J'ai lu dans le journal, Le Quotidien, quelques mois avant les
élections québécoises de 2012, un politologue de l'UQAC avancer avec arguments
à l'appui, tel l'anémique renouvellement de son effectif, que le parti libéral
du Québec était condamné à disparaître. Force est d'admettre, à la lumière des
dernières élections, que ce n'est pas le cas. Hier, j'entendais un leader
péquiste réélu, déclamer que le parti québécois est toujours le parti des
Québécois. Les neuf années de pouvoir libéral entre 2003 et 2012, le ras de
marée libérale du 7 avril et le bref passage des péquistes au pouvoir dans les
derniers 18 mois sont des indicateurs incontestables selon moi, que le parti
libéral, est le véritable parti des Québécois. Que le bref passage des péquistes
au gouvernement a été un accident de parcours dû à des circonstances
particulières qui ont nui aux libéraux: leur condescendante obstination envers
les étudiants au cours du printemps érable et leur procrastination à mettre en
branle la Commission Charbonneau.
Ce n'est pas seulement le fait que Pauline Marois a mal joué ses cartes
qui est seul en cause dans la décisive victoire libérale. Il y a quelque chose
de plus fondamental qui s'est fracturé dans la relation entre Québécoises et
Québécois et le parti québécois. Quelque chose qui me laisse penser que des
deux vieux partis, celui qui n'a plus d'avenir au Québec, c'est le parti
québécois. Le parti souverainiste, porteur du flambeau de l'indépendance, a
trop tergiversé, trop louvoyé entre promesses de bon gouvernement et celle de
la messianique souveraineté depuis le premier référendum en 1982. Cela a créé
une montée de méfiance de la part des Québécoises et Québécois qui a atteint
son point d'orgue avec la cuisante défaite des péquistes le 7 avril dernier.
Nous avons, probablement, assisté à la dernière "tribuchade" du parti
québécois.
Bien que le membership libéral soit bien en-deçà de celui des
péquistes, des sondages Léger Marketing et CROP parus en février dernier annoncaient
des lendemains peu rassurants pour le parti québécois qui perd progressivement
ses appuis au profit des libéraux. En effet, le parti libéral du Québec devance
le parti québécois chez les 18-24 ans (28% contre 25%), les 25-34 ans (35%
contre 34%) et les 35-44 ans (32% contre 23%). Et qui aurait pu croire que chez
les 65 ans, les libéraux et les péquistes seraient nez à nez à 39 %. À celles
et ceux qui doutent de la véracité des sondages, ils n'ont pas toujours tout faux, à preuve les derniers coups
de sonde donnant Couillard et ses troupes vainqueurs avant le dernier vote.
Il faut, maintenant, reconnaître
que le parti libéral du Québec continue d'être bien enraciné dans les moeurs
québécoises, mais que le terreau semble de moins en moins fertile pour le parti
québécois. En conséquence, une autre force politique devra prendre, à deux
mains, le flambeau de la souveraineté du Québec, entre autres, parce que son
poids démographique dans le Canada est en déclin et que, s'il ne veut pas
disparaître un jour, le peuple francophone québécois devra redoubler d'ardeur
pour défendre sa place dans la mer anglophone d'Amérique du Nord.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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