vendredi 20 avril 2012

La grenouille et le boeuf.

Encore du nouveau de la part de l’économiste, Marc Urbain Proulx ! Si j'ai bien compris de la part du prof de l’UQAC, les coûts de transports des feuilles d’aluminium fabriquées au laminoir ont toujours été assumés par Usine Saguenay d’abord et Novelis ensuite. Celui-là nous fait réaliser, une fois de plus, la triste réalité de notre économie régionale. Nous vivons dans une région plus sous-développée que jamais au plan économique.

C’est aberrant! Le consommateur lui, quand il achète une voiture neuve, c'est transport en sus. Qui paie les coûts de transport pour les denrées alimentaires provenant de la Floride ou de la Californie? Monsieur Proulx nous apprend qu’à cette contrainte des coûts de transport, il en existe une autre : la prime Midwest.

La question qui tue! Face à cette double obligation, comment des fabricants, à moins de découvrir la perle rare de l'innovation avec brevet scellé à double tour et demande incommensurable des consommateurs, pourraient-ils, ici au Saguenay, réussir à faire des affaires dans les deuxième ou troisième transformation et ainsi relancer notre économie ? Comment ? Alors que ne sommes même pas capables de protéger nos soi-disant acquis de première transformation, comme la fabrication de feuilles d’aluminium.

Impossible, monsieur Proulx ! Inutile d’asseoir ensemble les principaux acteurs du créneau d’excellence qu’est la transformation de l’aluminium. Ce créneau d’excellence ici dans notre belle Vallée de l’aluminium, je n’y crois pas. Ce concept est aussi creux qu’une vallée peut l’être.

Les Américains sont en train de reprendre le terrain perdu au bénéfice du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) causé par la globalisation des marchés et à la crise économique. Pour ce faire, ils ont, comme jamais auparavant, recours au protectionnisme (législation d’Obama) et à toutes sortes d'avantages consentis (Oswego), incluant la destruction des syndicats (Wisconsin) pour attirer les entreprises. On ne pourra les compétitionner en les imitant. On ne pourra jamais jouer dans la ligue nationale de l’économie mondiale.

Mais, est-ce vraiment nécessaire? Une petite économie comme la nôtre ne pourrait-elle pas quand même tirer son épingle du jeu? Pourquoi ne pas penser l'avenir dans une perspective d'économie sociale, de nationalisation de nos richesses naturelles, d’instauration d’un modèle d’affaires coopératif (excellent texte d’Alban D’amours, Le Devoir du 18 avril 12) ?

Avant toute chose, il faudrait prendre le temps de relire cette fable de Lafontaine « La grenouille et le bœuf ».

Marcel Lapointe, Jonquière.

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