vendredi 30 septembre 2011

L'économie n'est pas tout



Pour certains bien-pensants, l’économie demeure la mère de toutes les vertus. Si ce n’est pas économiquement rentable, ce n’est pas acceptable. Ils prêchent alors pour une hausse des frais de scolarité à l’université qui n’a jamais été gratuite. Il y a quatre ans, les frais de scolarité ont été haussés et ce sont les jeunes des classes moins nanties désireux de pousser au-delà du niveau collégial leurs études qui en ont souffert. Avec les nouvelles hausses annoncées, ils seront encore plus nombreux privés d’une éducation universitaire. L’argent n’achetant pas tout, il y existe, parmi ces jeunes, un potentiel perdu à jamais.

Ni Harper ni Charest ne vont obliger les, milliardaires et millionnaires, à payer leur juste part au fisc, comme le font Obama aux États-Unis et Sarkozy en France. Charest refuse d’attaquer de front les problèmes de collusion et de corruption qui gangrènent les finances publiques ou de faire payer aux minières des redevances décentes. Certains qui oeuvrent ou ont oeuvré à différents niveaux de l’appareil gouvernemental (représentantes de la reine, élus municipaux…) dépensent de l’argent qui ne leur appartient pas. Si les gouvernements ne faisaient pas tant de faveurs fiscales aux entreprises, on ne serait pas en train de transformer nos universités en entreprises à faire du fric pour qu’elles puissent demeurer ouvertes..

Les banquiers de la planète ont repris là où ils ont laissé en 2008. Les gouvernements sont obsédés par l’élimination des déficits pour éviter la décote des agences. Ici, la mafia aurait infiltré l’appareil gouvernemental. Le gouvernement fédéral coupe dans les services aux citoyens pour investir des milliards de dollars dans l’achat d’avions de guerre. Harper va accorder, à partir du premier janvier prochain, une nouvelle baisse d’impôts aux compagnies pour les inciter à investir dans l’économie, mais le ministre des Finances Flaherty dénonce ces dernières qui engrangent plutôt que d’investir l’argent ainsi économisé.

 Si ces milliards se retrouvaient dans les coffres de l’État plutôt que dans le compte de banque des compagnies, une partie pourrait être transférée aux provinces pour financer l’éducation postsecondaire. Combien le pays perd-il par le fait que nombre de cerveaux ne peuvent émerger de nos universités, faute d’argent pour les développer? C’est tout le système, politique autant que socio-économique, qu’il faut revoir.

Élisabeth Proulx, 1102, Chemin no 15, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. 418-349-8005.

vendredi 23 septembre 2011

La perle rare des rénovateurs.

J'ai trouvé la perle rare des rénovateurs en la personne de Luc Fradette, propriétaire de l'entreprise "Rénovation JLF. Vous voulez vous en convaincre? Allez voir sur son site facebook. Il a pris des photos avant et après la rénovation: l'ajout d'un solarium. Excellent travail en 8 jours à deux employés. Si vous voulez en savoir plus appelez-le au 418-540-3204.

soupapes à l'incontrôlable


Le progrès doit-il passer par une résolution toute naturelle des problèmes?

Douze millions d’êtres humains sont en danger de mort en Afrique. Solution : les laisser crever en tergiversant sur les moyens à prendre pour leur acheminer à manger. Enterrer les morts coûte bien moins cher que nourrir les vivants.

Une autre bonne récession pour faire fermer des industries polluantes coûte bien moins cher socialement, économiquement et politiquement que les contraindre à s’inscrire dans un marché du carbone, ou leur imposer des amendes plus que salées afin de les inciter à moins polluer.

Diminution à prévoir des vols de cuivre dans la région? La récession qui reprend a provoqué une baisse des cours du marché du prisé métal à la bourse. La pression sur la police pour débusquer les voleurs va par le fait même diminuer. La force de l’ordre pourra alors peut-être se concentrer davantage sur les délinquants de la route qui jouent avec la vie des autres.

Le fatalisme devant l’absence de volonté d’agir : un moyen comme un autre de résoudre les problèmes.

David Falardeau, Saguenay.

De la suite dans les idées


                         De la suite dans les idées.

 Pour le député péquiste de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, il est impératif que le premier ministre, Jean Charest, mette sur pied une commission d’enquête publique sur la corruption dans l’industrie de la construction, parce que 80 % des Québécois, selon les sondages, en réclament une.

Dans la logique des choses, comme les résultats d’un récent sondage paru dans le Quotidien d’hier, indique qu’aux deux tiers des répondants, ces deniers désirent la démission de Pauline Marois, monsieur Cloutier va-t-il, maintenant, se ranger du bord de celles et ceux, dans le parti québécois, qui réclament le départ de la “cheffe”?

Une histoire à suivre.

