Au Québec, les faibles droits de scolarité ont été, jusqu’à maintenant, compensés par une charge d’impôts compensatrice, leur hausse que veut imposer le gouvernement Charest constitue un renversement de situation. Cela va nécessairement contribuer à agrandir les écarts entre riches et pauvres.
La stratégie gouvernementale est dévoilée à mesure que la grève étudiante dure. On augmente les frais de scolarité qui devraient faire entrer 265 millions de plus par année dans les coffres de l’État selon les dires du ministre des finances. Mais en soustrayant la ristourne en bourses, prêts et crédits d’impôt, il restera 101 millions dans les coffres de l’État. C’est, du moins, ce que prétendent des économistes de l’Institut de recherche en économie contemporaine du Québec (IREC).
Tout ce branle-bas de combat pour quelques millions? Si ce n’est pas de l’acharnement idéologique envers les étudiants, qu’est-ce donc? On pénalise les étudiants qui ne peuvent se permettre des études universitaires, alors que parmi ces derniers se cache un potentiel formidable qui restera à jamais séquestré à cause d’un déni d’accessibilité au plus grand nombre. Toujours selon l’IREC, la mesure gouvernementale entrainera une baisse de 6,000 étudiants québécois dans les universités de la province à partir de 2016-2017.
Pour combler les places libérées de cette façon, on fera appel à de plus en plus d’étudiants étrangers qui ne coûtent rien à l’État, de loin plus payants pour les institutions que des étudiants québécois qui eux, requièrent des bourses, des prêts et des crédits d’impôt. C’est une perversion que la grève des étudiants aura eu au moins le mérite de mettre à jour.
Plus les étudiants sont dans la rue pour contester la hausse des droits de scolarité, plus l’enjeu de l’accessibilité à l’université se précise et plus la collusion entre la Conférence des recteurs et le gouvernement se démasque.
Les étudiants des autres provinces et des autres pays, une trentaine de milles, qui, respectivement, doivent acquitter des frais scolaires annuels de 6,000 et 15,000 dollars, ont payé, en 2010-2011 près de 45% de tous les droits de scolarité universitaires au Québec. Plus une université accueille des étudiants étrangers, plus elle est riche. C’est le cas de Bishop, Concordia, les HEC.
Bien que ces étudiants, en nombre croissant, constituent un apport culturel indéniable pour le Québec, ils ne doivent pas servir de vaches à lait aux universités, surtout si c’est pour gapiller inutilement les fonds, ni prendre la place d’étudiants d’ici moins fortunés.
Saviez-vous qu’en Australie, l’industrie estudiantine universitaire étrangère est la troisième en importance du pays?
Marcel Lapointe,Jonquière.
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