Logiquement, de toute calamité qui s'abat sur l'humain, devraient en
résulter des décisions appropriées basées sur la réflexion. Prenons par exemple
le cas du typhon Yolanda qui a tout détruit sur son passage dans l'archipel des
Philippines. Les Philippins ne peuvent prévoir ni prévenir un cyclone, mais en
revanche, ils pourraient mettre en place des moyens pour les rendre moins
dévastateurs. Ils sont au courant que la déforestation qu'on y pratique à
outrance entraîne l'érosion des sols, rendant le territoire plus vulnérable aux
glissements de terrain; davantage en cas cyclone. Ils savent aussi que l'énorme
inondation provenant de Yolanda aurait été moins envahissante si le niveau des
océans qui entourent l'archipel et celui des cours d'eau qui le traversent
avaient été plus bas. Un problème causé par le déversement des égouts non
traités dans les eaux qui provoque à son tour l'accumulation de sédiments contribuant
à élever leur niveau. Mais aux
Philippines, pays sous-développé traversé tous les ans par une vingtaine
de cyclones, la survie à court terme est la préoccupation première entre deux
événements du genre.
Ici au Québec, pays riche aux reins assez solides pour se relever de
catastrophes comme un verglas, un déluge, un accident ferroviaire de grande
ampleur, un pont fermé à cause d'un bris majeur obligeant plus d'un Saguenéen à
vivre autrement leur quotidien, la prise de décisions résultant d'une réflexion
appropriée n'est pas superfétatoire. L'idée d'un deuxième pont sur le Saguenay
qui vient d'emblée à l'esprit de plusieurs relève d'une vision raccourcie. Oui,
il y a nécessité pour les dirigeants à Québec de revoir les échéanciers et les priorités
de réhabilitation du pont Dubuc. Cependant, des solutions de loin moins dispendieuses
que la construction d'un deuxième pont en même temps que bénéfiques à
l'environnement devraient, par ailleurs, être envisagées.
En attendant que le pont soit à nouveau ouvert à la circulation,
plusieurs automobilistes de Chicoutimi-Nord se sont amenés jusqu'à l'entrée du
vieux pont Sainte-Anne et le traversent à pied. Certains ont peut-être même
ressorti leurs vélos. Tiens, tiens, un malheureux événement fortuit qui incite
les citoyens à pratiquer davantage le transport actif. Les choses revenues à la
normale, si on prenait le temps d'étudier la possibilité de mettre en place des
navettes mues à l'électricité pour joindre les deux rives au motif de réduire
la circulation automobile sur le pont et contribuer de ce fait à réduire les
gaz à effet de serre.
Gérard Audet, Chicoutimi.
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