Odette Chicoine, Chicoutimi.

jeudi 22 septembre 2011

Les confusions du maire

Dans l’article sur la formation des élus paru hier dans le Quotidien, le maire, Jean Tremblay, confond formation des élus avec formation de candidats au poste de conseiller et ne semble pas bien connaître la loi sur les cités et ville. Il nous dit qu’une personne ayant besoin de formation pour occuper un poste de conseiller municipal n’a qu’à se former à ses propres frais. Ce n’est pas de formation de candidats dont il est question ici. Mais bien de formation d’élus. Si Saguenay devait défrayer les coûts de formation pour tous les citoyens désireux de se présenter, cela constituerait des dépenses inutiles et non pertinentes. À moins que je ne me trompe, la loi prévoit pour les nouveaux élus municipaux une formation d’une quinzaine d’heures destinée à leur apprendre les rudiments de leur nouvelle fonction.

Au-delà de la formation des élus, on parle dans la loi des cités et villes, de l’obligation pour ces dernières, de mettre au service des conseillers, un budget pour la recherche et le secrétariat que le maire confond aussi avec de la formation. Selon cette loi, ce budget doit servir à documenter et outiller les élus pour, entre autres, leur permettre de se prononcer sur des questions lors de la prise de décisions au sein du conseil. Les conseillers, ici à Saguenay, sont silencieux. Cela semble arranger tout le monde au conseil. À titre d’exemple, lors d’une séance, des conseillers n’ont pu que balbutier leur désaccord face à la décision du maire de refuser la construction d’un pont pour les cyclistes à Shipshaw. Si les conseillers avaient droit à un tel budget, peut-être seraient-ils en mesure de susciter des débats durant les séances du conseil municipal. Cela pourrait redonner un sens à cette instance, en réduisant le déficit démocratique qu’on y retrouve.

Vous me direz que, de toute façon, tous les conseillers sont du bord du maire : un parti politique municipal sans le nom et la ligne de parti qui va avec. Mais, advenant le cas où d’éventuels élus, opposés au maire, venaient à siéger au conseil et exigeaient leur part de ce budget, que leur répondrait le maire?

Ce budget existe depuis plus de deux décennies. De 2004 à 2011, années où des données sont disponibles, Saguenay aurait dû mettre à la disposition de nos conseillers la rondelette somme de 1,152,000 dollars, soit 144,000 dollars par année, pour les aider à jouer leur rôle de représentants des citoyens, de législateurs et d’administrateurs. Si cette somme n’a pas servi à soutenir nos élus, à quoi a-t-elle été consacrée? À garnir les coffres de Promotion Saguenay peut-être?

Contrairement à ce que laisse entendre, madame Caroline Saint-Pierre, porte-parole au ministère des Affaires municipales, les villes de plus de 50,000 habitants sont tenues de mettre à la disposition de leurs élus 1/15 de 1 % du budget global pour la recherche et le secrétariat. C’est un « must » parce que, entre autres choses, cela favorise les débats au conseil municipal et de ce fait, la participation des citoyens. Donc la démocratie, si chère à notre maire. Même qu’un petit montant dudit budget pourrait être utilisé par ce dernier pour se familiariser avec la loi sur les cités et villes qu’il semble ignorer.a

mardi 20 septembre 2011

Feuilleton

Le journal de Blandine publiera, sous peu, sous forme de feuilleton les mémoires d'un sympathique monsieur de chez-nous. Ce document inédit  intitulé "Un Jonquièrois se raconte"est un petit bijoux d'anecdotes sur sa vie d'enfant, d'ado et de jeune adulte en même temps qu'une présentation pertinente de faits historiques sur le développement de Jonquière qui rappelleront sans doute de beaux souvenirs aux plus vieux.
À bientôt et bonne lecture.
Marcel Lapointe.

lundi 19 septembre 2011

le syndicalisme au 21 ème siècle.



 Au discours de politiciens américains qui prône l’abolition pure et simple des droits syndicaux, des chantres québécois d’un syndicalisme « low profil » font écho pour plaider en faveur de l’abolition de pratiques syndicales devenues, selon eux, obsolètes, donc nuisibles à l’économie. Dans un contexte d’austérité économique jamais vue depuis la grande dépression des années trente, le syndicalisme est perçu par ses détracteurs comme le dernier rempart à abattre, afin de laisser libre cours au néolibéralisme débridé que nous connaissons.

D’aucuns s’attendent à une révolution en matière de relations de travail et prédisent la fin du militantisme syndical. Ils seraient bien avisés de suivre le déroulement de la prochaine négociation à l’usine Rio Tinto d’Alma. Aux dires d’un chef syndical, ses gars sont bien déterminés à tenir tête à l’employeur; en particulier, sur le dossier de la sous-traitance. La manière dont se soldera cette négociation va donner le ton aux relations de travail dans d’autres milieux de travail.

