jeudi 1 mars 2012

À chacun son Grand Prix!

Connaissez-vous un pilote de Formule 1 aussi arrogant et méprisant que Michael Schumaker sur sa Ferrari? Moi oui! Étienne Jacques de l’écurie RTA. Sais pas si le Grand Prix de Montréal se tiendra encore en 2012, mais ici, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous assistons présentement au Grand Prix du Mépris.

Le PDG de l’aluminerie d’Alma, Étienne Jacques, a souvent comparé, son usine à une Formule 1 pour la qualifier de la plus performante de sa catégorie. Cependant, vous avez beau être le pilote d’un bolide de grande envergure, encore faut-il qu’il y ait des mécanos suffisamment responsables et compétents pour voir à son bon entretien, de façon à ce qu’il demeure compétitif. En outre, une symbiose parfaite, à tout le moins une confiance indéfectible entre le pilote et ses mécanos est un facteur à ne pas négliger.

Hors, si l’on tente de transposer cette métaphore à la réalité des relations de travail à l’aluminerie d’Alma, l’impression qui ressort est toute autre. C’est, du moins, ce que j’en retiens, de l’arrogance et du mépris affichés par monsieur Jacques, dans le Quotidien de Saguenay du 29 février dernier, envers ses employés qu’il a précipités en lock-out.
Des casseurs en puissance qu’il fallait, le plus tôt possible, tenir loin des installations et, de surcroit, protéger contre eux-mêmes. Une bande de délinquants dont les blondes et les conjointes auraient tout intérêt à raisonner avant que le point de rupture ne soit atteint. Un troupeau de moutons qui, depuis le début, ont aveuglément suivi un leader mal inspiré, plus préoccupé à salir la compagnie aux quatre coins de la planète, que de se tenir prêt, ici, au cas où le médiateur lui ferait signe. Il est de mauvaise guerre de la part du PDG de viser ainsi la tête.

Selon monsieur Jacques, ses employés seraient incapables pas décliner 5% du total des revendications défendues par leurs représentants à la table de négociation. Ils n’ont, toujours selon lui, jamais pris connaissance des offres avancées par la partie patronale. C’est entendu, les syndiqués ne savent pas pourquoi ils se battent. Une bande de demeurés? Mais diantre! Comment monsieur Jacques a-t-il pu, dans le passé, confier son usine, qu’il prétend être la plus performante, à des employés aussi creux, dotés d’un jugement d’une telle approximation?

Et tant qu’à parler sport : c’est bien connu, les patrons honnissent, sur les verts d’un terrain de golf, le processus de la négociation avec leurs employés. Ils s’y soumettent bien malgré eux. Ils préfèreraient utiliser le temps précieux imparti à cette démarche, qu’ils qualifient de fastidieuse et contraignante, pour parler affaires, entre eux, sur ce même terrain de golf. Et d’aventure, ils ne voient plus leur intérêt à faire des affaires ici, ils ne ressentent aucune gêne à délocaliser la production en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud. Des endroits où on leur laisse les coudées franches pour faire des affaires en toute impunité, comme bon leur semble.

À moins que, quelque part en Occident, existe l’oasis recherchée : cet endroit apte à leur fournir les conditions propices à engranger des bénéfices faramineux. La compagnie l’a trouvé au Québec, si l’on en croit l’entente cachée signée entre le gouvernement du Québec et Rio Tinto-Alcan. Complicité finalement mise au jour par le Député de Lac-Saint-Jean. La compagnie serait bien folle de partir. La fermeture définitive? Voilà un argument à soustraire aux cassandres de tout acabit qui en ont, jusqu’ici, fait leurs choux gras.

Le gouvernement Charest, digne héritier génétique de celui de Maurice Duplessis, qui a donné à Rio Tinto-Alcan, le beurre et l’argent du beurre, nous donne un aperçu de la manière dont il va s’y prendre pour réaliser son Plan Nord. Pratique, quand le talent manque pour vendre un frigidaire à un Eskimo!

Marcel Lapointe,Jonquière.

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