Il existe un momentum au Québec pour sortir de notre état de torpeur, notre immobilisme rampant. Certains ne voudraient pas voir dérangé leur douillet confort, comme ce lecteur de ce matin dans le Quotidien, écoeurés qu’ils sont; réclamant la paix pour pouvoir circuler sur nos rues sans se retrouver bloqués par un barrage de manifestants.
Comment le gouvernement pourrait-il siffler la fin de la « récréation » pour des étudiants qui refusent de retourner dans leurs salles de cours? Par une loi ? Impossible, nous vivons ici en démocratie. On ne peut empêcher des citoyens de manifester leur mécontentement envers leurs dirigeants. De toute façon, ces manifestants ont largement dépassé l’âge légal les obligeant à aller à l’école. Quelle image, déjà assez ternie au demeurant, le gouvernement laisserait-il dans la population s’il entreprenait d’utiliser la coercition pour mettre fin à cette « récréation »?
Je constate davantage une ébauche de révolution plutôt qu’une récréation issue du mouvement étudiant. Qui a-t-il de si récréatif à faire valoir ses droits en risquant de perdre sa session? Surtout que cela doit être frustrant d’en voir d’autres qui ont décidé de ne pas se mouiller pour ne pas perdre leurs cours, mais qui vont profiter de la lutte de leurs consoeurs et confrères si jamais il y a des gains.
Les étudiants en ont ras le bol de se voir exploiter par un système économique qui favorise plus que jamais la minorité au détriment du plus grand nombre; les lockoutés d’Alma et leurs familles dénoncent la collusion entre Rio Tinto et le gouvernement Charest pour détruire le syndicat et amenuiser les conditions de travail ; les congédiés de l’usine Kénogami, plus que jamais, se sentent abandonnés; tous ces retraités floués par les manigances des banquiers et autres apprentis sorciers de la finance; les travailleurs d’Aveos floués eux aussi par Air Canada ; ceux de la compagnie Électrolux à l’Assomption qui délocalise vers les États-Unis dans une région très antisyndicale; ceux de la compagnie Mabe à Montréal. Et combien d’autres.
Vraiment la table est mise pour une petite révolution à l’échelle de la province. En commençant par mettre à la porte ce gouvernement usé par le pouvoir.
Gérard Audet, Chicoutimi.
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