On veut nous convaincre qu’une révision du syndicalisme tel que nous le connaissons est devenue nécessaire, parce que les nouvelles générations se désintéressent des façons reconnues jusqu’ici de faire de l’action syndicale. Aussi, parce que le nombre de travailleurs autonomes, par nature individualistes, est en progression constante. Enfin, parce que le militantisme syndical ne cadre pas avec les nouvelles réalités de la mondialisation de l’économie.

Mais qui tente, aujourd’hui, de syndiquer des milieux de travail réfractaires tels McDonald, Couche-Tard, Walmart? Qui a pu faire reconnaître le syndicat dans les garderies? Qui fait campagne pour améliorer les conditions de travail dans les foyers privés de personnes âgées? Les comités jeunesse des grandes centrales syndicales existent justement pour faire entendre la voix des futurs travailleurs. Les garderies en milieu familial sont tenues par des travailleuses autonomes, majoritairement de jeunes femmes. Cela ne les a pas empêchées de se syndiquer et de négocier une première convention collective avec l’État.

Des politiciens, éditorialistes, chroniqueurs, patrons influents dénoncent la permanence, cette « vache sacrée », qui protège, selon eux, l’incompétence, au point où des travailleurs non syndiqués (60% au Québec et plus de 80% dans le secteur privé), finissent par les croire et ignorent ce pour quoi ce droit existe : la sécurité d’emploi, même si elle est relative, au demeurant. Parlez-en avec travailleurs dont les entreprises ont fermé ou délocalisé. Et ce « monstre consacré », l’ancienneté, que le syndicalisme devrait sacrifier. L’ancienneté est, depuis longtemps, reconnue, même par l’employeur, pour éviter le fouillis dans l’attribution des postes, des vacances, des mises à pied, notamment. Sinon, allez voir comment cela se passe dans les entreprises privées non syndiquées où l’arbitraire patronal est la règle.

On laisse aussi croire que le syndicalisme militant n’a plus sa raison d’être, parce que l’époque des journées de 16 heures imposées est révolue. Allez raconter cela aux infirmières, dans le milieu hospitalier, obligées de faire des heures supplémentaires au-delà d’un quart régulier épuisant. Révolus, dit-on, les machines dangereuses et les lieux de travail insalubres. Et les tours de bureaux sans fenêtres avec atmosphère confinée alors? Pourquoi ne pas abolir la CSST, tant qu'à y être? Finis les salaires de misère, soutient-on encore. Dans les entreprises privées, non syndiquées pour la plupart, combien ne versent à leurs employés que le salaire minimum? D’une autre époque, les employeurs abusifs, selon certains. Pourquoi, alors, réclame-t-on avec autant d’insistance la syndicalisation dans des champs du privé tels la restauration, l’hôtellerie, les assurances, les finances?

Si la réalité du monde du travail change, une constante demeure: le rapport de forces entre patrons et syndicats. Et cela, que vous viviez à Alma, Berlin, Murdochville ou Gdanz. Les syndicats de chez nous n’ont pas attendu l’avènement de la mondialisation des marchés pour se concerter avec des organisations européennes, états-uniennes ou d’Amérique du Sud. Par exemple, la Fédération internationale du Travail à laquelle est affiliée la FTQ. Les syndicats ont compris leurs intérêts à s’internationaliser bien avant que ne débute la délocalisation massive d’entreprises de toutes sortes.

Le syndicalisme militant reste la meilleure arme entre les mains des travailleurs pour contrer les écueils de la mondialisation, bien que malmenée par des lois du travail devenues désavantageuses pour les syndicats, en regard des progrès technologiques. On a qu’à penser à la loi antibriseurs de grève qui a démontré sa caducité lors du dernier conflit de travail au Journal de Montréal. Des scabs peuvent maintenant assurer à distance la poursuite de la production durant une grève. Le syndicalisme doit réfléchir, entre autres choses, à la façon de récupérer à son avantage la législation du travail.

mardi 13 septembre 2011

Décision populiste

Au premier abord, la décision du maire de Saguenay — Jean Tremblay — d’accorder 200 mille dollars par année aux agriculteurs pour que les motoneigistes aient le droit de passer sur leurs terres peut sembler séduisante, pertinente, aller de soi. Bonne pour garder la paix sociale, bonne pour le tourisme régional, bonne pour les agriculteurs qui ne reçoivent pas assez de la Financière agricole. Et surtout, bonne pour la réélection du maire Tremblay et de ses sbires.

Mais pourquoi devrais-je payer de ma poche pour un privilège accordé à une minorité : motoneigistes, agriculteurs, hôteliers, vendeurs de « Ski-Doo », etc.? D’autant plus que je n’ai pas été consulté à ce sujet. Au conseil de ville de Saguenay, ce sujet n’aurait-il pas pu faire l’objet d’une discussion entre citoyens et élus? Non, parce qu’à cette instance c’est la « démocrassie » qu’on y pratique. Soit ignorer, de façon grossière, la démocratie.

Que ce soit à Chicoutimi, à La Baie ou à Jonquière, il ne s’y passe plus rien ou très peu. Je suis convaincu que les élus eux-mêmes s’ennuient royalement, là où les débats entre élus et citoyens sur des questions aussi importantes que celles des choix budgétaires devraient avoir cours. Retirez la prière (ce que je souhaite ardemment) ainsi que la période réservée par le maire à la remise de certificats de « congratulations » à des citoyennes et citoyens méritants. La signature du livre d’or de la ville et les séances du conseil municipal de Saguenay n’ont plus de raison d’être.

Comment se fait-il que nous, citoyens de Saguenay, en soyons rendus à subir un tel niveau de fourberie et de dénaturation de la démocratie municipale? Nous avons sans doute notre part de responsabilité dans cela. Le point de non-retour est-il à jamais dépassé? Un jour, Saguenay connaitra lui aussi son printemps arabe dans la mesure où nous, les citoyens plus avertis, cesserons de dormir au gaz.

Selon la loi des cités et villes, une ville est-elle obligée de tenir des séances du conseil municipal? J’imagine que oui, sinon, il y a longtemps que cette pratique serait disparue à Saguenay. Quoique... à voir la façon dont les élus de Saguenay observent cette loi, il est à se demander comment il se fait que des réunions du conseil se tiennent encore mensuellement. Une aux six mois suffirait amplement pour vaquer aux opérations de « rubber stamping » que l’on nous impose à chaque réunion du conseil.

En tout cas, pour revenir au maire et aux décisions qu’il prend et avec lesquelles nous sommes en désaccord (mais que nous acceptons de façon fataliste), il existe des moyens comme la dénonciation sur les endroits/sites publics : réseaux sociaux, journaux, conseil municipal, etc. pour le lui faire savoir... en attendant la prochaine élection.

Hors-la-loi : Prise deux

L’affaire sur l’utilisation des argents mal dépensés pour soutenir financièrement le travail de recherche et de secrétariat des conseillers municipaux a resurgi, la semaine dernière, dans un quotidien de Montréal.

La loi des cités et villes oblige celles de 50 000 habitants et plus (Saguenay par exemple) à prévoir un budget pour soutenir le travail politique des échevins. Ce n’est pas une option, mais bien une obligation. Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, et son parti municipal — le PRO — sont soupçonnés de faire une utilisation partisane de ce budget : articles promotionnels à l’effigie du PRO et sorties à la cabane à sucre, entre autres. Le journal Le Devoir a replacé le maire et le PRO sur la sellette en divulguant que le représentant officiel du parti profite des deniers publics réservés aux élus de façon personnelle. Entre autres avantages, ce monsieur s’octroie une carte Costco aux dépens des contribuables lavallois, qu’il partage avec sa conjointe.

Plus près de nous maintenant. Lors de la dernière séance du conseil municipal de Saguenay le 6 septembre dernier, j’ai voulu en savoir plus long sur l’utilisation que fait la Ville concernant ce budget. Le maire Jean Tremblay m’a répondu tout de go qu’à Saguenay, un tel budget n’existe pas. La Ville est pourtant obligée d’en avoir un, contrairement à ce que le maire a également affirmé dans sa réponse. Elle enfreint encore une fois la loi des cités et villes; il y a deux semaines, la Ville a essuyé des reproches et reçu des avertissements du ministère des Affaires municipales concernant son manque de transparence et sa mauvaise gestion.

En enfreignant ainsi une loi provinciale, la Ville manifeste un comportement déontologique pour le moins questionnable. Si le premier magistrat n’est pas d’accord avec cela, il devrait consulter le commissaire à l’éthique (et ami), Maître Louis Coulombe, qui pourrait le conseiller. Jusqu’où un conseil municipal peut-il pousser l’insubordination envers une loi provinciale avant d’être reconnu éthiquement délinquant?

Pour revenir à la question du « fric », Saguenay — une ville de 50 mille habitants et plus — est tenue de prévoir annuellement 1/15 de 1% de son budget pour la recherche et le secrétariat au service des élus. Si Saguenay n’utilise pas cette part du budget global comme il se doit, c'est-à-dire 186 000 dollars, à quoi sert cet argent? Sur une dizaine d’années et plus d’exercice du pouvoir, cela frise quand même la rondelette somme de deux millions de dollars.

Question budgétaire, question déontologique. En voilà deux auxquelles le maire pourrait apporter des éclaircissements, en attendant l’enquête spécifique dont Saguenay fera l’objet de la part du MAMROT, éventuellement.

vendredi 2 septembre 2011

Les pros de la politique

Pourquoi les girouettes de la politique, autrement appelées « politiciens professionnels » (au masculin), ne se regrouperaient-elles pas dans un même parti? Elles seraient alors animées par une seule et même conviction politique. Celle de n’en avoir aucune.

Un politicien professionnel est celui ou celle qui calcule pour adhérer au parti lui garantissant un job de député; encore mieux, un job de ministre. Il peut errer longtemps avant d’y parvenir, mais il sait qu’il ne perd rien pour attendre. Ce qui l’intéresse, au premier chef : se faire élire, peu importe l’étendard politique proposé. L’obsession du pouvoir, rien d’autre.

Le politicien professionnel est un être sans conviction profonde et capable, un coup élu, d’oser la balourdise jusqu’à « compter dans son propre but ». Il n'y a pas si longtemps par exemple, Denis Lebel, ministre des Transports au Fédéral, dans sa façon de conduire un rapport sur la déliquescence avérée du pont Champlain. Aucune confiance dans le bon jugement du citoyen pour appréhender un rapport accablant.

À mon sens, ce genre de politiciens incarne et encourage admirablement bien le vide politique. Pour eux, la satisfaction du devoir accompli en politique ne se résumant qu’à rapporter d’Ottawa ou de Québec des subventions et à « perroquetter » la pensée du chef de parti. Travailler à l’apport de subventions à sa région est-il, à ce point, incompatible avec l’adhésion à des convictions politiques un tant soit peu ancrées?

Je savais que Denis Lebel, avant de devenir conservateur, avait été libéral; il s’est même présenté sous cette bannière, si je me souviens bien. Son changement d’allégeance est survenu dans la foulée du scandale des commandites qui a mis knock-out le parti libéral du Canada. À titre de politicien professionnel, monsieur Lebel n’a pas mis de temps à comprendre à quel râtelier se trouvait alors son intérêt. Mais un fait que je ne connaissais pas jusqu'à dernièrement, paru dans un article du Quotidien de Saguenay, est que le député de Roberval aux Communes a aussi fait partie du Bloc Québécois; juste pour rigoler, selon ses dires.

Alors là! Nous avons le recordman canadien de la « faufilade » en méandres politiques. D’abord bloquiste dans les années 90, libéral au début du siècle, puis conservateur maintenant. Essayer de suivre la pensée évolutive (régressive devrais-je dire) de ce politicien est, en soi, un tour de force. De souverainiste social-démocrate à fédéraliste de centre gauche, puis à fédéraliste de droite. Réflexe conditionné par l’attrait du pouvoir? Poser la question, c’est y répondre. Il lui reste encore une allégeance politique à explorer : la sociale démocratie fédéraliste; il aura fait alors le tour du jardin. Lors d’une élection future peut-être?

Si vous doutez que notre député-ministre ne puisse virer complètement sa veste de bord un jour, rappelez-vous que Pierre Karl Péladeau, grand manitou de Québécor, a déjà fait partie d’un groupe marxiste-léniniste. Alors ne soyez pas surpris de voir Denis Lebel un de ces quatre matins au Parlement d’Ottawa, siégeant aux côtés de Nycole Turmel, une autre girouette politique qui, elle, a déjà fait partie du Bloc pour soi-disant faire plaisir à une amie et qui fait toujours partie de Québec solidaire pour défendre... à vous de deviner.

Conseil municipal à Saguenay

Je suis d’accord avec celles et ceux qui constatent un important déficit démocratique à Saguenay. La dernière séance du Conseil municipal me l’a démontré de façon évidente. J’y ai assisté, j’y ai même participé.

La séance a évidemment débuté par l’obligée (pour le moment) récitation de la prière par notre religieux maire Tremblay, suivie d’une période affectée aux congratulations de citoyennes et citoyens méritants aux plans social et sportif. Puis, le maire et ses conseillers ont passé au travers de la fastidieuse opération de « rubber stamping » d’avis de motion concernant le zonage et les règlements d’emprunt qu’ils ont expédié rondement, Dieu merci! De l’assistance, on commençait déjà à sentir que la « gang » avait hâte de mettre fin à cette séance qui ne venait pourtant que de débuter.

Dans un début de brouhaha dans l’assistance arriva la période des questions des contribuables, que le maire annonça par un « Y-a-t-il des questions? » à peine audible et peu convaincant. Comme si les membres du conseil souhaitaient qu’au moins une fois dans leur vie d’élus municipaux personne ne daignerait se présenter au micro pour les obliger à demeurer rivés à leurs chaises encore un moment (qu’ils furent en outre incapables d’appréhender). Cela les a rendus visiblement impatients.

Si vous ne vous précipitez pas en levant le bras, vous voyez des membres du conseil commencer à s’agiter pour lever le « fly ». Comme ces jeunes écoliers baveux qui, pour narguer le prof, ramassent bruyamment leurs p’tits pour s’éclipser de la classe au plus vite avant même que la cloche ne retentisse. Ils ont décrété que c’est terminé. Les élus n’ont que faire d’entendre les salades de citoyens chialeurs ou en mal de se faire voir.

L’assistance ne constituait même pas la masse critique nécessaire à un exercice démocratique minimal. Poser une question pour le maire, ça veut dire : « à fret, comme ça ». Ne surtout pas présenter une question. D’ailleurs, il ne rate jamais l’occasion de vous interrompre si vous « préambulez » trop longtemps à son goût, pour vous préciser la chose. Belle façon d’exercer la démocratie. Les élus municipaux seront dans l’obligation de suivre un cours sur l’éthique politique. J’espère qu’ils auront à passer un examen et que ceux qui l'échoueront seront invités à démissionner de leur poste.

Enfin, ma question s’adresse au maire : « À quel endroit, à Saguenay, un citoyen désireux de débattre avec les élus de questions citoyennes importantes comme la protection de notre eau potable, la bonne gestion du patrimoine de la ville, la sécurité piétonnière, etc. peut-il le faire, sauf à la salle du Conseil municipal? ».

Si vous assistez un jour à une séance du Conseil, faites l’exercice de comparer l’espace réservé au maire et ses conseillers d’avec celui prévu pour l’assistance. Vous verrez là un signe ostentatoire de cet important déficit démocratique qui prévaut à l’Hôtel de Ville. Les conseillers pourraient toujours se défendre en affirmant qu’ils doivent bien pouvoir s’asseoir quelque part dans la salle. Mais leur présence y est-elle vraiment nécessaire? Poser la question, c’est y répondre.

« Concentrations » contre « Services »

Le libre marché est un pilier du système capitaliste. Dans le contexte capitaliste de plus en plus sauvage qui prévaut, les lois du libre marché sont d’autant plus impitoyables; les entreprises ne se gênent plus; elles invoquent des profits insuffisants pour délocaliser et concentrer les services.

Par exemple, ce groupe de détaillants d’essence qui sont en train de se faire avaler, ces indépendants dont faisait état le Progrès-Dimanche, dernièrement. Ceux-ci dénoncent la concentration du marché de l’essence sur le boulevard Talbot, que les pétrolières sont en train de mettre sur pied. Cela va en obliger plus d’un à mettre la clef sous la porte. Et pour nous consommateurs, cela signifie encore moins de services de proximité.

Ici, au Québec, bonne chance si vous essayez de trouver un journal indépendant; je parle d’un journal dans lequel vous pressentez que journalistes, éditorialistes, commentateurs et autres bénéficient un tant soit peu du droit à la libre pensée. La majorité des journaux sont regroupés sous deux bannières : Gesca et Québécor. Les journalistes sont assujettis à la pensée dominante de leurs patrons. Rarement vous allez lire du texte journalistique ou éditorialiste qui dénonce les injustices, la cupidité, les vilénies et les aberrations qui caractérisent le système capitaliste. Faites bien attention, gens de la presse, de ne pas scier la branche sur laquelle vous êtes assis ou prenez garde à ne pas mordre la main de celui qui vous nourrit. Les journalistes du Journal du Québec qui aujourd'hui n’ont plus emploi en savent quelque chose.

Les banques maintenant. Pourquoi sont-elles à ce point richissimes? Le décloisonnement des institutions financières, dans les années quatre-vingt par les conservateurs, a mis fin à la séparation entre la traditionnelle banque de dépôt d’une part et l’assurance, les fiducies et les valeurs mobilières d’autre part. Par la dérèglementation des Reagan, Thatcher et Mulroney, nous nous sommes retrouvés bien malgré nous, petits épargnants, directs dans l’oeil de la concentration d’actifs de toutes sortes jadis réservés à d’autres, comme les sociétés d’assurance ou de valeurs mobilières. Se dresse aujourd’hui devant nous une vingtaine de mégabanques à têtes multiples, les « too big to fail » et leurs servants apprentis sorciers de la finance. Ceux-là mêmes qui ont causé le désastre financier de 2008 avec son train de conséquences sur les petits épargnants, les travailleurs (forestiers entre autres), sur le peuple en général.

Même une institution financière comme Les Caisses Desjardins, mouvement coopératif... qui joue depuis un certain temps dans la cour des grands, n’échappe pas à cette obsession de concentration des services. L’économie sociale? Le micro-crédit? Non merci! Pas assez prestigieux, ni assez payant. Les nouveaux disciples d’Alphonse ont vite compris les bienfaits capitalistes qu’ils pouvaient retirer (bonis et salaires faramineux) de la concentration au détriment des services de proximité. Eux-mêmes d'affirmer : « Il est important de demeurer compétitif en augmentant davantage notre seuil de rentabilité ». Quel est présentement le seuil de rentabilité de Desjardins? Pourquoi cette obsession de toujours vouloir jouer davantage dans la cour des grands? La fierté québécoise? Et quoi encore? Les membres veulent-ils vraiment cela? Alphonse Desjardins n’a-t-il pas fondé son mouvement avant tout pour encourager et supporter les petits épargnants, et faire ainsi échec au pouvoir tentaculaire des banques?

Dans la même livraison du Progrès-Dimanche, voilà que la visionnaire directrice générale de la Caisse du réseau de la santé, madame Lynda Leclerc, annonce que le service comptoir de la rue Racine à Chicoutimi disparaitra cet automne, ainsi que les emplois s’y rattachant. Après les guichets de Place du Royaume et de la Côte-Réserve à Chicoutimi, une autre coupure. Et pour notre plus grand bien, nous apprend la directrice, même si elle a trouvé cela pénible et difficile à annoncer. Ouais! Il apparait clairement que nous sommes, ici encore, dans une logique de concentration au détriment des services de proximité.

Compensation : madame Leclerc nous informe que les personnes âgées « usagées » ne seront pas abandonnées; on va, dit-elle, leur montrer comment fonctionne un guichet. Ah bon! Et pour les personnes âgées qui ont appris, elles, le fonctionnement des guichets de la Côte-Réserve et du centre d’achat? À quoi cela leur a-t-il servi d’apprendre à utiliser le guichet? Pourquoi ne pas utiliser les guichets de la Banque Nationale? De toute façon, il n’y a plus de distinction à faire entre la banque et la caisse. La banque Desjardins, voilà ce qu’est maintenant devenue l’oeuvre de son fondateur.

Royalement déplorable

Les fonctions... de gouverneur général et de lieutenant-gouverneur sont des vestiges du colonialisme avec lesquels nous sommes encore « pognés » et pour lesquels les gouvernements dépensent, en notre nom, des sommes d’argent qui pourraient servir à des choses tellement plus utiles. D’autant que l’on ne cesse de nous rabâcher les oreilles, comme cet éditorialiste d’un journal local, qui dans un récent papier déplorait la vacuité des coffres et « l’exsanguité » des ressources de l’État pour justifier l’entrée, par la grande porte de notre université régionale, de la publicité des compagnies moyennant une contre-partie monétaire.

On nous rétorquera par acquit de conscience, que les argents consacrés à l’entretien de la gouvernance générale et la « lieutenance » gouverneure ne représentent que des peccadilles dans l’ensemble des budgets gouvernementaux. Mais ceci ajouté à cela pourraient être économisés si l’on cessait le gaspillage pour l’entretien de symboles d’une autre époque et ces sommes pourraient êtres consacrées à des projets vraiment créatifs et générateurs de richesse collective.

Si Michaële Jean, ancienne gouverneure générale, représentante officielle de la monarchie britannique du royal Canada, avait fait, au cours de ses cinq années en poste, ses huit voyages personnels sur son bras plutôt qu’à nos frais, cela lui aurait coûté 62 500 dollars pièce. Seulement pour ces voyages, madame Jean nous a coûté un demi-million de dollars. Bien évidemment, la madame ne se serait jamais déplacée à ses frais, à un tel prix en Jamaïque ou à Poitou-Charente chez son conjoint Lafond. Elle aurait fait comme nous tous, gens du peuple, qui désirent voyager : voyager au moindre coût.

Ce royalisme folklorique payé à même nos impôts et dont ont profité Michaëlle Jean et son ancien sosie québécois, Lise Thibeault, aux goûts du luxe non moins excessifs, atteint son comble lorsque Steven Harper, notre premier ministre pathétiquement attaché la monarchie, vient de nous imposer un retour un demi-siècle en arrière avec sa manière toute « royale » de qualifier les forces militaires canadiennes. Et que nous réserve d’autres le roi Harper en matière de soumission à la monarchie britannique au cours des quatre prochaines années d’un règne sans partage?

Hors-la-loi

Le blâme que la ville de Saguenay vient de recevoir de la part du MAMROT constitue en soi une sanction; par nécessaire d’en rajouter à ce chapitre. La pédante équipe d’élus de Saguenay, à l’égo démesuré, qui, selon son maire, est une coche au-dessus des autres, en prend pour son rhume. Le soulèvement d’un coin du voile, sur la saine (!?) gestion municipale de Saguenay par l’équipe de Jean Tremblay incitera peut-être plus de Saguenéens à davantage de vigilance. Par exemple, par une assistance digne de ce nom aux réunions du conseil municipal, au cours desquelles les élus et les membres de la presse additionnés sont, généralement, plus nombreux que les participants.

L’administration du maire Jean Tremblay, la « plus meilleure » de la province selon lui, vient de se faire apostropher par le ministère des Affaires municipales pour avoir voulu passer sous le radar de la Loi des cités et villes. Cela est d’autant plus indisposant pour le maire qui, ayant un vieux compte à régler avec Gilles Gauthier, fonctionnaire régional au même ministère, y avait déposé presqu’au même moment une plainte contre ce monsieur. L’arroseur arrosé, quoi!

L’administration municipale de Saguenay ne respecte pas la Loi des cités et villes, selon l’avis du ministère des Affaires municipales. Son sous-ministre reproche à l’administration du maire Tremblay de cacher de l’information et de faire montre de procrastination quand vient le temps d’informer les citoyens sur la gestion de la trésorie de la ville. Il s’agit ici d’un manque de transparence flagrant concernant la façon d’administrer l’argent de nos taxes.

Comment se fait-il qu’un rapport du maire sur la situation financière de la ville nous soit parvenu hors délais et du fait d’un « tordage de bras » de la part du ministère? Pourquoi le greffier de la ville n’a-t-il pas déposé, lors d’une réunion du Conseil municipal, une liste de contrats de 25 mille dollars et moins? Cela ne peut faire autrement qu’évoquer dans mon esprit les affaires croches soupçonnées dans le monde de la construction. La loi des cités et villes oblige les administrations municipales à la transparence lorsqu’il est, entre autres choses, question d’information de nature budgétaire. Il s’agit, répétons-le, de l’argent des contribuables.

Le maire peut bien faire ce qu’il veut avec l’argent qu’il recueille pour sauver sa prière à l’Hôtel de Ville; bien que des réponses devront être données à des questions en temps et lieu. Mais quand il est question de nos taxes, c’est autre chose. Pour avoir dilapidé beaucoup de fonds publics par ses poursuites judiciaires désormais célèbres, pour satisfaire son égo, Jean Tremblay a suffisamment aiguisé ma méfiance à son égard. S’il n’a pas respecté la loi des cités et villes en matière de communications avec ses citoyens au sujet de l’utilisation des argents de nos taxes, il devra nous en expliquer les raisons. Pourquoi ne le ferait-il pas sur le site internet de la ville, ou lors d’une de ses apparitions à canal Vox, ou encore sur les ondes de sa radio-poubelle préférée?

Troublant aussi d’apprendre que le trésorier de la ville n’a pas présenté d’états comparatifs des revenus et des dépenses en 2009 et 2010. Pourquoi? Cela est grave! Même dans l’association des propriétaires de chalets dont je fais partie, nous n’accepterions jamais un tel écart de conduite de la part du trésorier. Imaginez alors au niveau d’une ville! On dit aussi que des déclarations annuelles d’intérêts pécuniaires des conseillers municipaux après la dernière élection n’ont jamais été déposées, tel qu’exigé par la loi des cités et villes. Sur cette question, ces derniers devront s’expliquer. Pas question de se murer derrière le discours harangueur du maire à notre endroit.

On dit même dans le rapport du ministère que ni le maire, ni les conseillers n’auraient eu le droit de siéger au conseil, ni donc d’être rémunérés. Dès lors, la question qu’on peut se poser : « Les élus de Saguenay ont-ils la légitimité pour nous représenter, pour diriger la ville? ». Pour sa défense, le maire prétend que ce ne sont que des préoccupations de fonctionnaires du MAMROT qui sont à la source de tout ce fatras. Trop facile de banaliser la chose; cette réponse est ouvertement méprisante et lénifiante.

Ce n’est pas fini. La Loi sur les cités et villes oblige les municipalités à consacrer une partie de leur budget à la recherche et au secrétariat pour soutenir les conseillers municipaux dans leur travail politique. Concrètement, ces budgets doivent servir à payer, par exemple, le loyer d’un local, son entretien, les fournitures de bureau, le salaire d’une secrétaire-recherchiste, la documentation jugée pertinente. Ici, à Saguenay, comment cet argent est-il dépensé?

Présentement, le parti municipal PRO des Lavallois est enquêté par le ministère des Affaires municipales, parce que le maire de Laval Gilles Vaillancourt, un autre bienveillant au service de ses citoyens, aurait utilisé des argents de ce budget à des fins partisanes : sorties à la cabane à sucre, bouquets de ballons publicitaires à l’effigie du parti, location d’autobus nolisés, pour n’en nommer que quelques-uns. Le tout payé avec l’argent des contribuables. Seize autres villes, dont Saguenay, sont dans la mire du ministère, qui se dit préoccupé par ce qu’il a trouvé à Laval.

Il me tarde de connaître le résultat des vérifications qui seront effectuées, ici, à Saguenay.