Déjà écoeuré de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Saguenay,
se disant boudé par les députés péquistes de sa ville, voilà maintenant que
notre premier magistrat se dit menacé de mort. Le pauvre homme a demandé que la
sécurité policière soit renforcée lors de la dernière séance du conseil
municipal à Jonquière: deux fois et demie plus de policiers y étaient présents
pour surveiller d'éventuelles invectives lancées contre le maire pouvant
permettre de pister des suspects. À l'évidence, c'est l'opposition qui est
visée par cet acte répressif, puisque comme l'a déjà dit Jean Tremblay,
l'assistance au conseil, depuis sa réélection, est essentiellement composée
d'opposants à son administration qui, il est vrai, chahutent à l'occasion face
à son attitude condescendante et irrespectueuse.
Je ne suis pas étonné de constater que pour discréditer l'opposition
officielle à Saguenay et s'attirer la sympathie de la population en jouant la
victime, le maire puisse descendre aussi bas. Les dispositions du premier
magistrat de Saguenay envers l'opposition sont bien connues: il l'apprécie si
elle se tient pénarde, se fait discrète, encore mieux si elle est silencieuse,
voire absente. Qui plus est, il ne digère pas d'avoir dû retrancher 30% du budget
du son propre cabinet pour financer celui de l'opposition officielle. Oh, affront
innommable, frustration suprême!
Deux conseillères municipales dans l'opposition à Saguenay, c'est
encore trop pour le maire et ses fidèles serviteurs, parmi lesquels il doit s'y
prendre à deux reprises pour trouver un proposeur et un appuyeur afin de mettre
fin à une assemblée du conseil dont il a perdu le contrôle. Que ce soit au plan
municipal ou autrement, peut-on parler de démocratie quand on cherche de toutes
les façons possibles à museler une opposition élue? Un simulacre de démocratie
caractérisée par l'existence d'un chef charismatique élu au suffrage universel
qui prend seul les décisions, comme l'a fait remarquer un intervenant, hier,
dans cette tribune. Des décisions arbitraires et rigides, comme celle de
modifier l'heure de la tenue des séances du grand conseil ou comme celle de
limiter à trente minutes la période de questions au grand dam de l'assemblée,
particulièrement celles et ceux qui font la file pour s'exprimer au micro. Même
une conseillère municipale, que l'on se garderait de qualifier d'opposante au
maire, a senti, lors du dernier conseil municipal à La Baie et récemment dans
le journal, Progrès-Dimanche, le besoin de rappeler au maire que la règle du
trente minutes pouvait être transgressée selon son... bon jugement.
Pour discréditer l'opposition officielle, le maire a élaboré une conspiration
paranoïaque, une entreprise régionale de démolition selon ses propres mots
utilisés à la télévision pour qualifier l'Équipe du renouveau démocratique
(ÉRD). Souhaitant que nos fins limiers à Saguenay puissent, un jour, mettre la
main au collet du malfrat s'il en est, je connais assez bien celles et ceux qui
militent à l'ÉRD pour affirmer que ce parti politique n'a rien d'une
organisation terroriste.
Marcel Lapointe, secrétaire de l'Équipe du renouveau démocratique,
Saguenay.
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