mercredi 29 mai 2013

Au secours de la laïcité.


Le ministre québécois des Instiutions démocratiques, Bernard Drainville, veut déposer, cet automne, son projet de Charte de la laïcité, renommée pour la mieux faire accepter: Charte des valeurs. Mais quelle que soit la façon des péquistes de l'appeler, une loi sur la laïcité ne pourra voir le jour que si un gouvernement majoritaire progressiste, toute chose étant égale, finit par se retrouver au pouvoir à l'Assemblée nationale du Québec.

Les forces indépendantistes de la province, que sont les péquistes, les solidaires et les onistes, ont réussi, au cours des derniers jours à Sherbrooke, à faire un pas en avant, timide sans doute, mais un pas quand même, pour se parler de convergence de leurs forces en vue d'une prochaine élection provinciale. Plus précisément, d'une stratégie à mettre de l'avant pour faire élire un gouvernement majoritaire péquiste. À défaut de cela, un gouvernement qui, bien que minoritaire, pourrait compter sur l'appui de tiers partis comme Québec Solidaire et Option Nationale, pour faire voter des lois, comme celle pour le droit de mourir dans la dignité ou une charte des valeurs. Une charte qui excluerait, une bonne fois pour toute, toute velléité venant d'un politicien, tel que Jean Tremblay à Saguenay, par exemple, de manquer à son devoir de réserve en imposant un amalgame entre politique municipale et religion, de façon à mieux faire accepter à sa population des valeurs ringardes ethnoreligieuses. Dans le cas de Ville Saguenay, il s'agit de la présence de signes religieux tels, le crucifix, la statue du Sacré Coeur et la prière avant les conseils municipaux dans les murs de l'hôtel de ville.

Mais pour qu'une loi sur la laïcité voie enfin le jour au Québec, il faudra bien plus que des balbutiements entre tenants des forces indépendantistes et progressistes au Québec. Il faut commencer au plus tôt à parler stratégie électorale. Cela veut dire que dans les comtés considérés comme prenables par un des trois partis indépendantistes, on se mette d'accord, quitte à recourir à des élections primaires dans les dits comtés, pour appuyer ensemble le même candidat indépendant. Pour illustrer, le comté de Laurier-Dorion à Montréal n'aurait jamais échappé aux forces indépendantistes au profit des libéraux, le 4 septembre dernier, si celles-ci s'étaient entendues au départ pour n'appuyer qu'un seul candidat, le solidaire en l'occurence, pour ce comté.

Le Mouvement laïc du Québec a ses limites pour faire reculer les frontières de l'intolérence et de l'obscurantisme. On vient de le constater avec ce dernier jugement de la Cour d'appel du Québec concernant la prière avant les séances du conseil municipal à Sagueany. Maintenant, c'est au gouvernement du Québec, qu'il revient de mettre fin au flou artistique qui entoure la neutralité du politique versus tout ce qui est du domaine religieux dans la province.

Marcel Lapointe, Jonquière.

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