de Saguenay envers l'opposition sont bien connues: il l'apprécie si elle se tient pénarde, se fait discrète, encore mieux si elle est silencieuse, voire absente. Qui plus est, il ne digère pas d'avoir dû retrancher 30% du budget du son propre cabinet pour financer celui de l'opposition officielle. Oh, affront innommable, frustration suprême!

Deux conseillères municipales dans l'opposition à Saguenay, c'est encore trop pour le maire et ses fidèles serviteurs, parmi lesquels il doit s'y prendre à deux reprises pour trouver un proposeur et un appuyeur afin de mettre fin à une assemblée du conseil dont il a perdu le contrôle. Que ce soit au plan municipal ou autrement, peut-on parler de démocratie quand on cherche de toutes les façons possibles à museler une opposition élue? Un simulacre de démocratie caractérisée par l'existence d'un chef charismatique élu au suffrage universel qui prend seul les décisions, comme l'a fait remarquer un intervenant, hier, dans cette tribune. Des décisions arbitraires et rigides, comme celle de modifier l'heure de la tenue des séances du grand conseil ou comme celle de limiter à trente minutes la période de questions au grand dam de l'assemblée, particulièrement celles et ceux qui font la file pour s'exprimer au micro. Même une conseillère municipale, que l'on se garderait de qualifier d'opposante au maire, a senti, lors du dernier conseil municipal à La Baie et récemment dans le journal, Progrès-Dimanche, le besoin de rappeler au maire que la règle du trente minutes pouvait être transgressée selon son... bon jugement.


Pour discréditer l'opposition officielle, le maire a élaboré une conspiration paranoïaque, une entreprise régionale de démolition selon ses propres mots utilisés à la télévision pour qualifier l'Équipe du renouveau démocratique (ÉRD). Souhaitant que nos fins limiers à Saguenay puissent, un jour, mettre la main au collet du malfrat s'il en est, je connais assez bien celles et ceux qui militent à l'ÉRD pour affirmer que ce parti politique n'a rien d'une organisation terroriste.

Marcel Lapointe, secrétaire de l'Équipe du renouveau démocratique, Saguenay.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire