vendredi 30 septembre 2011

L'économie n'est pas tout



Pour certains bien-pensants, l’économie demeure la mère de toutes les vertus. Si ce n’est pas économiquement rentable, ce n’est pas acceptable. Ils prêchent alors pour une hausse des frais de scolarité à l’université qui n’a jamais été gratuite. Il y a quatre ans, les frais de scolarité ont été haussés et ce sont les jeunes des classes moins nanties désireux de pousser au-delà du niveau collégial leurs études qui en ont souffert. Avec les nouvelles hausses annoncées, ils seront encore plus nombreux privés d’une éducation universitaire. L’argent n’achetant pas tout, il y existe, parmi ces jeunes, un potentiel perdu à jamais.

Ni Harper ni Charest ne vont obliger les, milliardaires et millionnaires, à payer leur juste part au fisc, comme le font Obama aux États-Unis et Sarkozy en France. Charest refuse d’attaquer de front les problèmes de collusion et de corruption qui gangrènent les finances publiques ou de faire payer aux minières des redevances décentes. Certains qui oeuvrent ou ont oeuvré à différents niveaux de l’appareil gouvernemental (représentantes de la reine, élus municipaux…) dépensent de l’argent qui ne leur appartient pas. Si les gouvernements ne faisaient pas tant de faveurs fiscales aux entreprises, on ne serait pas en train de transformer nos universités en entreprises à faire du fric pour qu’elles puissent demeurer ouvertes..

Les banquiers de la planète ont repris là où ils ont laissé en 2008. Les gouvernements sont obsédés par l’élimination des déficits pour éviter la décote des agences. Ici, la mafia aurait infiltré l’appareil gouvernemental. Le gouvernement fédéral coupe dans les services aux citoyens pour investir des milliards de dollars dans l’achat d’avions de guerre. Harper va accorder, à partir du premier janvier prochain, une nouvelle baisse d’impôts aux compagnies pour les inciter à investir dans l’économie, mais le ministre des Finances Flaherty dénonce ces dernières qui engrangent plutôt que d’investir l’argent ainsi économisé.

 Si ces milliards se retrouvaient dans les coffres de l’État plutôt que dans le compte de banque des compagnies, une partie pourrait être transférée aux provinces pour financer l’éducation postsecondaire. Combien le pays perd-il par le fait que nombre de cerveaux ne peuvent émerger de nos universités, faute d’argent pour les développer? C’est tout le système, politique autant que socio-économique, qu’il faut revoir.

Élisabeth Proulx, 1102, Chemin no 15, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. 418-349-8005.

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