Malgré plein de conditions réunies pour des patrons avides de profits : la machine unique « Flex caster » et son inventeur, le savoir-faire régional; le métal en fusion disponible à un jet de pierre de l’usine; une usine non syndiquée; un procédé unique de fabrication économisant deux étapes, Novelis ferme. Qui l’eut cru? Rien ne peut résister au bulldozer de la délocalisation vers les pays émergents. Et aux États-Unis également.
Pourtant, selon de récentes données économiques, l’avenir n’est pas si reluisant que cela en Chine. Dans la section économique du journal Le Devoir du 11 avril, on peut lire : « La Chine continue à souffrir de la crise de la dette en Europe et d’une reprise hésitante aux États-Unis, tandis que la croissance de ses importations a fortement ralenti à cause de la demande intérieure qui faiblit». Également, de nombreuses entreprises occidentales ayant délocalisé en Chine pour profiter de conditions de travail favorables décident, maintenant, de revenir parce qu’une pression à la hausse sur les salaires y est de plus en plus forte.
Les fabricants d’aluminium, comme ceux qui contrôlent maintenant les denrées alimentaires de base dans le monde, savent comment s’y prendre quand vient le temps resserrer les rangs. Il y a quelque chose qui me dit que non seulement il existe un lien entre des investissements de 300 millions de la compagnie en Chine et du côté américain, mais qu’il y en a également un entre cette fermeture difficilement explicable et le conflit entre le STAA et Rio Tinto Alcan à Alma. On voudrait servir un avertissement aux lockoutés que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
S’il existe un lien entre l’annonce d’un investissement de 200 millions aux États-Unis plus 100 millions en Chine et la fermeture ici par Novelis, quels seront les conditions de travail consenties au plan normatif et les salaires payés à Oswego et à en Chine? Les actionnaires surveillent la bourse et se pourlèchent déjà les babines. Une autre opération « spéculato-financière » qui s’additionne aux dizaines de milliers d’autres sur la planète depuis le début de la crise. Opérations qui ne visent qu’à augmenter la part des riches au détriment des salariés de la classe moyenne allant rejoindre le contingent des démunis qui ne cesse de grossir. Mabe, Électrolux, Novelis et celles dont j’ignore le nom. Laquelle sera la prochaine?
Ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous sommes toujours incapables de dépasser le niveau de la fabrication primaire, malgré quelques réalisations en deuxième et troisième transformation de l’aluminium. À l’époque où Alcan possédait l’usine on l’appelait le « laminoire ». Mais même avec Novelis comme propriétaire, cela est toujours demeuré un laminoire.
Marcel Lapointe, Jonquière.
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