L’affaire sur l’utilisation des argents mal dépensés pour soutenir financièrement le travail de recherche et de secrétariat des conseillers municipaux a resurgi, la semaine dernière, dans un quotidien de Montréal.
La loi des cités et villes oblige celles de 50 000 habitants et plus (Saguenay par exemple) à prévoir un budget pour soutenir le travail politique des échevins. Ce n’est pas une option, mais bien une obligation. Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, et son parti municipal — le PRO — sont soupçonnés de faire une utilisation partisane de ce budget : articles promotionnels à l’effigie du PRO et sorties à la cabane à sucre, entre autres. Le journal Le Devoir a replacé le maire et le PRO sur la sellette en divulguant que le représentant officiel du parti profite des deniers publics réservés aux élus de façon personnelle. Entre autres avantages, ce monsieur s’octroie une carte Costco aux dépens des contribuables lavallois, qu’il partage avec sa conjointe.
Plus près de nous maintenant. Lors de la dernière séance du conseil municipal de Saguenay le 6 septembre dernier, j’ai voulu en savoir plus long sur l’utilisation que fait la Ville concernant ce budget. Le maire Jean Tremblay m’a répondu tout de go qu’à Saguenay, un tel budget n’existe pas. La Ville est pourtant obligée d’en avoir un, contrairement à ce que le maire a également affirmé dans sa réponse. Elle enfreint encore une fois la loi des cités et villes; il y a deux semaines, la Ville a essuyé des reproches et reçu des avertissements du ministère des Affaires municipales concernant son manque de transparence et sa mauvaise gestion.
En enfreignant ainsi une loi provinciale, la Ville manifeste un comportement déontologique pour le moins questionnable. Si le premier magistrat n’est pas d’accord avec cela, il devrait consulter le commissaire à l’éthique (et ami), Maître Louis Coulombe, qui pourrait le conseiller. Jusqu’où un conseil municipal peut-il pousser l’insubordination envers une loi provinciale avant d’être reconnu éthiquement délinquant?
Pour revenir à la question du « fric », Saguenay — une ville de 50 mille habitants et plus — est tenue de prévoir annuellement 1/15 de 1% de son budget pour la recherche et le secrétariat au service des élus. Si Saguenay n’utilise pas cette part du budget global comme il se doit, c'est-à-dire 186 000 dollars, à quoi sert cet argent? Sur une dizaine d’années et plus d’exercice du pouvoir, cela frise quand même la rondelette somme de deux millions de dollars.
Question budgétaire, question déontologique. En voilà deux auxquelles le maire pourrait apporter des éclaircissements, en attendant l’enquête spécifique dont Saguenay fera l’objet de la part du MAMROT, éventuellement.
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