mardi 8 avril 2014

Le déclin du PQ.

J'ai lu dans le journal, Le Quotidien, quelques mois avant les élections québécoises de 2012, un politologue de l'UQAC avancer avec arguments à l'appui, tel l'anémique renouvellement de son effectif, que le parti libéral du Québec était condamné à disparaître. Force est d'admettre, à la lumière des dernières élections, que ce n'est pas le cas. Hier, j'entendais un leader péquiste réélu, déclamer que le parti québécois est toujours le parti des Québécois. Les neuf années de pouvoir libéral entre 2003 et 2012, le ras de marée libérale du 7 avril et le bref passage des péquistes au pouvoir dans les derniers 18 mois sont des indicateurs incontestables selon moi, que le parti libéral, est le véritable parti des Québécois. Que le bref passage des péquistes au gouvernement a été un accident de parcours dû à des circonstances particulières qui ont nui aux libéraux: leur condescendante obstination envers les étudiants au cours du printemps érable et leur procrastination à mettre en branle la Commission Charbonneau.

Ce n'est pas seulement le fait que Pauline Marois a mal joué ses cartes qui est seul en cause dans la décisive victoire libérale. Il y a quelque chose de plus fondamental qui s'est fracturé dans la relation entre Québécoises et Québécois et le parti québécois. Quelque chose qui me laisse penser que des deux vieux partis, celui qui n'a plus d'avenir au Québec, c'est le parti québécois. Le parti souverainiste, porteur du flambeau de l'indépendance, a trop tergiversé, trop louvoyé entre promesses de bon gouvernement et celle de la messianique souveraineté depuis le premier référendum en 1982. Cela a créé une montée de méfiance de la part des Québécoises et Québécois qui a atteint son point d'orgue avec la cuisante défaite des péquistes le 7 avril dernier. Nous avons, probablement, assisté à la dernière "tribuchade" du parti québécois.

Bien que le membership libéral soit bien en-deçà de celui des péquistes, des sondages Léger Marketing et CROP parus en février dernier annoncaient des lendemains peu rassurants pour le parti québécois qui perd progressivement ses appuis au profit des libéraux. En effet, le parti libéral du Québec devance le parti québécois chez les 18-24 ans (28% contre 25%), les 25-34 ans (35% contre 34%) et les 35-44 ans (32% contre 23%). Et qui aurait pu croire que chez les 65 ans, les libéraux et les péquistes seraient nez à nez à 39 %. À celles et ceux qui doutent de la véracité des sondages, ils n'ont pas toujours  tout faux, à preuve les derniers coups de sonde donnant Couillard et ses troupes vainqueurs avant le dernier vote.

 Il faut, maintenant, reconnaître que le parti libéral du Québec continue d'être bien enraciné dans les moeurs québécoises, mais que le terreau semble de moins en moins fertile pour le parti québécois. En conséquence, une autre force politique devra prendre, à deux mains, le flambeau de la souveraineté du Québec, entre autres, parce que son poids démographique dans le Canada est en déclin et que, s'il ne veut pas disparaître un jour, le peuple francophone québécois devra redoubler d'ardeur pour défendre sa place dans la mer anglophone d'Amérique du Nord.

Marcel Lapointe, Jonquière.



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