jeudi 5 décembre 2013

Une affaire bien mal partie.



La cession de la bâtisse abritant le CLSC de Chicoutimi et le Carrefour Racine à un  promoteur pour une bouchée de pain (335,000$), par la ville de Saguenay, en a fait, c'est le moins qu'on puisse dire, sourciller plusieurs il n'y a pas très longtemps. Dans un contexte économique où tout est à la baisse: emplois, construction domiciliaire, consommation, prix des ressources et j'en passe, qui s'étonnera en  apprenant dans la dernière édition du Quotidien, la volte-face de ce promoteur à la confiance assez démesurée pour venir vendre du luxe dans un coin de pays qui subit plus qu'ailleurs les affres d'une économie malmenée?

Je suis, comment dire? Perplexe face à tout cela. Au cours des dernières années, ailleurs dans la province, d'éloquents cas de ventes de feu de bâtisses appartenant au gouvernement, à des villes, à des commissions scolaires, c'est à dire au peuple, se sont transformées en de très, mais de très bonnes affaires pour certains acheteurs aux intentions peu scrupuleuses. Des acheteurs qui après avoir pris des engagements fermes envers les vendeurs, celles ou ceux qui nous représentent dans la fonction publique ou ailleurs, ces acheteurs s'en sont mis plein les poches au détriment des contribuables grâce à cette pratique cupide et abjecte qu'est la spéculation outrancière.

Il me tarde alors de voir comment se résoudra toute cette affaire qui semble bien mal partie pour nous, contribuables. Car j'ai beau chercher, je me demande en quoi le promoteur pourra y trouver son compte en remplissant certaines exigences stipulées au contrat tout en ne bâtissant pas l'hôtel de luxe promis. Des exigences telles que: faire preuve de «bon samaritanisme» par le maintien des 200 emplois du Carrefour Racine; la rénovation de l'autogare et le maintien des 160 places de stationnement. Un péage peut-être? Solution à la mode par les temps qui courent.

M'est avis qu'à partir de maintenant, le promoteur aura tout intérêt à gagner du temps par le recours aux avocasseries, de nouvelles promesses ou autrement. Attendre une montée des taux d'intérêt, tiens pourquoi pas? D'accord, ne spéculons pas trop rapidement. Mais voilà une affaire qui me semble bien mal partie. Une affaire dans laquelle les contribuables de Saguenay pourraient être les grands perdants. Une affaire à suivre de près.

Blandine Lapointe-Brassard, Saguenay.

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