Jean Tremblay, le maire de Saguenay, a, un jour, nié la présence
d'opposition dans sa ville; appuyant cette affirmation sur l'idée que son
administration correspondait, en tous points, aux attentes des Saguenéens.
Mais, le fait de savoir qu'il aura encore de l'opposition aux prochaines
élections, cette fois, après plus de dix années au pouvoir, le hante. C'est
incontestable.
Plus tard, suite à la décision d'une juge de la Cour provinciale à
l'effet de redonner le droit de parole aux opposants jusque-là baîllonnés qui,
à bon droit, avaient contesté l'achat d'un terrain sur les bords de la rivière
Saguenay par la conjointe du conseiller municipal, Jacques Fortin, ceux-ci ont
recommencé à se faire entendre. En l'occurence, dans les médias et à la période
de questions au Conseil de ville. Maintenant, le maire, ne pouvant plus nier la
présence d'une opposition dans sa ville affirme, comme le fait également son
ancien sbire, Richard Bandford, que l'opposition est inutile. Inutile selon
eux, parce que celle-ci ne fait que dénoncer les décisions, les projets
rocambolesques du maire, cependant qu'elle n'a rien de positif à proposer. De
cela, l'opposition a commencé à en parler, mais ce n'est qu'un début.
C'est incontestable, aujourd'hui, Jean Tremblay est conscient qu'il
doit faire avec une opposition organisée cette fois-ci, et pas à la dernière
minute. Sinon, il n'utiliserait pas sans compter comme il le fait, l'argent des
contribuables via Promotion Saguenay, pour se faire du capital politique, avant
le début officiel de la campagne électorale. Comme l'a dit dernièrement, le
Directeur général des élections du Québec, les dépenses électorales sont
surveillées durant la campagne. qui débute quarante jours avant la date du
scrutin, le 3 novembre prochain. En dehors de cette période, c'est au plus
fort, la poche. En utilisant l'argent des contribuables pour vanter ici, ses
bateaux de croisière, là, ses Places du citoyen et par dessus le marché, la
nouvelle route 175 qui ne lui appartient pas, le maire Tremblay, par cette
tactique moralement et éthiquement indéfendable, s'est donné quelques longueurs
d'avance sur les opposants.
Mais que l'équipe Jean Tremblay se le tienne pour dit: cela n'empêchera
pas l'opposition organisée de poursuivre son plan de match entrepris depuis
plus de deux ans, même avec de modestes moyens. Modestes moyens sans doute,
mais du coeur, beaucoup de coeur et de détermination comme peuvent le
constater, depuis quelques temps, les citoyens qui se sentent concernés par la
politique municipale à Saguenay.
J'ai déjà entendu Jean Tremblay, lors d'une séance du Conseil municipal
faire l'éloge de la démocratie lors d'un rare mais houleux débat à la salle du
Mont Jacob à Jonquière; débat concernant l'amalgame de la religion et de la
politique. Cette démocratie, quel que soit le palier de gouvernement: fédéral,
provincial ou municipal, ne peut exister sans la présence de l'opposition,
sinon, c'est d'autocratie, voire pire dont il est alors question. Nier
l'opposition tout en se disant démocrate, comme le fait Jean Tremblay, c'est un
non sens, ça consiste à présenter l'image d'une démocratie de façade. Si Gilles
Vaillancourt, maire déchu de Laval, a, un jour, compris la nécessité de forger
sa propre opposition pour donner aux Lavallois une impression de démocratie, à
Saguenay, Jean Tremblay n'aura pas à le faire.
Marcel Lapointe, administrateur Équipe du Renouveau Démocratique.
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