dimanche 15 décembre 2013

Forêt vierge: sauver ce qui en reste.




Le professeur du département de foresterie de l'Université Laval, Luc Bouthillier, a déploré récemment dans le journal, Le Quotidien, que bien qu'il ne reste plus beaucoup de forêts vierges dans le monde, il faille penser aussi aux communautés qui vivent de la forêt. La réflexion de l'universitaire découle du fait que la compagnie forestière, Produits Forestiers Résolu (PFR), a vu sa norme FSC suspendue parce que dénoncée par l'organisation pour la protection de l'environnement, Greenpeace, pour avoir pratiqué illégalement des coupes dans la forêt boréale du Québec. Une suspension qui pourrait malmener la compétitivité de PFR sur les marchés et conséquemment avoir un impact négatif sur les emplois dans nos scieries régionales. Faut-il rappeler à monsieur Bouthillier que mis à part l'abattage des arbres, une forêt peut encore contribuer au produit intérieur brut du Québec? Pensons au développement du loisir en forêt, de l'agriculture forestière, de la pharmacothérapie, de la sylviculture, et j'en passe. Mais pour ce faire les dirigeants doivent faire preuve de la vision du développement durable qui s'impose.

En attendant, une chance qu'il existe quelqu'un, comme Greenpeace, pour surveiller l'application du Régime forestier, une création du  gouvernement du Québec. Sinon, il y a belle lurette qu'une forestière comme PFR aurait vite fait d'entamer, sans retenue aucune, une des dernières forêts vierges qui reste sur la planète. En matière de protection de nos forêts on connaît assez bien la position de nos élus locaux, les préfets de MRC au premier chef, voulant qu'on laisse aux forestières, à peu près comme avant, le champ libre dans le bois. Politiquement ça leur fait une belle jambe.

Mais nos gouvernants à Québec, ceux qui ont légiféré sur la mise en place d'un Régime forestier dans une perspective de développement durable, s'ils croient vraiment que la forêt doit être protégée contre les saccageurs, doivent se donner les moyens de faire le appliquer. Cela, au-delà du strict calcul de la disponibilité forestière par un Forestier en chef. Ce n'est pas à Greenpeace à remplir le rôle de policier forestier.

Félicien Normandin, Lac Saint-Jean-Est. 

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