dimanche 11 mai 2014

Vivement une loi sur les soins de fin de vie.



Le texte "Euthanasie déguisée" de mesdames Côté paru, il y a peu, dans l'Opinion du lecteur du journal, Le Quotidien, erre sur les buts poursuivis par le projet de loi 52: "mourir dans la dignité". Par exemple, il est faux de prétendre comme le font les auteures que cette loi va remplacer les soins palliatifs. Bien au contraire, le projet de loi 52 permettrait de consolider, donner un souffle nouveau à ce qui existe déjà en matière de soins palliatifs, en même temps que de proposer au patient en phase terminale l'option des soins de fin de vie.

On avance aussi que la loi 52 aurait pour but non avoué de diminuer les coûts du système de santé. Alors qu'on pourrait s'attendre à ce qu'une optimalisation des soins palliatifs fasse augmenter ces mêmes coûts, les personnes qui, ultimement, demanderont à ce que l'on abrège leurs souffrances par une sédation palliative terminale resteront la minorité. Combien de femmes ont recours à la procréation assistée payée par l'État si on les compare à celles qui procréent naturellement? Quant à savoir si nous mériterons toujours le nom de nation avec une législation sur le droit de moins dans la dignité comme se questionnent les auteures, la réponse m'apparaît couler de source: une telle mesure dénotera que nous sommes une nation évoluée, au même titre  que les sociétés belge et néerlandaise qui vivent très bien avec depuis nombre d'années. Suggérer dans l'esprit du monde comme le font les auteures que le but de légiférer dans ce sens n'est rien d'autre que mercantile est un sophisme.

De plus, les auteures insinuent que 70% des gens sont en faveur du projet parce qu'ils croiraient que ce n'est là qu'un la formalisation de ce qui existe déjà: mettre fin à l'acharnement thérapeutique. Déjà que les sondages au présent sont peu fiables, que penser des sondages au conditionnel? Le projet de loi 52, en plus de faire l'objet d'une commission parlementaire où tout un chacun a pu s'exprimer, a été largement documenté dans la population par le biais des médias. Le débat, qu'en général j'ai trouvé franc et honnête sur le sujet, m'a permis de comprendre la position des pour comme des contre et d'approfondir la question. Et je ne crois pas être la seule. 

Maintenant, le temps est venu de passer de la parole aux actes. Le gouvernement libéral, nouvellement élu a promis, lors de la dernière campagne électorale, de mettre fin à un débat qui a assez duré pour faire adopter dès la prochaine session parlementaire la loi 52. Soyons clairs, il est ici question est de permettre à celle ou celui qui le désire une aide à mourir dans la dignité; contrairement à ce que laissent entendre certains discours qui utilisent abondamment des termes tels, euthanasie, meurtre et j'en passe pour nous convaincre de son mal-fondé. Euthanasie et référendum: deux mots utilisés à satiété par les temps qui courent pour faire peur au monde.

En terminant, à la question posée par les auteures en fin d'opinion: "Souhaitez-vous que l'on vous aide à mourir", je leur répondrai: " À titre de croyantes, la loi 52 ne supprimera votre droit de mourir comme vous le souhaiter. Vous ne souhaitez pas que l'on vous aide à mourir, soit. En ce qui me concerne, comme mécréante, si la nécessité se fait sentir un jour, je désire avoir cette opportunité." En quoi la loi 52, si elle est un jour adoptée, brimera-t-elle les droits de celles et ceux qui refusent qu'une tierce personne mette fin à leurs jours pour des raisons de croyances religieuses? Voilà la vraie question!



Élisabeth Proulx, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.

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