mercredi 2 avril 2014

Le bonhomme sept heures référendaire.

Pour amener la plèbe à faire sienne leur rhétorique, les sophistes de la Grèce ancienne avaient mis au point une stratégie: ne lui faire voir qu'un côté de la médaille d'une question à débattre. Une stratégie, qui, même si elle est vielle comme le monde, est toujours à la mode, comme un intervenant nous l'a démontré, en voulant nous convaincre que les Québécois courent à leur perte si, un jour, ils deviennent indépendants.
Dans le cas en question, monsieur Tremblay, nous présente une série de chiffres évoqués en impressionnants milliards montrant les désavantages de l'indépendance du Québec, en prenant bien soin de passer sous silence les chiffres en milliards récupérés en impôts du fédéral qui chaque année reviendraient au Québec. Monsieur Tremblay va même plus loin que les candidats fédéralistes, qui, au cours de cette campagne électorale, n'arrêtent pas de nous faire craindre un référendum, comme si c'était Ebola. Avec ses arguments, on a l’impression qu’il est déjà en campagne référendaire.
Ce que, moi, j'ai compris de la démarche péquiste sur l'avenir du Québec, c'est que, advenant un gouvernement majoritaire péquiste ou pourquoi pas, un gouvernement minoritaire péquiste avec suffisamment de députés de Québec solidaire pour détenir la balance du pouvoir, un livre blanc sur la souveraineté sera déposé, qui ne sera pas, c'est à souhaiter, un document émaillé de sophismes, sur la base duquel les Québécois pourront débattre, en toute sérénité, des grandeurs et misères d'un Québec indépendant. Ensuite de quoi, ils pourront, s'ils le veulent bien, se prononcer en toute objectivité qu'exige la démocratie, même au ras des pâquerettes.

David Falardeau, Chicoutimi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire