Dans sa dernière chronique, Myriam Ségal tient le même discours désabusé que celles et ceux qui se rencontrent cinq matins par semaine au McDo en sirotant leur café. En Chine, par exemple, le système de justice est plus rapide, plus expéditif, mais les malfrats qu’elle cite en exemple ne se font jamais pincer ou presque. Il y a bien eu un dénommé Bo Lay dernièrement parce qu’il a eu l’impudence et la désinvolture de mélanger idéologie communiste et magouilles capitalistes. En Chine, ce genre de cocktail, si mis à jour, ne pardonne pas; le système exige la condamnation exemplaire : la peine capitale.
Mais ici quand même, il y a eu les Guité, Brault, Lafleur et compagnie débusqués par le scandale des commandites. Ils sont allés en prison et certains ont dû rembourser l’argent de la fraude. La Commission Gomery a fait un bon travail. Vincent Lacroix et ceux de la même eau? L’homme d’affaire d’ici dont fait mention la chroniqueuse n’a-t-il pas fait de prison? Et quand il a essayé, il y a une couple d’années, de se refaire une réputation, ça n’a pas marché. Pour quelqu’un qui a toujours cherché l’avant-scène et qui est maintenant condamné à la réclusion des coulisses, cela doit être difficile à vivre. Il est brûlé à la face d’une opinion publique trop souvent ambiguë et ambivalente face à notre système de justice, mais qui peut avoir la mémoire longue.
Comme notre système de santé, notre système de justice est le meilleur au monde malgré toutes les imperfections qu’on pourra leur attribuer. Vous riez! Lisez un certain volume sur le scandale d’Outreau en France au début du siècle. Vous m’en direz des nouvelles. Le livre se nomme « Chronique de mon erreur judiciaire ». La mauvaise foi des raccourcis faciles et non fondés du discours populiste qui pogne a la vie bien plus dure que la réflexion et l’analyse des situations. Les enquêtes de l’UPAC prennent trop de temps au goût de madame Ségal. Quand vous voulez vous débarrasser de la mauvaise herbe, il faut tirer dessus lentement pour l’extirper jusqu’à la racine. Mais elle repousse opiniâtrement, direz-vous? Justement, notre système de justice existe pour en contrôler les débordements, sans plus. Le reste c’est de l’angélisme!
Contrairement à madame Ségal, je crois qu’il va y avoir des condamnations fulgurantes et exemplaires comme jamais on en aura vues auparavant. Plus que lors de la commission d’enquête sur le crime organisé (CECO). L’addition des frappes de l’UPAC au travail de la Commission Charbonneau va satisfaire l’opinion publique davantage que le plaisir fugace de voir défiler des bandits à cravates menottés. J’avoue avoir ressenti une certaine jouissance à la vue d’un Dominique Straus Kahn menotté. Ce dernier n’est peut-être pas encore en prison, mais il est brûlé jusqu’à la fin de ses jours.
Gérard Audet, Chicoutimi.
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