samedi 17 mars 2012

Primaires électorales

Monsieur Alexandre Cloutier, député Lac-Saint-Jean.

Monsieur,

Mon cynisme et ma méfiance envers les politiciens se sont élevés d’un cran à la lecture de certains propos que vous avez tenus dans le Quotidien de Saguenay, le 17 mars dernier. Cela concerne le retrait par le gouvernement du Québec des droits de Produits Forestiers Résolu sur la centrale hydroélectrique Jim-Gray.

Pour vous, monsieur Cloutier, le point de départ de la saga exige qu’il n’y ait aucune conséquence négative sur la papetière d’Alma. Et d’ajouter : ‘’Si le gouvernement enlève à PFR la centrale Jim-Gray, il doit d’abord faire la démonstration qu’il n’y aura pas d’impacts ’’. Autrement dit, si la position du gouvernement fait une victime, PFR, il ne doit pas y avoir d’effets collatéraux. Vous me donnez l’impression de revenir de loin.

Après lecture de vos propos, vous me semblez renaitre d’un profond coma ayant pris naissance au cours des dernières Fêtes. Vous semblez ignorer complètement l’existence de cette entente renouvelable entre la papetière et le gouvernement venue à échéance le 31 décembre dernier. Entente qui dit à peu près ceci : “le gouvernement du Québec s’engage à renouveler le contrat sur l’utilisation de la centrale Jim-Gray, à la condition que Produits Forestiers Résolu dépose un plan d’investissement régional, investisse 400 millions pour créer de bons emplois et conserve ouvertes les usines de Kénogami et d’Alma ”.

Monsieur le député, dites-moi : dans la phrase qui précède, qu’est-ce qui est si compliqué à saisir? Est-ce la première partie : “Le gouvernement s’engage à”? La deuxième : ‘’ PFR doit déposer un plan d’investissement ”? La troisième : “investisse 400 millions pour créer de bons emplois”? Ou bien la quatrième : “conserve ouvertes les usines de Kénogami et d’Alma’’? En ce qui me concerne, c’est bien simple, en plus de saisir la portée de chacun, je comprend que les quatre éléments de la phrase sont indissociables. Sinon, c’est l’impasse.

Votre intervention dans ce dossier comporte un relent de calcul intéressé sur la quantité de solidarité régionale que vous êtes prêt à y consentir. Je sent que, pour vous, les élections s’en viennent et qu’en conséquence, les dossiers de proximité sont devenus prioritaires par rapport aux dossiers régionaux. Quand je vous voie à la TV ou dans les journaux, assis aux côtés de vos collègues régionaux, je m’interroge toujours sur vos véritables convictions en matière de solidarité régionale.

Ici au Québec, la préparation électorale en vue du grand soir ne se vit pas différemment de ce qui se vit du côté américain. Chez nos voisins du Sud, l’argent qui coule à flot fait foi de tout, alors qu’ici au Québec, certains préparent leur réélection en “blanchissant”, de façon plus ou moins avérée, les dossiers frappés du sceau de la solidarité régionale.



Marcel Lapointe,Jonquière.

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